[fanfic] Ange ou démon?

Berlin est magnifique la nuit. Je regarde les rues défiler à travers les vitres de la voiture.
Je n'ai vraiment pas envie d'aller à cette conférence littéraire. Mais c'est David qui a insisté
pour qu'on y aille. Tout ça parce qu'on y a été invités. Il a de ces idées des fois... Je ne
connais pas cette Eileen Kurz et je m'en fiche un peu. Les livres ça n'est pas trop mon
truc. Elle vient de publier son premier roman, à seulement 21 ans. C'est bien pour elle
mais je ne comprends pas pourquoi on doit aller se farcir la conférence. Qu'est ce qu'on
va s'ennuyer! Tom et les deux Gs ne sont guère plus enthousiastes que moi à cette idée.
Mais bon... J'arrive devant le palais des conférences. Il y a plein de monde. Des journalistes.
Je me gare et descends de la voiture. Je cherche des yeux mon frère et les deux Gs. Mais
impossible de les repérer dans cette foule. Je rentre dans la salle. On m'accueille avec une certaine
cérémonie et de grands sourires. Je feins la gaieté de me trouver ici. Je peux être très hypocrite
quand je m'y mets! J'aperçois enfin mon frère. Il est assis vers le fond de la salle en train de jouer
avec son i-phone. Je le rejoins

-Moi:"ah Tom te voilà! c'est la folie ici!"

-Tom:"ouais, on va s'emmerder grave je le sens"

-Moi:"clair! où sont Georg et Gus?"

-Tom:" dehors, ils ne vont pas tarder à venir nous rejoindre"

Je me laisse mollement tomber sur une chaise. Ca a l'air d'un chiant ce truc. J'ai hâte de partir.

-Moi:"franchement, David et ses idées..."

-Tom:"oui, il a déconné là! si au moins la fille est jolie passe encore, sinon..."

-Moi:"tu changeras jamais!"

J'esquisse un petit sourire, tands que Tom me regarde d'un air qui signifie "c'est la vie". Georg et Gus arrivent
enfin. Un mec au micro réclame le silence. Et puis Eileen arrive. Je suis littéralement consterné par ce que je vois.
Cette fille est d'une beauté à couper le souffle. Jamais je n'en ai vue de pareille. Elle porte une magnifique robe
de satin noire qui met joliement ses formes en valeur. Et son visage...Digne d'un ange tombé du ciel. Un teint de
porcelaine. D'immense yeux bleus et de très longs cheveux auburn. Quant à son sourire...

-Tom:"wow! à défaut d'écouter on pourra toujours mater! Elle a vraiment des seins superbes"

Georg s'esclaffe. Quant à moi je ne trouve pas ça drôle du tout. Elle a l'air délicate et fragile. On commence à lui
poser des questions sur son livre. J'écoute à peine ce qu'on lui dit. Je suis fasciné par elle. Par sa voix mélodieuse.
Elle répond aux questions avec professionnalisme et intelligence.

-Journaliste:"votre livre est à caractère largement érotique. Le sexe occupe-il une place importante dans votre vie?"

Un livre érotique? Elle cache bien son jeu. A la voir on lui donnerait le bon dieu sans confession.

-Eileen:"je ne m'éterniserai pas dans un long discours. Je répondrai juste par l'affirmative"

Je vois mon frère se passer la langue sur les lèvres d'un air gourmand. Quant à moi, dans ma grande naiveté,
j'essaie de l'imaginer telle une nymphe. Je l'imagine faire l'amour et non vulgairement baiser. Mais vu la réponse
à la question, le doute plane. Elle l'a surement fait exprès! La conférence s'achève. Je n'ai plus rien écouté après
la fameuse réponse. Tout le monde se lève. Sauf Tom.

-Moi:"tu comptes dormir ici?"

-Tom:"ouais et pas tout seul..."

Il me fait un clin d'oeil entendu. J'ignore pourquoi, je ressens des picotements de jalousie. Sans doute parce
que cette fille me plait plus que de raison. Pour la première fois de ma vie, je regrette de ne pas être aussi
entreprenant et sur de moi que Tom...

Très intéressant... On est dans la tête de Bill, ça me plaît beaucoup

J'aime beaucoup aussi !! L'action commence dès le début =D
Suite !!!

Suite !! stp

On est de suite happé par l'histoire, j'aime bien ! Suite ^^

merci beaucoup pour vos compliments les filles Je suis contente que cela vous plaise, je vous taperai la suite ce soir

Tom regarde Eileen, comme un chasseur repérant sa proie. Je connais
ce regard. Ce regard mi-angélique, mi-pervers qu'il arbore lorsqu'une
fille lui plait au point de la mettre dans son lit. Il la détaille, s'attardant
sur ses hanches, ses fesses rebondies, le tout mis en valeur par l'étroitesse
de sa robe. Elle discute avec une femme d'un certain âge. Elle rit. D'un rire
pur et cristallin. Cette fille ne peut être qu'un ange, il ne peut en être autrement. Pourtant je dois me plier à la réalité. Elle a écrit un livre érotique.
Et le sexe occupe une grande place dans sa vie. Elle écarte délicatement une
mèche de cheveux échappée de sa coiffure. Ses mains sont superbes. D'une incroyable finesse et d'une blancheur immaculée. Tom n'a pas quitté sa place. Il doit surement attendre l'instant propice pour l'aborder.

-Tom:"tu ne voulais pas rentrer à l'hôtel Bill?"

Je sursaute

-Moi:"hein? qu...quoi?"

-Tom:"tu avais l'air pressé de rentrer tout à l'heure, tu as changé d'avis?"

-Moi:"je...je vais rester encore un peu"

Il ne répond pas. La dame qui parlait avec Eileen s'est éloignée. Je vois Tom se lever et se diriger vers cette dernière. Il lui adresse un large sourire. Il commence à lui parler. De là où je suis je n'entends pas ce qu'ils se disent. Il doit surement lui sortir un baratin monstrueux, du genre "votre livre est génial". Une boule se forme dans ma gorge. Je me sens si...si transparent tout à coup. Certes, je suis Bill Kaulitz, chanteur de Tokio Hotel, adulé de milliers de filles. Mais à cet instant cela ne me suffit plus. Je suis incapable d'agir comme Tom parce que je suis bien trop timide. Et puis surtout je n'ai jamais fait l'amour avec une femme. Voilà c'est dit. Je viens de me l'avouer. Enfin. C'est ça qui me bloque avec les femmes. Qui m'empêche d'aller vers celles qui me plaisent. Parce que j'ai peur de mal m'y prendre. Peur qu'on se moque de moi d'être encore vierge à 20 ans. J'imagine Eileen dans les bras de Tom. Son corps délicat contre celui robuste de mon frère. Ses gémissements sous le plaisir qu'il lui procurera. Mon frère étendu sur elle en digne mâle dominant. Je les regarde. Ils boivent une coupe de champagne. Elle semble à l'aise avec lui. Tom a l'air de boire ses paroles, alors qu'en réalité c'est le nectar raffiné de son plaisir dont il a envie de s'enivrer. Je préfère partir. Je rentre à l'hôtel. J'ai besoin de prendre une douche. Je laisse l'eau brulante couler sur mon corps maigre. Je baisse les yeux sur mon torse aux côtes saillantes. Ces genoux cagneux qui rendent encore plus évidente la maigreur de mes cuisses. Mon sexe dressé sur mon ventre. Ce sexe qui n'a jamais fait hurler une femme de plaisir.

Je le prends dans mes mains. Je ferme les yeux. C'est la première fois que je vais faire cela. Je sais que Tom le fait très souvent. Il s'en vante même. Moi je garderai cela pour moi. Parce que j'ai honte de ce que je fais. J'imagine les mains d'Eileen à la place des miennes. Son corps si parfait offert à moi. Mes mains posées sur sa poitrine opulente. Le goût sucré que doit avoir ses lèvres. Sa fleur qu'elle me laisserait lentement cueillir. Je deviendrais un homme à travers le satin de sa peau.Pour la première fois de ma vie je comblerais une femme. Ses gémissements saccadés à mon oreille. Ma semence se deverse à cette idée. J'ai l'impression d'être dépourvu d'énergie. Je me laisse tomber à genoux sur le marbre froid de la douche. De grosses larmes roulent sur mes joues...

C'est bien écrit, tout est en place, l'action est là. SUITE, quoi !
Par contre, même si ça reste très soft, il y a du "caractère explicite" donc je me demandais si on pouvait laisser le texte ici ou s'il était préférable de le mettre dans la section Twincest & co ? Dans tous les cas je laisse le soin aux expertes Marmotte ou Vai de juger.

J'adore !!!! Suite !!! =D

(Mais je suis d'accord avec Sweeney, il faudra peut-être changer la fic de place...^^)

je suis contente que ça vous plaise si les modératrices jugent préférable de déplacer la fic il n'y a pas de souci, je leur présente mes excuses d'avoir posté au mauvais endroit!

génial génial c très hummm intéressant *souris* enfin bon j aime j aime beaucoup alors SUITE

Je sors de la douche à la hâte. Un peu honteux de ce que je viens de faire.
Je me glisse sous les draps et regarde pensivement le plafond. Avec une femme cela doit surement être très différent. J'ai déjà eu des petites amies. Mais nous ne sommes jamais allés plus loin que de simples attouchements. J'entends du bruit dans le couloir. Des bruits de pas. Des voix. Je reconnais celle de mon frère. Et celle d'Eileen. Il a réussi une fois de plus. J'ai mal dans le coeur parce que je convoite cette fille. Sa chambre est en face de la mienne. Heureusement. Ainsi je n'entendrai rien. J'essaie de penser à autre chose. Mais en vain. Je ne pense qu'à Elle dans les bras de mon frère. Cela vire à l'obsession. Je finis par m'endormir. D'un sommeil agité. Sans rêves. Il est tôt lorsque je m'éveille le lendemain matin. Je voudrais un café. Je décide d'aller le prendre au bar de l'hôtel. J'enfile un bas de survet et un t-shirt. Je sors de ma chambre. J'entends des pas approcher alors que je me tiens près de l'ascenseur. Je me tourne. Elle se tient là près de moi. Un large sourire dessiné sur ses lèvres

-Eileen:"bonjour"

Je lui réponds du bout des lèvres. Elle a d'énormes cernes sous les yeux. Signe qu'elle n'a pas du beaucoup dormir. Forcément. Je note la trace d'un suçon sur son cou. La marque de mon frère.

-Eileen:" avez vous aimé la conférence d'hier?"

-Moi:"oui c'était pas mal"

-Eileen:"vous avez lu mon livre?"

-Moi:"non"

Elle fouille dans son sac et m'en tend un exemplaire

-Eileen:"je vous en fais cadeau. J'espère que vous l'apprécierez"

Je balbutie un "merci". On entre dans l'ascenseur. Je n'arrive pas à détacher mon regard d'elle. Elle s'en aperçoit et esquisse un sourire en coin.

-Eileen:"j'apprécie votre musique vous savez"

-Moi:"ah oui?"

Elle approuve de la tête.

-Eileen:"n'êtes vous point heureux?"

La sonnerie de l'ascenseur annonçant notre arrivée au rez de chaussée, m'empêche de lui répondre. Elle cherche mon regard, attendant toujours ma réponse

-Moi:" que je sois heureux ou pas quelle différence cela fait-il?"

-Eileen:" cela transparait à travers vos textes. Il ne peuvent avoir été écrits que par un homme qui souffre"

Je trouve sa phrase étrange. Que sait-elle de ma souffrance?

-Moi:" ma souffrance ne regarde que moi"

Je remarque que la bretelle de sa robe a glissé sur son épaule. Nom de dieu, je vais mourir de désir sur place. Elle la replace doucement

-Eileen:"je ne vous dis pas le contraire, c'est juste une simple constatation"

Je ne réponds rien. De toute façon que répondre à cela? Elle me salue

-Eileen:"je vous souhaite une bonne journée et tâchez de dessiner un sourire sur votre magnifique visage androgyne"

Elle me fait un clin d'oeil audacieux. Je la regarde disparaitre derrière un pilier, puis traverser la porte vitrée. Je reste planté là, au milieu du couloir. Je n'ai plus envie de ce café tout d'un coup. Je remonte vers ma chambre, le livre dans les mains. Cette fille est non seulement belle, mais elle est aussi mystérieuse. Je pose le livre dans mon sac. Je dois aller me préparer. Je descends dans le hall 1 bonne heure plus tard. Tom et les deux Gs m'attendent.

-Tom:"enfin monsieur est prêt"

-Moi:"fous moi la paix"

-Tom:"mais t'es dingue ou quoi? pourquoi tu me parles comme ça?"

-Moi:" désolé j'ai mal dormi"

-Tom:"moi j'ai pas dormi du tout"

Un sourire pervers se dessine sur ses lèvres

-Tom:"j'ai jamais vu une fille comme Eileen, une véritable déesse au pieu"

-Moi:"tu pourrais avoir un peu plus de respect pour elle."

-Tom:"pardon?"

-Moi:"laisse tomber, oublie ce que j'ai dit"

Je me dirige vers la sortie. Tom me regarde sans comprendre. Des sentiments contraires m'animent. Je l'aime et en même temps je le hais...

Ouh c'est électrique entre les Kaulitz ! En même temps, je comprends Bill... ='(

J'adore trop !! Suite !!!!!!!!

wouaww c'est super comme fic ^^ =D suite !!

-Eileen-

Il commence à pleuvioter dehors. Je hêle un taxi pour rentrer chez moi. Je regarde la pluie mourir sur les vitres de la voiture. Je me sens d'humeur aussi maussade que le temps. Alors que je ne devrais pas. Ma vie prend un tournant décisif avec le succès de mon livre. Je donne des interviews à travers toute l'Europe. Je voyage d'hôtel en hôtel. Mais ce qui me pèse le plus, c'est la solitude je crois. Je suis orpheline depuis l'âge de 16 ans. Mes parents ont été tués dans un accident de voiture. J'ai été élevée par ma grand-mère, qui est décédée aujourd'hui. Je n'ai pas de frères ni de soeurs. Je n'ai plus personne sur cette terre. C'est surement à cause de cela que je suis morte de peur à l'idée de m'attacher, de tomber amoureuse. Je vis avec la crainte perpetuelle de vivre à nouveau le déchirement que j'ai vécu à la mort de mes parents et de ma grand-mère. Je ne suis pas prête pour affronter à nouveau le départ d'un homme que j'aimerais. Je préfère collectionner les conquêtes d'un soir. Ces hommes à travers lesquels j'ai le sentiment profond d'exister. Ce bonheur qui va au delà de l'orgasme. Le souvenir de ces nuits dans les bras de ces hommes. Leurs cris rauques. Leurs sexes dressés fièrement devant eux, brulant de désir pour moi. Leurs mains qui s'attardent sur chaque recoin de ma peau. Ces instants que je me rémémore à chaque fois que je me sens seule. Ce bonheur qui se prolonge bien au delà de l'acte. Après les larmes versées lorsque retombe l'euphorie du moment. Ce plaisir que je cueille sur l'instant, mais qui est en fait du bonheur pour plus tard. J'ai deviné que Tom est comme moi. Je l'ai deviné à sa façon de faire l'amour. Sa façon de me serrer dans ses bras. De poser sa tête sur mon ventre après l'acte charnel. J'ai deviné que sa mère devait lui manquer. Lui qui, tout comme son frère a connu la célébrité bien trop tôt. Il n'est pas celui qu'il prétend. Il n'est pas ce briseur de coeurs qu'il se plait à répéter tout au long des interviews. Il est un mendiant de l'amour en réalité. A la seule différence qu'il n'ose pas se l'avouer, préférant cacher ses faiblesses sous des airs de don juan d'opérette. Je crois bien que c'est son regard qui m'a fait succomber. Ce voile de tristesse, dissimulé derrière un air rieur. Quant à son frère...

-Chauffeur:"mademoiselle, nous sommes arrivés"

Je sursaute

-Moi:"oh pardonnez moi"

Je lui tends deux billets, puis je sors de la voiture. Je monte lentement les deux étages qui me mènent vers mon appartement. Il est vaste. Bien trop vaste pour une seule personne. J'ignore pourquoi je l'ai acheté. Précisément celui ci. Je me débarasse de mes horribles chaussures à talons aiguille. Je me laisse tomber sur le canapé. Mon regard se pose sur la table basse. Des dizaines de feuilles sont éparpillées. Des ébauches de romans. Des gribouillages insignifiants. Je n'ai pas envie de rester là à déprimer. Je vais prendre une douche, puis j'enfile un simple jean et un pull. Je décroche mon manteau après avoir enfilé mes chassures. Je ne prends pas la peine d'emporter un parapluie. Je rabats simplement la capuche sur ma tête. Je marche au hasard des rues. Je me dirige vers une petite librairie. Je regarde les nouveautés

-...:"oh regardez c'est Eileen Kurz"

Des gens m'ont reconnue. Je leur souris. Ils me demandent de leur dédicacer les livres qu'ils viennent d'acheter. A travers eux, j'existe aussi. Derrière les mots que je couche sur le papier pour former des phrases. J'ai ma part de postérité en ce monde. Un nom parmi tant d'autres sur les étagères d'une librairie. Peut-être que plus tard on retrouvera mes livres dans un coin de rayonnage, chez un bouquiniste qui les bradera à 1 euros ou moins. Les larmes me montent aux yeux. Je dédicace le livre que me tend une jeune femme, avant de ressortir du magasin. Aujourd'hui on m'adule et demain? Le goût des gens va et vient. Ainsi va la vie. Un jour on existe. Et le lendemain plus. On n'est que de vulgaire pions en ce monde. On vit selon le bon vouloir des gens. Dans les professions telles qu'écrivain, acteur. Ou bien chanteur. Mes pensées vont vers Bill. Bill que j'ai croisé dans le couloir de l'hôtel. Il ne jouit pas pleinement de sa gloire artistique. Il ressent un manque terrible. Le manque d'amour qu'il laisse transparaitre dans les textes de ses chansons. Il jeune. Il est beau. Il est célèbre. Et pourtant si seul...

J'aime beaucoup cette fic comme je l'ai déjà dit ^^ ! Suite !

Oh j'aime beaucoup les descriptions que tu fais des sentiments ! C'est trop beau...

Suite =)

Oui c'est trop beau ^^
Suite =)

ui suitee !! ^^ (L)

je suis contente que ça vous plaise, merci


-Bill-

Notre tournée française commence. On part pour Paris. La première date. Je ne décroche pas un mot. Le tourbus roule à bonne allure sur l'autoroute. Georg et Gus disputent une partie de playstation. Quant à Tom il regarde distraitement par la vitre en écoutant son i-phone. Moi je ne fais rien de spécial. A part regarder la pluie tomber. J'ai le livre d'Eileen posé devant moi.

-Tom:"Bill est ce que maman t'a appelé?"

-Moi:"non, sinon je te l'aurais dit"

J'ai répondu de façon assez sèche. Tom n'insiste pas. Il se replonge dans l'étude des musiques mémorisées dans son i-phone. Je le regarde. Il fait tellement plus viril que moi. J'envie ses épaules larges, son torse musclé. Moi qui ai toujours été de nature maigre. Les journalistes se déchainent sur mon physique en ce moment. On me dit anorexique. Alors que ça n'est pas vrai. Je mange pourtant. Mais je n'arrive pas à grossir. Je feuillette distraitement le livre, lisant des passages par-ci par là. Cette fille a une plume extraordinaire. Je n'ai pas lu les critiques concernant son livre, mais j'imagine qu'elles doivent être excellentes. Un passage attire mon attention

" Je lutte pour exister. Derrière ce corps qui n'est qu'éphémère, se cache une âme qui a envie d'être reconnue. Certains ne voient de moi qu'une poitrine. Des hanches. Des fesses. Un joli visage peut-être. Il ne veulent se nourrir que de ma chair et de mon sang. Pas de mon savoir spirituel. Je hais ces regards gourmands qu'ils posent sur moi. Cette envie de partager ma couche et de caresser mon corps, pour ensuite s'endormir en oubliant jusqu'à mon prénom. Mon corps me fait exister, mais mon âme doit-elle pour autant être anéantie?"

Je relis ce passage encore et encore. Parce que je me reconnais dedans. Cette fille (elle peut-être?) souffre de n'être que physique. Un simple objet de désir. C'est ce que je suis aussi. Lorsque des milliers de filles hurlent mon prénom à perdre haleine. Des "ich liebe dich" dénués de sens, car au fond, que savent-elles de moi? Ces coups de pieds et de poings qu'elles se donnent durant les concert pour mieux m'apercevoir, ou pour essayer de quémander un geste ou un sourire. Elles croient m'aimer. Parce qu'elle me trouvent beau. Mais c'est tout. Ce qu'il y a en moi, elles l'ignorent totalement. Elles placardent leurs chambres de posters croyant me connaitre, alors qu'en réalité je ne suis qu'un illustre inconnu. Bill Kaulitz. Chanteur de Tokio Hotel. Né le 1er septembre 1989 à Leipzig. Fils de Simone et de Jorg. Frère de Tom. Né 10 minutes avant lui. Qui n'aime pas l'école. Elles savent ma biographie par coeur. Mais est ce pour autant me connaitre?
Je referme le livre dans un soupir. J'ai envie de pleurer tout à coup. Parce que je me rends de plus en plus compte de ce que je suis. Un fantasme. Un objet de désir. C'est ça qui m'a rendu encore plus méfiant avec les femmes. Celles qui viennent me draguer dans les after shows. Les groupies qui se déshabillent devant moi et hurlent qu'elles veulent un enfant de moi. Le voyage est interminable. On arrive enfin à Paris. Des centaines de fans sont devant l'hôtel. Je me force à sourire. A avoir des mots gentils pour elles. Tom lui les drague toutes, avec une décontraction affolante. Il fait froid et pourtant elles sont vêtues comme si on était en plein mois de juillet. Des jupes très courtes et des décolletés profonds. L'une d'elles me montre ses seins. J'ai envie de vomir. Elle n'a même pas le respect d'elle même. Je signe quelques autographes avant de m'engouffrer dans l'hôtel. Je vais poser mes affaires dans ma chambre. Je pose le livre d'Eileen sur ma table de chevet. Malgré son jeune âge, cette fille a l'air d'avoir tout compris à la vie. Un magazine trône sur la table basse près du mini bar. Je ne comprends pas ce qu'il y a d'écrit. Normal vu que c'est en français. Eileen fait la couverture. Elle est tellement belle. Sa robe courte laisse apercevoir de longues jambes fines. Elle est couchée par terre. Je regarde la série de photos au milieu du magazine. Elle ne sourit presque pas. Un voile de mystère semble entourer sa personne. Je me demande si elle a gardé contact avec Tom. Après tout ils auraient pu. Ils pourraient se revoir vu comme il a parlé d'elle. J'ai vu les étoiles dans ses yeux. Parce qu'elle baise bien. On frappe à la porte

-Moi:"ja?"

La porte s'ouvre justement sur Tom

-Tom:"on va aller manger tu viens?"

-Moi:"j'arrive"

Il pose sa main sur mon bras

-Tom:"Bill je peux savoir ce que je t'ai fait?"

-Moi:"qu'est ce que tu veux dire?"

Menteur! quel menteur je fais

-Tom:"tu me bats froid depuis ce matin. J'ai fait quelque chose qui t'a déplu?"

Comprendrait-il si je le lui disais?

-Moi:"je suis un peu...fatigué. Ca va me passer"

-Tom:"arrête! je sais qu'il y a autre chose, dis le moi, je pourrais peut-être t'aider?"

Son regard se pose sur le magazine que j'ai jeté grand ouvert sur le lit.

Next chapter . C'est bien écrit, on progresse à bonne vitesse dans l'histoire. Un peu court cependant, dommage :p.

promis je vais vous mettre des suites plus longues

SUITE PLIZZZZZZ

Olala, comment j'ai pu rater ça pendant si longtemps.
Je suis amoureuse de la façon dont tu écrit, et de ton histoire.
Suite!!

c'est très gentil, merci


-Tom-

Je ne comprends plus mon frère. Est-il si naif pour croire que je ne vois pas le regard qu'il pose sur moi? Ce regard empli d'amour et de colère. J'ignore ce qui a pu le mettre dans un tel état. Ou plutôt j'ignorais, avant de rentrer dans sa chambre et de voir le magazine jeté grand ouvert sur le lit. Je reconnais Eileen sur le papier glacé. Bill rougit en voyant mon regard posé sur les photos. Alors c'est ça. Il est amoureux d'elle? Et il m'en veut d'avoir couché avec. Je plonge mon regard dans le sien

-Moi:"c'est à cause d'Eileen pas vrai?"

Bill rougit violemment. Il ouvre la bouche pour répondre, mais je suis le plus prompt

-Moi:"elle te plait et pas qu'un peu hein? non ne dis rien. N'essaie pas de nier la vérité. Crois tu que je n'ai pas vu l'interêt que tu prêtais à son livre? Cette page que tu lisais et relisais sans cesse? Et maintenant ces photos..."

Je désigne le magazine du menton.

-Moi:" ce n'est pas une fille pour toi Bill, elle est de ce genre de filles qui ne s'attache pas. Qui ne pense qu'à s'amuser, la preuve elle m'a cédé et..."

-Bill:"mais tu sais quoi d'elle bordel? tu sais le goût de ses lèvres, le parfum de sa peau, la douceur de ses cuisses, mais ce qu'elle est vraiment est ce que tu le sais?????"

Il commence à lever la voix. Crier le dernier mot.

-Moi:"mais Bill ne te fâche pas, je ne veux pas te voir malheureux et avec elle..."

-Bill:"ça va tais toi maintenant, je n'ai plus rien à te dire, surtout à son sujet"

Je le regarde sortir en claquant la porte, me laissant seul dans la chambre. Je prends le magazine et feuillette les pages. Elle est très belle c'est vrai. Mais elle n'est pas pour Bill. Elle est du genre à briser les coeurs. Cela se voit. Elle n'a pas fait de manières pour me suivre jusqu'à l'hôtel. Certes je ne la connais pas, mais si elle était sentimentale elle aurait refusé de passer la nuit avec moi. Du moins je crois. Je ne suis pas expert en filles. A part leur anatomie, j'avoue que je ne sais rien d'elles. Tout ce qui m'importe c'est qu'elles se pâment pour moi et se cambrent de plaisir sous mes caresses expertes. Le reste à dire vrai je m'en fous. Je ne serai surement jamais l'homme d'une seule femme. Je n'aurai sans doute jamais d'enfants. Je passerai ma vie à les baiser les unes après les autres jusqu'à épuisement, ou bien jusqu'à ce que je me dégoûte d'elles ou bien de moi-même. Bill non. Je sais qu'il se mariera. Qu'il sera heureux et aura des enfants. Je vivrai à travers lui, en quelque sorte, un bonheur que je ne peux me résoudre à vivre. Il ne m'en veux pas seulement parce que j'ai couché avec Eileen. Il m'en veut d'être ce que je suis. Et peut-être qu'au fond il envie mon assurance. Je ne lui en veut pas. Au contraire. Cela me chagrine. Parce qu'il est mon frère et que je l'aime. Je ne veux pour lui que ce qu'il y a de bien. Ce grand amour auquel il aspire depuis tant d'années et qu'il a mis entre parenthèses à cause (ou grâce) à notre carrière montante. Je soupire et sors à mon tour. Tout le monde m'attend à table. Je bafouille de plates excuses. Bill me lance un regard assassin. Je déteste qu'on soit en froid tous les deux. Surtout à cause d'une fille. Cela ne nous était jamais arrivé. Enfin, depuis nos 13 ans. Il m'avait piqué ma copine et on s'était battus. On s'était jurés de ne plus jamais laisser une fille s'immiscer entre nous. Et pourtant voilà que ça recommence. Le repas se déroule dans une ambiance électrique. Les deux Gs ainsi que David et les membres du staff discutent entre nous. Ni Bill ni moi ne nous mêlons à la conversation. Je mange très peu. J'ai besoin de prendre l'air. Je m'excuse et sors. J'allume une cigarette. Je vois un groupe de fans me regarder de loin. J'ai besoin de baiser. Je n'ai qu'à me servir. Pourtant je n'ose pas. Je repense aux phrases que Bill m'a lancé aussi violemment dans la figure. C'est vrai que je ne prends pas la peine de connaitre les filles avec qui je couche. Je connais à peine leur prénom, que j'oublie dès le lever du jour. L'une d'elles, pourtant s'approche de moi. Elle me lance un grand sourire, et me regarde d'un air provocateur. Elle bombe le torse pour mettre ses seins généreux en avant.

-La fille:"salut"

-Moi:"salut!"

-La fille:"je peux avoir un autographe s'il te plait?"

Je lui signe le papier qu'elle me tend

-Moi:"voilà"

Elle le range dans son sac, mais ne part pas pour autant.

-Moi:"il te fallait autre chose?"

Elle bat des cils de façon ridicule

-La fille:"je ne te plais pas?"

Si elle me plait, pourtant je n'ai pas le coeur à ça. Un profond dégoût de moi-même m'envahit lorsque je lui réponds

-Moi:"oui, beaucoup"

Mon regard se pose sur son décolleté. Les sentiments qui m'animaient se voient anéantis par la crampe qui me tenaille au niveau de la braguette. Je la prends par la main et la tire presque jusqu'à ma chambre. Je la couche sur le lit. Je me surprends à penser à Eileen. A la douceur de ses gestes. Ses doigts experts qui me parcouraient le corps. Je me concentre du mieux que je peux sur cette fille, dont je ne connais pas encore le nom. Mais j'ai Eileen, comme gravée dans mon esprit. Le souvenir de la nuit que j'ai passé avec elle, pas plus tard qu'hier. La douceur de sa voix et sa peau de satin. C'est cette fille qui gémit, là, sous moi, qui m'a fait prendre conscience de cette réalité. Je commence à avoir peur tout à coup. Car les convictions que je soutenais corps et âme sont en train de se dissiper. Pourquoi je pense à Eileen, justement maintenant, alors que je suis en train d'en baiser une autre? Pourquoi c'est sa peau que j'ai envie de caresser? Ses lèvres collées aux miennes? J'ai envie que cette fille s'en aille, pour que mes pensées reprennent leur cours normal. J'ai peur de ce qui m'arrive. Peur que ces sentiments ne soient autre que de l'amour...