[Fanfiction terminée] Les yeux du cobra.

____Tom grognait en marchant, retenant d'une main les pans de son bagguy traînant dans les flaques d'eau qui parsemaient la cour du lycée, et tâtonnant ses profondes poches de l'autre. Il leva la tête quelques secondes, apercevant Kevin et les autres, et s'approcha d'eux, sentant les dernières traces de sa bonne humeur s'envoler dès qu'il croisa leurs regards. Il marmonna un 'bonjour' bougon, grimaçant discrètement en s'asseyant, son arrière train heurtant durement le muret de béton qui délimitait la cour du lycée. Enfin, il dénicha son briquet, et alluma sa cigarette, jetant un coup œil énervé à l'ourlet trempé de son bagguy.

« Connerie de pluie, hein ? », murmura Kevin en le rejoignant, désignant du menton le bas de son pantalon foncé par l'eau.

____Tom acquiesça en riant, inspirant profondément une bouffé de nicotine qui le détendit presque instantanément. Il appréciait la présence calme et silencieuse de Kevin à ses côtés, lui jetant un regard de temps et temps, tentant de faire abstraction du rire idiot de Matt qui brisait occasionnellement le silence. Du coin de l’œil, il distingua la silhouette de Bill passer furtivement devant lui et sourit, avant de sentir une bouffée de chaleur se répandre dans tout son corps et ses joues se colorer vivement aux souvenirs de la nuit qu'ils avaient partagé. Tom toussota discrètement, balançant son mégot à terre au moment même où la sonnerie retentit. Il grogna en se levant, et croisa brièvement le regard amusé de Matt qui fixait bêtement le bas humide de son pantalon.

« Si t'évitais de mettre ce genre de fûtes aussi ! », rit-il, secouant la tête et lui assénant une claque amicale dans le dos.

____Le dreadé en profita pour passer son bras autour de ses épaules, prenant un air sérieux et demandant d'une voix calme, sur le ton de la confidence :

« Dis-moi, Matt, j'ai besoin de ton avis. Tu trouves pas que... ça sent bizarre aujourd'hui, non ? »

____Tom se mordit l'intérieur des joues pour ne pas éclater de rire face à l'expression confuse que le brun affichait, bafouillant un faible 'quoi ?' d'un ton totalement perdu.

« Ouais, y'a comme une odeur inhabituelle qui flotte par là. Tu sens rien ? », reprit-il le plus sérieusement possible, ancrant son regard profond dans celui du brun.

« Je... euh, non je sens rien de spécial, désolé », bafouilla Matt après avoir reniflé intensément autour de lui.

____Tom se retint de répondre quelque chose ressemblant vaguement à 'Tu sens rien, c'est vrai ? C'est quand même con, pour quelqu'un qui dit avoir autant de pif que toi...', et se contenta de lui répondre d'une voix détachée :

« T'es sûr ? Hum, tant pis, c'est pas grave, ça doit venir de moi, alors. »

____Il claqua fortement son poing sur son épaule, et lui adressa un clin d’œil rapide avant de se diriger vers l'intérieur du bâtiment. Il secoua la tête, un immense sourire étirant ses lèvres alors qu'il pensait que Matt était définitivement plus con que la moyenne.


____Tom tentait difficilement de redresser la cigarette tordue qu'il avait extirpé de son paquet tout aussi aplati et difforme. Bill avait posé le pied dessus le matin même en se levant, et s'était excusé d'une fausse petite voix confuse en précisant qu'il ne l'avait pas vu. Le dreadé grogna, persuadé qu'il l'avait fait exprès, et pleura presque d'exaspération quand la cigarette se fendit entre ses doigts et que le tabac qu'elle contenait se déversa entièrement sur son jean. A ses côtés, Kevin le fixait de ses yeux malicieux et tentait de retenir le rire qui menaçait d'éclater d'un moment à l'autre, et Tom bougonna de se sentir ainsi observé et tourné au ridicule. Il sentit son portable vibrer dans sa large poche, et se leva, jetant au passage la cigarette avortée qu'il tenait encore entre ses doigts. L'écran affichait un appel entrant, la lettre B attirant immédiatement son regard, et lui indiquant que Bill cherchait à le joindre. Toujours prudent, il l'avait enregistré dans son portable sous cette simple lettre, anonyme et impersonnelle. Tom s'éloigna de quelques mètres, jetant un coup d’œil discret derrière lui. Il décrocha, la voix stridente de Bill agressant presque immédiatement ses tympans et grimaça, tenant de se concentrer sur le flot impressionnant de paroles qui sortaient déjà de la bouche de Bill, à l'autre bout du fil, et saisissant une phrase au hasard :

« Dis-moi, t'as entendu parler de la fête de Cassie pour Halloween vendredi prochain ? »

« Ouais, bien sûr », répondit-il, scannant la foule de lycéens autour de lui pour tenter de repérer le brun.

Il était presque sûr que Bill l'épiait à cet instant même, il pouvait sentir son regard brûlant posé sur lui.

« Tu comptes y aller ? », reprit le brun d'une voix excitée, coupant Tom dans son observation.

« Hum, je sais pas. J'imagine que Kevin et les autres y seront, alors si je dis non, ça paraitra bizarre. T'es invité aussi, non ? »

« Oui. Mais je sais trop quoi faire », soupira-t-il.

« Si t'as envie d'y aller, vas-y. T'as pas besoin de ma permission pour ce genre de choses. C'est vrai que j'aime pas quand tu te trouves dans la même pièce que les gars, surtout de Matt, mais si je suis là aussi, ça se passera bien, et je les surveillerais... », rassura Tom, plissant les yeux pour tenter d'apercevoir Bill au milieu de tous les visages inconnus qui se succédaient devant lui.

« Et je te surveillerais aussi... », grommela Bill, le ton de sa voix trahissant une pointe d'énervement.

____Tom rit, imaginant la petite moue irritée que le brun affichait sûrement, le voyant déjà taper nerveusement du pied contre le macadam, comme à son habitude. Cassandra, qui organisait la fête, lui courrait après depuis près de deux ans, et avait été jusqu'à sortir avec Kevin quelques mois avant la fin de l'année précédente pour tenter de le rendre jaloux. Tom gloussa, repensant à son air dépité quand elle s'était rendu à l'évidence et avait réalisé qu'il s'en foutait complètement.

« Puis je serais pas seul, j'irais avec Andréas », rajouta la voix de Bill, sortant Tom de ses souvenirs distrayants et le faisant grimacer amèrement.

« Évidemment, comment ai-je pu ne pas y penser ? », marmonna-t-il.

« Arrête un peu avec ta mauvaise foi, tu veux ? Il est ok », continua Bill, une pointe d'amusement dans la voix.

« Il te veut, Bill, ouvre les yeux », cracha le dreadé méchamment, tournant autour de lui, toujours à la recherche du brun.

____Puisqu'il ne parvenait pas à distinguer Bill dans la foule, il avait décidé de se concentrer sur une éventuelle touffe blonde platine, réalisant avec agacement que là où se trouvait Andréas se trouvait très certainement Bill.

« Tu débloques. Et arrête de t'énerver comme ça, t'as l'air ridicule... », gloussa la voix amusée du brun.

« T'es où, bordel ? Je te vois même pas ! »

____Le rire cristallin de Bill résonna à son oreille, et Tom souffla d'exaspération, cherchant frénétiquement son paquet de cigarette détruit dans ses poches.

« Bon, et tu m'appelais juste pour ça ? », finit-il par demander quand les gloussements de Bill se stoppèrent.

« Non, j'ai un truc à te dire. Et ça risque de pas te plaire », reprit le brun beaucoup plus sérieusement, une grimace que Tom ne pouvait pas voir étirant ses traits.

« Ça peut pas être pire que de me parler de l'autre blondasse », maugréa Tom, sentant sous ses doigts les contours difformes de son paquet.

____A mesure que les mots de Bill prenaient du sens dans son esprit, le malaise de Tom s'amplifia et il réalisa avec horreur qu'il aurait finalement préféré continuer à débattre à propos d'Andréas.

[…]

____Le parking derrière le lycée était toujours désert le vendredi après midi, et Tom plissa les yeux, tentant d'apercevoir Bill derrière les rares voitures garées qui s'alignaient le long des arbres dénudés dont les feuilles tombaient lentement et recouvraient le macadam. Il grogna lorsqu'il se fit la réflexion qu'il passait son temps à chercher le brun, et qu'il ne le trouvait jamais. Son portable sonna et il décrocha, la voix calme et posée de Bill lui demandant de se retourner. Tom s'exécuta, apercevant l'ombre floue du brun tout au fond du parking, et grogna en le rejoignant, tentant d'éviter les flaques boueuses sur son chemin. Il arriva face à Bill, l'embrassant du bout des lèvres et glissant une main dans ses cheveux, plongeant son regard agité dans le sien, posé et rassurant. Il s'assit sur le banc, à ses côtes, et s'empressa de briser le petit silence qui s'était installé, le calme autour de lui l'angoissant.

« Pourquoi elle veut me voir, tu crois ? »

« Hum, je sais pas. J'imagine qu'elle veut s'assurer que t'es sincère avec moi et que t'es pas un voyou, ce genre de trucs. Elle s'inquiète vachement », répondit Bill, posant la tête sur ses genoux repliés.

« Et je fais quoi moi pour la convaincre que je t'aime vraiment ? Que je joue pas ? Qu'est-ce que je suis censé dire ou faire ? », marmonna Tom, ses jambes tressautant nerveusement.

« J'en sais rien, Tom », souffla Bill d'une voix lasse, le fixant de ses yeux assombris par le maquillage.

« J'suis sur qu'elle croit que j'suis un délinquant qu'a pervertit son adorable petit garçon », lança Tom, mordillant furieusement l'anneau argenté qui ornait sa lèvre inférieure.

« Et bien, montre-lui qu'elle se trompe. »

« Et comment ? », bougonna Tom pour lui-même, levant les yeux au ciel et fixant vaguement les nuages gris qui s'amoncelaient à l'horizon.

____Il fouilla ses poches, et en sortit son paquet écrasé sous l’œil amusé de Bill, tirant sur une cigarette bosselée pour la porter à ses lèvres. Tom le sentit se rapprocher, entourant sa taille de ses bras et calant son menton sur son épaule.

« Range cette cigarette. Mieux vaut faire bonne impression dès le début », souffla la voix calme du brun près de son oreille, et Tom marmonna comme un enfant :

« Mais c'est que du tabac, Bill. C'est pas comme si j'étais en train de fumer un joint. »

« Manquerait plus que ça, tiens. »

« Hum, bha ça me détendrait, ça pourrait être utile », ajouta le dreadé en haussant les épaules.

____Bill se mit face à lui, claquant fortement son poing fermé contre son épaule, une expression sévère sur le visage, et lança à Tom le regard le plus noir qu'il pouvait pour lui faire abandonner l'idée.

« Me frappe pas, p*tain, tu m'as déjà fait assez mal comme ça », gémit Tom en fuyant son regard, balançant sa cigarette par terre et se levant en massant distraitement son épaule endolorie.

« C'est vrai ? », grimaça Bill, enfonçant profondément ses mains dans ses poches pour dissimuler son malaise.

Tom grogna, répondant d'une voix plus sèche qu'il ne l'aurait voulu, grimaçant à son ton sévère et intransigeant :

« C'est pas la question. »

Le petit rire nerveux de Bill rompit le silence planant autour d'eux, et Tom ferma nerveusement les yeux.

« Arrête de ricaner, tu me stresses », souffla-t-il, passant nerveusement la main derrière sa nuque.

« Alors, dis-moi », répondit Bill, haussant un sourcil de sa manière si singulière, un léger sourire étirant ses lèvres.

« Je veux pas en parler », répondit Tom d'une voix blanche.

____Il soupira et leva la tête vers le ciel, appréciant de sentir le souffle du vent glisser sur son visage et contre ses joues pour le rafraîchir et chasser la gêne qui le consumait, la brise légère et fraiche s'infiltrant sous ses vêtements de manière joueuse. Il sentait le regard de Bill sur lui, et réfléchit quelques secondes, perdu dans ses pensées. Tout ce qu'il savait était qu'ils avaient de deux idiots à cet instant même, mal à l'aise et fuyant le regard de l'autre. Ridicule, pensa Tom. Il laissa son esprit divaguer et bientôt, des images de la nuit dernière lui revinrent en mémoire, et il grogna, décidant qu'il était trop tôt pour en parler avec Bill et que sa fierté avait besoin d'un peu plus de temps pour assimiler et accepter l'information. Soudain, le corps grelottant du brun se colla à lui, et il sentit deux mains glacées se glisser sous sa veste et effleurer la peau de son ventre.

« T'as froid ? », chuchota-t-il, embrassant la peau de Bill, à la jonction de son cou et de son oreille, à cet endroit si sensible qui le faisait toujours couiner de plaisir.

« Je crois que j'ai attrapé un rhume hier soir sous la pluie », gémit Bill, reniflant exagérément en calant sa tête dans son cou.

« Désolé de t'avoir fait sortir par ce temps. »

____Bill sourit, le souffle chaud de Tom glissant sur sa peau et lui envoyant directement une longue traînée de frissons le long de la colonne vertébrale.

« C'est pas grave, ça en valait largement la peine », chuchota-t-il après quelques secondes, déposant brièvement ses lèvres contre la joue de Tom, qui ferma les yeux au doux contact de Bill.

« Mais Tomi, si tu regrettes, et que tu... »,

« Tais-toi », souffla Tom, marmonnant faiblement dans ses cheveux.

____Bill n'avait pas pu s'en empêcher, le besoin angoissant de savoir si Tom regrettait la nuit qu'ils avaient passés lui nouant les entrailles profondément. Tom glissa ses mains derrière sa nuque, caressant distraitement ses petits cheveux fins, le menton calé sur son épaule. A mesure que l'heure avançait, il sentait l'angoisse qui lui tiraillait l'estomac grandir, devenant presque étouffante. Il plongea ses yeux dans ceux de Bill, murmurant d'une voix qui révélait sa nervosité :

« Si jamais elle est pas convaincue, qu'est-ce qui va se passer ? Si elle me fait pas confiance, qu'elle te laisse plus sortir, et qu'elle t'interdit de me voir, on fait quoi ? »

____Une lueur de tristesse emplit le regard du brun, et il souffla d'une voix lasse, caressant de ses doigts les quelques dreadlocks de Tom qui s'échappaient de son large bonnet :

« J'en n'ai pas la moindre idée. »

« Je veux pas te perdre », chuchota Tom après un long silence pesant, les secondes semblant s'étirer et durer des heures, se logeant dans son estomac et alimentant son malaise.

« Je ferais tout pour que ça n'arrive pas. »

« Je t'aime », souffla-t-il en fermant fortement les yeux, le cœur serré à la simple pensée d'être séparé de Bill.

____Quelques minutes s'écoulèrent encore, durant lesquelles ils restèrent silencieux, puis le ronronnement d'un moteur se fit entendre, et Bill se dégagea de l'étreinte chaleureuse du dreadé, lui envoyant un regard rassurant. La voiture de Simone s'engagea dans le parking vide et terne, et rapidement, le silence flotta à nouveau autour d'eux. La portière s'ouvrit lentement et dès qu'il posa les yeux sur Simone, Tom se sentit immédiatement impressionné par la prestance qui émanait de cette femme, par son regard à la fois doux et déterminé qu'il sentait posé sur lui. Il déglutit alors qu'elle le saluait, répondant un faible 'bonjour' d'un ton qu'il aurait souhaité plus assuré et maitrisé. Il suivit des yeux le mouvement de son regard, à présent fixé sur le cobra qui pendait sur son torse et Tom se traita mentalement d'imbécile, de ne même pas avoir songé à le glisser sous son T-shirt pour le cacher.

« Alors, c'est ça le fameux collier qui t'a trahi ? C'est quoi exactement ? Qu'est-ce que ça signifie concrètement ? », demanda-t-elle, une lueur bienveillante brillant dans son regard devant ce gamin agité qui nageait dans un pantalon trop large et dont l'ourlet humide traînait sur le goudron.

« C'est... un signe distinctif, pour montrer son appartenance », expliqua le dreadé d'une petite voix, serrant le cobra entre ses doigts.

____Bill réprima une grimace en posant ses yeux sur le pendentif, son esprit focalisé sur sa découverte matinale qu'il n'était pas parvenu à oublier et qui l'avait hanté une bonne partie de la journée. Que signifiaient ces inscriptions gravées au dos du cobra ? Pourquoi n'en avait-t-il jamais entendu parler avant ? Bill fronça les sourcils sous la réflexion, et tenta de se reconcentrer sur les paroles de Tom, qui ajoutait en riant nerveusement :

« C'était ça ou le tatouage, j'ai préféré le collier. »

____Bill leva les yeux au ciel, se faisant la réflexion que Tom était juste trop trouillard pour se faire tatouer et que c'était certainement l'unique raison pour laquelle il avait choisi un collier, gardant cependant sa remarque pour lui. Il haussa un sourcil, notant du coin de l’œil le sourire qui naissait sur les lèvres de sa mère. Écoutant attentivement la discussion qui s'engageait entre Tom et Simone, il observa le blond discrètement, et sourit faiblement en le voyant lutter pour paraître totalement calme et détendu, alors que de violentes vagues d'anxiété émanaient de son corps entier, comme l'électricité qui flottait dans l'air certains jours d'été.

____Tom souriait, et tentait de paraître détendu, pas comme s'il était sur le point de vomir d'angoisse devant la mère de son petit ami. La voix dans sa tête qui lui disait qu'il était très certainement en train de jouer l'avenir de sa relation avec Bill à cet instant même ne voulait pas disparaître, et il se sentait comme s'il était interrogé par la police, même si la police en question s'adressait à lui avec respect et parlait d'un ton intéressé et avenant. Le dreadé réfléchissait avant chacune de ses réponses, tentant de trouver les mots qui convaincraient Simone et s'efforçant de ne pas employer un langage trop familier ou banlieusard devant elle. Il parlait lentement, soutenant son regard et se concentrait pour chasser de son esprit les battements rapides de son cœur qui résonnaient jusqu'à ses tympans. Il sentait Bill le regarder, et tourna la tête vers lui pour croiser brièvement son regard, étrangement plus rassuré et confiant quand sa main glissa discrètement dans la sienne et que ses doigts exercèrent une douce pression contre les siens, son pouce l'effleurant de manière cajoleuse. La chaleur que diffusait le contact de leurs deux peaux s'engouffra dans tout son corps, apportant dans ses veines une vague de douceur et de sérénité, et quand il vit le regard satisfait de Simone posé sur leurs mains liées, il sut qu'il avait gagné.

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