Merci pour vos commentaires :--)
La fin ce n'est pas pour toute de suite quand même, j'ai encore quelques idées sympa à caser. Et j'avais promis à ma meilleure amie que je ne finirais pas cette histoire sur le fait qu'ils soient "ensembles", Allison et Bill, parce qu'elle avait râlé à la fin de "Son coeur était tout à moi", parce qu'elle voulait encore quelques belles scènes avec Tom... lol... Donc là, il y aura quelques "belles scènes" (si vous voyez ce que je veux dire) avec Bill (et peut être avec Tom), avant la fin.
))
Bonne lecture...
Chapitre 24
Plus tard dans la journée, on arriva dans le New Jersey. Le groupe avait plusieurs interviews à donner, une séance photo en extérieur et enfin les sound check à faire pour le festival Bamboozle. Notre bus était stationné avec les autres sur le parking avoisinant le concert. Anja et moi ayant la journée de libre, on fit le tour de l'équipe pour qu'elle me présente à tout le monde et on finit par se promener en backstage pour voir les autres groupes qui allaient jouer ce soir.
On décida ensuite d'aller voir la foule qui attendait dans la queue interminable. En s'approchant, on apercevait les pancartes des fans, je constatais aux inscriptions sur celles-ci qu'elles étaient venues principalement pour Tokio Hotel et non pour les autres groupes. A quelques dizaines de mètres, je m'arrêtai.
Anja : Viens, on va lire les bêtises qu'elles ont écrites sur leurs pancartes et leurs visages, c'est toujours amusant !
Allison : Non, je ne préfère pas.
Je commençais à avoir la boule au ventre. Ca me rappelait de mauvais souvenirs.
Anja : T'es toute pâle, qu'est ce que t'as ?
Allison : Je... j'aime pas trop les fans.
Anja : Pourquoi ?
Allison : Je me suis faite agressée par un groupe de fans. Et vu qu'il y a toujours des photos de moi avec le groupe sur Internet, elles risquent de me reconnaître.
Anja : Oui, il y a quelques photos de moi aussi, mais ça ne me gène pas. Et tu ne risques rien ici, il y a la barrière qui nous sépare, elles ne peuvent pas t'approcher.
Allison : J'ai peur qu'elles m'insultent.
Anja : Oh tu sais, depuis que je suis avec Ge, j'ai entendu tout et n'importe quoi à mon sujet... et oui, dès qu'elles me voient, elles débitent leur venin.
Elle me disait ça avec le sourire.
Allison : Et ça ne te dérange pas ?
Anja : Non, pas vraiment. Je me dis que c'est normal, après tout, je vis ce qu'elles aimeraient toutes vivre, elles sont jalouses. Quand elles me disent des grossièretés, et qu'elles deviennent vraiment désagréables, je me dis simplement que je me tape le mec qu'elles adorent. Qu'il est dans mes bras et qu'il est tout à moi alors qu'elles sont là, à baver devant une photo. Alors je leur fais mon plus beau sourire de victoire. Et elles finissent par se taire, frustrées.
J'étais à la fois choquée et vraiment intéressée par sa vision des choses, un peu crue quand même.
Anja : Dis-toi qu'elles ne te détestent pas pour ce que tu es, mais juste parce que tu les prives de l'espoir qu'elles ont de réaliser leur rêve d'être avec lui.
Je lui fis un sourire.
Allison : Merci.
Anja : Tu veux bien qu'on aille plus près ?
Allison : Ok.
Après tout, j'en avais marre d'avoir cette angoisse, et comme on dit : il faut combattre le feu par le feu.
C'était des américaines, mais elles ressemblaient en tout point aux fans européennes. Mêmes dégaines, mêmes âges, mêmes expressions à mon approche. Elles nous regardaient d'un air hostile et chuchotaient entre elles jusqu'à ce qu'on entende la première insulte, puis la seconde, et les autres suivaient. J'essayais de me rappeler les paroles d'Anja mais je sentais quand même l'angoisse m'envahir. Elle prit ma main dans la sienne et on s'éloigna toutes les deux.
Anja : Tu verras, tu vas t'habituer.
Allison : J'imagine.
Anja : Il faudra bien, si tu veux rester avec lui.
Allison : Je m'en doute.
On retournait jusqu'à notre bus tout en discutant.
Allison : Et sinon, comment vous vous êtes rencontrés, Georg et toi ?
Anja : En fait, j'ai rencontré Tom.
Elle me fit un sourire gêné.
Allison : Ah bon ?
Anja : Oui, j'étais fan du groupe, ils étaient venus jouer dans ma ville et j'ai entendu la rumeur selon laquelle ils allaient passer dans une discothèque que je connaissais bien. Le videur était un de mes potes, alors il m'a fait passer. Il y avait Tom et Georg dans la salle. Je me suis dit que je n'avais rien à perdre, alors je suis allée demander à Tom s'il voulait danser avec moi.
Allison : Comme ça, directement ?
Anja : Ben oui !
Elle rigolait un peu devant son culot.
Anja : Qui ne tente rien, n'a rien !
Allison : C'est vrai.
Anja : Donc on a dansé un peu, il m'a amené à son hôtel... tu devines la suite.
Je restais bouche bée.
Anja : Le lendemain, il m'a poliment virée de sa chambre, comme le gentleman qu'il est. Enfin bref, tu ne peux pas imaginer comme j'étais mal à l'aise de mettre faite jeter comme ça...
Je me disais que, confidence pour confidence, autant parler franchement.
Allison : Si, je peux m'imaginer.
Elle me fixait du regard.
Anja : Tu... toi et Tom ?
Allison : Oui.
Elle resta silencieuse un instant.
Anja : Et Bill est au courant ?
Allison : Non.
Anja : Ok. Je saurais tenir ma langue.
Allison : Merci. Enfin je veux dire, je ne veux pas lui mentir ni quoi que ce soit...
Anja : Oui, je comprends, t'inquiètes pas.
Allison : Disons que je n'y ai pas trop réfléchi pour l'instant.
Anja : Pour continuer l'histoire de notre rencontre : j'ai quitté la chambre, je suis allée au restaurant de l'hôtel. Le petit déjeuner avait l'air délicieux et très cher. Alors j'ai donné le numéro de la chambre de Tom et je me suis servie, je l'avais bien mérité quand même. Georg était là, à déjeuner tout seul. Il a compris ce qui c'était passé et m'a invité à sa table. On a fait connaissance, et depuis on ne s'est plus quitté.
Allison : Vous allez très bien ensemble en tous cas, il a l'air tellement heureux depuis que je le vois avec toi.
Anja : Merci. Je l'aime vraiment, tu sais.
Allison : Bien sûr.
Anja : Je veux dire, pas comme une fan qui rencontre son idole. Comme l'homme de ma vie.
Allison : Je comprends.
On arriva jusqu'au bus. Je me dis que cette conversation nous avait bien rapproché, et que j'avais vraiment de la chance d'avoir une amie comme elle. On traîna dans nos quartiers jusqu'à ce que les garçons passent en vitesse avant les sound check. Un bisou de Bill pour moi, un bisou de Georg pour elle, et ils étaient repartis.
Avant le début du concert, Anja et moi nous installâmes entre la fosse et la scène, dans l'espace réservé aux photographes et aux gars de la sécurité, elle était contre l'idée qu'elle trouvait absurde de regarder le spectacle de la loge. On regardait et encourageait les groupes qui défilaient un à un, jusqu'au nôtre. Tom, Georg et Gustav s'installèrent. Si le public avait hurlé devant les autres artistes, là le niveau de décibels venait d'exploser. Bill arriva sur scène, pour la première fois depuis le concert de Marseille. Il était plus calme qu'à son habitude, comme s'il essayait de se réhabituer à son public. Je reconnus Ubers Ende der Welt, mais ils l'interprétaient dans la langue de Shakespeare. Les fans connaissaient chaque parole, Anja et moi aucune. Bill bougeait de plus en plus, reprenant ses postures et mimiques habituelles, il était dans son élément. Il n'avait qu'à se laisser aller et être lui-même pour entrer en osmose avec le public. La chanson se finit. Bill prononça quelques mots pour présenter le groupe : Nous sommes Tokio Hotel, nous venons d'Allemagne, nous avons encore deux chansons pour vous aujourd'hui et la prochaine s'appelle Break Away.
Il est vrai qu'ils n'allaient interpréter que trois chansons ce soir. Leur arrivée sur le marché américain étant encore toute récente, ils ne pouvaient pas aussi facilement remplir des salles de plus de dix milles personnes tous les soirs. J'avais également appris dans la journée qu'il était prévu que la tournée américaine soit coupée en deux par quelques dates en Europe qui avait été annulées, puis reportées.
Break Away se termina rapidement, et ils enchaînèrent avec Through The Monsoon. Le ciel c'était un peu assombri, l'éclairage bleuté au dessus de la scène contrastant avec les spots orangers en face, mettait le groupe en valeur. Tom se promenait sur la scène, jouant tranquillement ces notes que ses doigts connaissaient par coeur. Bill se positionna juste en face d'Anja et moi. J'étais sous son charme. Mon anglais était approximatif, mais je comprenais quelques bribes de paroles. Aussi, lorsqu'il se mit devant moi, et qu'il me fit un petit signe de la main en chantant : "Through the monsoon, just me and you", je compris : à travers la mousson, rien que toi et moi. J'étais émue et touchée. Il me fit un bref sourire avant de se redonner à son public.
Lorsque les dernières notes se firent t'entendre, Anja me tira par le bras.
Anja : Viens, ils sortent de scène de l'autre coté, on va les féliciter !
Allison : Je te suis.
On bousculait quelques personnes qui bossaient pour l'événement et qui nous bouchaient le passage jusqu'à ce qu'on arrive près des escaliers derrière l'échafaudage constituant la scène. Les garçons les descendirent en courant, un air de béatitude sur leurs visages et des étoiles pleins les yeux. Le public leur avait manqué et jouer ensemble tout autant. Bill me fit un grand sourire, il avait les yeux humides de bonheur. Il semblait fou de joie, tous ses doutes et interrogations sur la suite de sa carrière venaient de s'envoler pour être remplacés par une pure euphorie.
Bill : C'était incroyable ! Tous ces gens, l'énergie de la foule ! Ils chantaient chaque parole avec moi ! Comment tu m'as trouvé ?
Allison : Génial ! Tu m'as coupé le souffle.
Il vint m'embrasser avec passion.
Bill : Je t'aime !
Je restait sous le choc, incapable de réagir.
Un gars de l'équipe nous fit signe de nous pousser pour laisser le groupe suivant accéder à la scène. Bill me prit par la main et on alla dans la direction du bus tous ensembles.
Tom : Ah ces américaines ! Elles sont toutes folles de moi, vous avez vu ? Et elles sont canons en plus, je sens que je vais aimer ce nouveau continent.
Georg : Mais oui, on se console comme on peut.
Tom : Qu'est ce que tu veux dire ?
Georg : Tu peux toujours te venter, c'est Bill et moi qui sortons avec les filles les plus jolies de tout l'état.
Anja : Tu veux dire du pays !
Georg : Oui, pardon chéri...
Il lui fit un bisou.
Tom : Peut être, mais au moins je ne suis pas coincé dans une relation monogame comme un petit vieux. J'aime la diversité moi, goûter tous les plaisirs que la vie met sur ma route.
Georg : Mais oui, tant mieux pour toi. Moi j'aime partager quelque chose, avoir une relation avec la personne, et si tu étais capable de ressentir ce que je ressens, tu comprendrais que ce n'est vraiment rien du tout ces petits plaisirs physiques dont tu parles, comparé à l'Amour véritable.
Tom : Amen.
Anja était devenue toute rouge.
Anja : C'est la plus belle chose qu'on m'ait dite. Enfin, c'était bien de moi donc tu parlais, hein ?
Georg en rigolant : Mais oui, bêta !
Elle lui donnait un petit coup dans le ventre pour rigoler.
On arriva au bus, et on passa le reste de la soirée entre nous. David nous apporta des pizzas et on était bien contents de passer du bon temps ensemble, juste à papoter et à déconner de tout et de de rien, comme des adolescents normaux. C'était ma première soirée avec eux, et je me disais qu'on allait bien s'amuser ces prochaines semaines si l'ambiance restait la même.
N'ayant pas dormis beaucoup la nuit précédente, et après tous les événements de la journée, les autres avaient envie de se coucher dans des horaires raisonnables. Vers minuit, on décida d'un commun accord de se mettre tous au lit, enfin dans nos couchettes. Après quelques disputes concernant l'ordre de passage dans la salle de bain, et les difficultés de circulation dans les couloirs étroits de notre demeure qui bien que luxueuse, restait quand même un bus, tout le petit monde se calma et rejoint sa couchette respective. J'avais installé toutes mes affaires, et préparé mon petit nid douillet pour cette première nuit ici. Les draps sentaient bons, j'étais bien à mon aise. On finit par éteindre la dernière lampe et seule une petite veilleuse éclairait encore l'allée principale de l'étage. On était tous au lit, avec nos rideaux fermés pour plus d'intimité.
Allison : Bonne nuit tout le monde.
Tom : Dors bien, ne rêves pas trop de moi.
Je pouffais de rire sous ma couette.
Allison : Ca ne risque pas.
Bill sur le ton de la rigolade : J'espère bien !
Tom : Bonne nuit.
Gustav : Bonne nuit.
Bill : De même.
Il n'y eut plus un bruit. Je me mis à repenser à cette journée. A tous les moments forts : mon arrivée ici, le fait de partager leur bus, leur retour sur scène, et surtout, ce "je t'aime" sortit des lèvres de Bill si spontanément et naturellement, et qui m'était destiné, à moi et personne d'autre.
Mes pensées fusaient dans ma tête et ne me laissaient pas partir dans le sommeil. Je pensais à lui, à quelques mètres de moi. J'ouvris le rideau pour jeter un coup d'oeil vers sa couchette, et il en fit de même simultanément. On échangea un regard, et un sourire complice. Et il me fit un signe de la tête, comme pour m'inviter à le rejoindre. Un million de sentiments se mélangèrent en moi alors que je me levai doucement et que mes pieds nus entrèrent en contact avec le parquet froid. J'allai jusqu'à lui sur la pointe des pieds pour ne pas me faire repérer par les autres.