[Fanfic terminée] Sur les routes avec Tokio Hotel

OUI SUITE !!

C'est clair !! Vite suite Emilie !!

Suite !

SUITE !!

Emilie, on se déchaine, vas y met nous un petit truc au moins...

(pfff vous allez voir qu'il va falloir qu'on attende jusqu'à début janvier...) snif!

Merci pour vos encouragements :--) Je suis sur la suite, mais ça ne s'écrit pas tout seul, je poste dès que c'est près.

Ohh yeah!!!
J'ai tellement hâte j'ai eu le temps de tout lire avant d'avoir la suite et j'ai fais faire un boost de coms! xD

aaah franchement j'ai lu ta fic d'un coup sans m'arrêter !
Elle est géniale sans dec" ta un style d'écriture qui est excellent
on dirait que ça sort tout seule pour toi, que juste en claquant des doigts ca arrive ^^ lol
Mais bon j'imagine bien que ça te demande beaucoup de travail !
Bon maintenant je vais faire comme les autres filles ^^
Ls suite stp stp stp j'ai trop envi de voir si Bill va l'apprendre ou pas !
ait pitié stp !

Merci encore pour vos commentaires et je suis ravie d'avoir de nouvelles lectrices. J'ai compté que depuis que je poste cette fanfic, j'ai eu des commentaires de 40 personnes différentes (ici et ailleurs, j'entends). Chaque commentaire me touche et je me dis que je n'écris pas pour rien, et j'adore partager mes textes avec vous.

Voici donc la suite.

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Chapitre 33

Je suivis Tom dans le couloir entre les couchettes. On entendit des pas dans les escaliers, quelqu'un montait à l'étage. Ca faisait un bout de temps qu'on avait disparu tous les deux, et les autres avaient bien du se douter que le pull que j'étais venue chercher et les canettes de soda que Tom devait récupérer à l'étage ne nous avaient pas occupés toute une demie heure. C'était Bill qui vint vers nous. Il avait une première expression d'inquiétude avant de poser les yeux sur moi, puis sur Tom, puis sur moi encore une fois.

Mes joues rougies par la passion qui m'avait animée encore quelques minutes auparavant et le petit air jovial de Tom nous trahirent immédiatement. Il ne fallait pas que Bill soit devin pour comprendre. Il savait très bien quelle tête je faisais après avoir eu un orgasme et connaissait son frère. Il avait compris, je le voyais dans ses yeux.

Bill : Je n'arrive pas à le croire !! Comment vous avez pu ?!!?

Je pouvais le voir se décomposer sur place. Il restait statique devant nous, le souffle coupé, il palissait à vu d'oeil. Il se mit à hocher la tête de façon négative et son regard tomba au sol comme s'il cherchait quelque chose. Une explication, un réconfort, un retour en arrière d'une fraction de seconde dans sa vie, pour que tout soit comme avant. Avant qu'on le trahisse, avant que tout se brise dans sa vie comme dans les nôtres. Il leva les yeux sur moi. Sa mâchoire inférieure tremblait et ses yeux s'humidifiaient jusqu'à ce qu'ils les clignent et que des larmes inondent ses joues. 

C'est moi qui avait fait ça. Je le réalisais à cet instant. C'est moi qui venait de le blesser ainsi. Il m'avait donné son amour, sa confiance, sa présence, tout ce qu'il y avait de plus précieux en lui, j'ai tout pris. Et j'ai tout détruit. Je voulais tout réparer immédiatement, je voulais le réconforter, je voulais lui redonner tout ce que je lui avais pris. 

Allison : Je suis tellement désolée.

Je m'approchais pour passer mes mains sur ses joues et essuyer ses larmes. Mais il me repoussa.

Bill : Ne me touches pas ! Tu me dégoûtes.

Cette dernière phrase échappa ses lèvres avec douleur, et me frappa en plein coeur. 

Allison : Je te demande pardon... écoutes-moi s'il te plaît.

Bill : Laisses-moi...

Sa frêle stature semblait prise de spasmes jusqu'à ce qu'une pensée semble lui effleurer l'esprit et qu'il sorte de son apathie. Il attrapa son sac et y jeta négligemment quelques affaires.

Allison : Qu'est ce que tu fais ?

Il enfila rapidement les premiers vêtements qui lui tombèrent sous la main.

Bill : Je me tire d'ici.

Il fit demi tour en un seul mouvement et descendit les escaliers à toute vitesse comme pour nous fuir. J'allai courir derrière lui mais Tom m'attrapa par le bras.

Tom : Attends, tu devrais le laisser tranquille. Quand il est comme ça, ce n'est pas la peine. Il va se calmer tout seul.

Allison : Je n'ai pas envie qu'il se calme tout seul. Il faut que je lui parle.

Tom : Il n'écoutera rien.

Allison : Il le faut pourtant.

Il lâcha mon bras et je courais dans les escaliers. J'aperçus Bill - à travers la porte vitrée du bus - traverser le parking d'un pas rapide, vers l'hôtel avoisinant. J'étais toujours en nuisette, pieds nus. J'hésitai un instant à courir jusqu'à lui, comme ça, sous la pluie. J'étais désespérée comme si ma vie venait de tomber en miette. Mais j'y renonçais, mon bon sens eut raison de moi. Je remontais à l'étage. Je passai mes vêtements de la journée avant de sortir sur le parking, pour rejoindre l'hôtel. 

J'arrivais à la réception. C'était un de ces hôtels luxueux comme tous ceux que j'avais pu voir en côtoyant le groupe depuis ces derniers mois. Le réceptionniste me regardait de haut en bas avec dédain. En temps normal cela m'aurait mise mal à l'aise, mais là je n'en avais rien à faire. Il fallait que je sache dans quelle chambre il se trouvait. 

Allison : Je...

J'hésitais sur la formulation de ma demande. Je ne voulais pas qu'il me prenne pour une fan et refuse de me répondre.

Allison : Je viens du tourbus là dehors. Je voyage avec le groupe Tokio Hotel, je suis une de leur proche. Il me faut le numéro de la chambre de Bill Kaulitz.

Le réceptionniste : Je ne peux pas vous donner cette information comme ça. En journée j'aurais bien volontiers appelé la chambre pour avoir l'accord de M. Kaulitz, mais à cette heure tardive ce n'est pas possible.

Allison : J'ai vraiment besoin de le savoir, c'est très important.

Son expression restait inflexible. 

C'est là que je me rappelai qu'on était sensé partager cette chambre tous les deux. Peut être qu'Eva avait mis la réservation à nos deux noms.

Allison : Mon nom est Allison Fischer. Est ce que vous pouvez voir si je me trouve dans vos registres ?

Il survola la liste des réservations et s'arrêta au milieu de celle-ci.

Le réceptionniste : La chambre 413 est réservée à votre nom et celui de M. Kaulitz.

Je lui fis un signe de la tête et me dirigeai hâtivement jusqu'à l'ascenseur dans lequel je m'engouffrais. Je collai mon dos contre la paroi opposée à l'ouverture, pour reprendre mon souffle et ma contenance. J'avais l'impression de me regarder d'un point de vue extérieur, comme si je m'étais détachée de ma personne et que je regardais cette fille dans cet ascenseur qui avait fait une grosse bêtise et qui pensait encore que des mots pourraient réparer ce que des actes avaient détruit. Mais j'avais tellement besoin d'y croire. J'arrivais jusqu'à sa chambre, notre chambre. Je frappai. J'avais presque peur qu'il ouvre. Et j'avais peur aussi qu'il n'ouvre pas. 

Pas de réponse.

Allison : Bill, c'est moi. Ouvres, je t'en prie.

J'insistais, je continuais de frapper à cette porte qui se dressait devant moi.

Bill de l'autre coté de la porte : Laisses-moi. Fous-moi la paix.

Allison : Il faut que je t'explique.

Oui, il fallait que je lui explique. Je n'étais pas une mauvaise personne, alors il devait forcément y avoir une explication. Un sens à tout ça. Ca me rassurait d'imaginer qu'il y en avait un, même si je ne le voyais pas à l'instant présent.

Il ouvrit la porte, il avait son portable à l'oreille.

Bill à sa mère, à l'autre bout du fil : Je te rappelle dans une minute.

Il me fixait du regard, sans un mot. Il n'avait plus aucune expression sur son doux visage. Pas de sourire, pas d'étincelle dans ses yeux fatigués et enflés des larmes qui avaient coulées. Rien, il ne reflétait rien. Il n'émanait plus de lui cette aura qui rendait chaque seconde en sa présence magique. J'avais presque du mal à le reconnaître.

Je lui avais demandé d'ouvrir pour qu'on s'explique, mais je ne comprenais pas moi même ce qui s'était passé. Tout ce que je voulais c'est que tout redevienne comme avant, qu'il ne souffre pas, qu'il ne m'en veuille pas, et qu'il ne me regarde plus comme ça. Avec un mélange de déception, de peine et de haine, comme si je n'étais plus la même personne.

Allison : Je... je ne sais pas pourquoi on a fait ça.

Bill : ... Moi je sais pourquoi, tu veux que je t'explique ?

Ce n'était ni la déception, ni la peine qui s'exprimaient, mais leur amie si proche et si étroitement entremêlée : la haine.

Bill : Il a fait son petit manège avec toi, ça fait des semaines que ça dure... en fait, ça fait depuis qu'on est ensemble toi et moi, qu'il joue au chat et à la souris avec toi. J'essayais de me persuader que je me faisais des idées, que j'étais trop possessif... mais mon instinct avec raison. De toute façon la seule chose qui l'intéresse chez toi - ou qui l'intéressait - c'était que tu étais avec moi. Que tu étais à moi. Maintenant que ce n'est plus le cas...

Sa voix se brisa dans sa gorge.

Bill : Tu es juste une fille comme toutes les autres. Une fille qui écarte les cuisses à sa demande. Sans intérêt. J'espère que ça valait la peine, de bousiller notre histoire pour tirer un coup avec lui.

Toutes mes pensées se mélangeaient dans ma tête. Ses mots me frappaient le visage comme jamais auparavant. Je compris plus tard que c'était sa souffrance qui alimentait sa haine et qu'il ne pensait pas toutes ses paroles. Il essayait juste de ne pas se décomposer sur place, ne pas s'effondrer, ne pas se perdre entièrement.

Allison : On n'a pas fait exprès.

Bill : C'était un accident ? Attends, je devine la suite : c'était l'Amour ?

Il força un rire pour argumenter et décrédibiliser son dernier commentaire. Un rire qui se métamorphosa en sanglots.

Bill : Tout ça me dégoûte, vous me dégoûtez tellement... J'aimerais ne t'avoir jamais rencontrée, j'aimerais que tout ça ne soit jamais arrivé, j'aimerais être quelqu'un d'autre... j'aimerais que tout s'arrête.

Allison : Laisses-moi t'aider... laisses-moi être là pour toi...

Bill : Je ne te dois rien.

Allison : Ce n'est pas ce que je voulais dire...

Bill : Tu es bien la dernière personne qui puisse m'aider à cet instant. Laisses-moi. Si tu veux m'aider, laisses-moi.

Il referma la porte. Je restais debout une seconde, mon cerveau ne fonctionnait plus, il n'assimilait plus, j'étais vide de tout. Etant seule, je laissais ma propre souffrance m'envahir enfin. Je glissais dos au mur, jusqu'à me retrouver au sol. J'enfermai mon visage dans mes bras et me recroquevillai jusqu'à devenir minuscule dans ce large couloir. Mes larmes sortaient en sanglots, comme une rivière qui ne deviendrait - me semblait-il à cet instant - plus jamais aride. Ma souffrance aussi nourrissait une haine, une haine qui m'était destinée. Il nous restait au moins ce point commun à Bill et moi, on me détestait tous les deux.

Je restais là une éternité, me semblait-il. Jusqu'à ce que je sente quelqu'un poser sa main sur mon bras. 

J'ouvris les yeux. Anja me regardait d'un air triste et compatissant.

Anja : Viens, on retourne au bus.

Allison : Mais Bill est ici.

Anja : Oui, ce n'est pas grave. Ca lui fera sûrement du bien de faire un break en restant un peu à l'écart après tout ça.

Je l'interrogeais du regard.

Anja : Tom nous a raconté.

Je la suivais jusqu'à l'ascenseur.

Allison : Je suis tellement... je me sens tellement...

Je voulais dire : désolée, coupable, effondrée...

Anja : Je sais.

Elle savait. Ce qu'elle ne savait pas, et que je ne voulais pas savoir non plus, c'est que malgré toute ma tristesse, malgré tous mes remords, je n'arrivais pas à complètement regretter ce qui c'était passé. Cet instant que j'avais partagé avec Tom allait rester en moi, à jamais. Même si ça avait détruit ma relation avec Bill, et peut être aussi ma relation avec Tom, puisqu'on était revenu au point de départ tous les deux. 

Ce soir là dans ma couchette, je me sentais seule. Plus seule que jamais. Seule comme si on m'avait arraché une partie de moi. Comme si je ne serais plus jamais entière. Comme si je ne serais plus jamais bien. Tous mes repères s'étaient envolés. Bill m'avait apporté la stabilité, la sécurité, la confiance. Je venais de perdre tout ça, et je réalisais à présent que c'était beaucoup. Mais je comprenais aussi que notre relation n'aurait pas pu durer, à la simple constatation que ce qui me manquait à l'instant présent, ce n'était pas Bill, mais tout ce qu'il m'apportait.

Il méritait quelqu'un qui l'aime vraiment, il méritait mieux que ce que je pouvais lui offrir. Mais ça me faisait mal quand même. Un mal qui est difficile à mettre en mot, il faut en faire l'expérience pour comprendre que le gouffre de cette douleur - celle d'une rupture amoureuse - semble d'une profondeur infinie et sur l'instant, on ne pense plus pouvoir en sortir.

Trop bon Emi !!!!! C'est tellement bien écrie que j'ai même verser une larme en lisant se chapitre.!!Pauvre Bill Allison la d'étruit et elle c'est détruit en même temps !!

Aller Suite !!

Ohh bin m*rde!!!
Bill.. Je...
Pauvre lui!!
Je sais comme pas quoi dire j'aimais bien le bout entre Tom et Elle mais j'ai de la peine pour le personnage de Bill.
J'aime beaucoup le chapitre et j'ai hâte de voir la suite car le déroulement de l'histoire m'intrigue.

Wahouu super suite Emilie !
Pauvre Bill et pauvre Allison !
Je suis toujours aussi fan ! Suite !!

Quel beau cadeau de fin d'année d'avoir mis la suite !! Merci Emilie !!

Je trouve ça bien que tu aies fait Bill tout découvrir tout de suite mais quel GROS pincement au coeur !! La vache !! J'ai vraiment hâte de lire la suite et de voir comment va évoluer leur relation à tous les trois !

Pauvre billou !
Suite !

Ah j'ai vraiment hate d'avoir la suite car apres ce genre de chapitre il peut se passer tout et n'importe quoi !
Franchement un chapitre de plus qui s'ajoute à la LONGUE liste de tes meilleurs chapitre (pour ma part ^)!
vraiment bravo
et suiiiiiiiiiiiiiiiiiiite STP pitié !

je me suit regalé!!
dur comme situation...
j'ai hate de lire la suite ))

J'aime beaucoup !
Pas folle la miss elle a flirter avec deux ^^
Vivement la suite

oh Emi! quelle suite, pauvre Billou... Et oui, on est lâche devant les plaisirs de la chair...
vite une suite! j'espère que t'en as d'avance...

Omg. j'adore ta fic !!
Pauvre petit Bill... C'est vraiment chien pour lui mais... Comment résisté à Tom xD Lol
Allez suiite !!!

allez au boulot poulette, une suite stp!!

MARMOTTE a écrit:

allez au boulot poulette, une suite stp!!

+ 1 ))

Chapitre 34

Le lendemain, Anja et moi partageâmes le petit déjeuner avec les garçons avant qu'ils ne retrouvent les quelques journalistes qui devaient les interviewer dans une des salles de l'hôtel. Bill ne m'adressa pas la parole, ni même un regard. Je n'insistai pas non plus, je ne savais pas comment gérer cette situation. J'étais soulagée quand ils partirent. Je me demandais quand même ce que Gustav et Georg devaient penser de moi à présent. Perdue dans mes réflexions, je n'entendis pas Anja en face de moi qui essayait d'attirer mon attention.

Anja : La terre à Allison ?

Allison : Pardon... tu disais ?

Anja : On ne va pas rester là à se morfondre, qu'est ce que tu veux faire aujourd'hui ?

Allison : Je n'en sais rien. Peut être qu'il me reste quelques devoirs à rattraper.

Anja : Houlà ! T'es vraiment désespérée à ce point ?

Elle me fit un sourire, et mon visage se décrispait un peu.

Allison : Qu'est ce que tu proposes ?

Anja : Laisses-moi réfléchir...

Elle jeta un coup d'oeil par la fenêtre en écartant le rideau. Il faisait gris et triste, comme mon moral. Quelques fans faisaient toujours le pied de grue devant le parking.

Anja : On pourrait...

Elle regarda autour de nous le désordre habituel de notre habitat. Les cartons des pizzas du soir précédent traînaient sur la cuisinière, un t-shirt à l'hygiène douteuse était posé sur la rampe de l'escalier, de vieux magazines de rock lus et relus encombraient la banquette... C'était notre bordel à nous, c'était comme si ce lieu avait notre odeur à tous. C'était ma vision des choses. Peut être aussi celle de Georg et Tom. Mais Gustav, Bill et Anja râlaient de temps en temps pour qu'on mette de l'ordre dans notre bazar.

Anja : ... ranger le bus !

Elle adorait ranger et nettoyer. Surtout quand elle était stressée ou angoissée. Elle avait l'impression qu'en remettant de l'ordre dans son lieu de résidence, elle remettait aussi de l'ordre dans sa tête et dans sa vie. Seulement ce n'était pas mon cas.

Allison : Pitié... 

Je me levai soudainement pour me donner de l'énergie et sortir de mon état de léthargie.

Allison : Je vais chercher mon bouquin de math.

Anja : Attends...

Allison : C'est hors de question que je fasse le ménage. Après les garçons vont se pointer et nous sortir qu'on a fait notre boulot de femmes au foyer, ou une connerie du genre.

Anja : Non, pas les garçons, juste Tom.

Allison : Ouais, peu importe...

Anja : On pourrait faire un jeu.

Allison : Lequel ?

Anja après réflexion : Un bon vieux Monopoly, ça te tente ?

Allison : Ca fait des années que je n'y ai pas joué. On en a un ici ?

Anja : Ouais, dans mes affaires.

Allison : Ok, cool.

Quelques heures plus tard, j'étais devenue une femme riche et mes beaux hôtels occupaient la moitié des terrains. Anja s'endettait toujours plus mais ne s'avouait pas vaincue. La porte du bus s'ouvrit et les voix de nos quatre colocataires envahirent notre espace. Ils balancèrent leurs affaires de-ci de-là. Bill disparu à l'étage et les trois autres vinrent nous rejoindre. Georg s'assit à coté d'Anja en l'enlaçant autour de la taille. Je me décalai un peu pour que Gus et Tom aient de la place.

Tom : Qui est ce qui gagne ?

Anja : Elle.

Georg : T'inquiètes, je vais te porter chance maintenant que je suis là.

Ils s'échangèrent un sourire complice. Ils étaient encore à ce stade de leur relation où ils s'envoyaient des "je t'aime" à longueur de journée, ils étaient mignons et pathétiques. Mais pour être honnête, je les enviais. Elle lança les dés et atterrit sur la Rue de la Paix - l'une de mes propriétés - qui était ornée d'un hôtel.

Georg : Aïe ! Désolé...

Je sortis la feuille sur laquelle j'avais noté ses dettes.

Allison : Attends, je calcule à moins combien tu en es...

Anja en un soupir : C'est trop gentil...

Allison : Est ce que tu en as marre ?

Anja : Ouais, on n'a qu'à dire que t'as gagné.

Tom se frotta les mains avec excitation.

Tom : On peut jouer maintenant ?

J'avais bien envie de refaire une partie, lorsque la porte du bus s'ouvrit à nouveau. David vint vers notre petit groupe avec un air sérieux.

David : Je peux vous parler un instant ?

Les garçons acquiescèrent.

David : Où est Bill ?

Tom : A l'étage.

David à Allison : Tu veux bien le chercher, s'il te plaît ?

Il ne devait rien savoir de notre altercation de hier soir. Je lançai un regard aux autres.

Georg : Je vais le chercher.

Un instant plus tard, les garçons s'étaient regroupés autour de la table principale et Anja et moi nous tenions sur les fauteuils d'en face. Bill avait les yeux baissés sur la table, et semblait agacé d'être attablé avec les autres.

David : Quel est le problème ?

Les musiciens s'échangèrent quelques regards.

David : Les interviews de toute à l'heure... c'était vraiment mauvais. 
 
Devant l'attitude de Bill, David ajouta : Bill, je te parle !

Il leva enfin les yeux vers David.

Bill en un soupir : Et je t'écoute.

David : Tu n'a pas décoché un seul sourire au cours des huit interviews successives. Tu as tout juste répondu aux questions et avec un dédain que je ne te connaissais pas. J'avais presque envie de m'excuser auprès des journalistes.

Bill sans grande motivation : Désolé.

David : Non, pas désolé. Tu ne peux pas faire la gueule comme ça devant les médias.

David fit signe à Gustav de se décaler un peu pour prendre place à table et être au même niveau que les garçons.

David : Qu'est ce qui cloche ? J'aimerais juste que l'on m'explique.
 
Devant le silence, il ajouta : Je sens bien qu'il y a un conflit entre vous deux.
 
Il regardait Bill et Tom.
 
David : Ca fait quoi ? Cinq ans qu'on bosse ensemble, j'arrive à le sentir quand ça ne va pas. Le problème c'est que là c'est tellement flagrant que même les fans pourraient le sentir, et ce n'est pas bon pour le groupe. Vous avez bossé tellement dur pour en arriver là, et ce n'est que le début.
 
Je devinais le long discours paternaliste qui allait suivre, Bill aussi visiblement.
 
Bill : Ca n'a rien à voir.
 
David : Alors expliques-moi !
 
Bill : Tu fais comme si c'était de ma faute, mais si Tom ne s'était pas tapé...
 
Tom lui coupant la parole : La fermes !
 
Bill : Je la ferme si je veux, tu n'as pas d'ordre à me donner. C'est de ta faute tout ça !
 
Tom : Arrêtes un peu de te victimiser, tu n'es pas le centre de l'univers.
 
Bill : Je t'interdis de me parler comme ça ! Si pour une fois t'avais su garder ta bite dans ton pantalon, on n'en serait pas là !
 
Devant le manque de réaction des personnes présentes qui ne contestaient pas les paroles de son frère, Tom ajouta aussi furieux que Bill : Je me casse, je n'ai pas à me justifier.
 
Il se leva pour filer à l'étage du bus, et Bill le suivit d'un pas ferme : Oh si, tu ne t'en tiras pas comme ça ! Tu n'avais pas le droit de faire ça, tu savais très bien...
 
La porte du premier étage claqua avec fracas. Un calme soudain emplit la pièce alors qu'on n'entendait plus que des éclats de voix étouffés sans pouvoir en comprendre le sens.
 
Anja : Est ce qu'on ne devrait pas aller voir ?
 
Georg : Non, ne t'inquiètes pas, ils vont s'expliquer et régler ça. Ce n'est pas la première fois qu'ils se disputent, et ça ne sert à rien d'interférer.
 
David : Oui, au moins ils ont crevé l'abcès, tout devrait rentrer dans l'ordre ensuite. Quel était le problème au juste ? Est ce que vous êtes au courant ?
 
Georg : Un truc entre eux, rien d'important je pense... mais tu sais comment c'est chez eux, ça monte et ça monte, puis ça explose d'un coup.
 
Georg jeta un regard vers moi, et je lui fis un sourire discret en guise de remerciement de ce petit mensonge qui m'évitait tout ennui ou justification.
 
David : Ok.
 
Il jeta un coup d'oeil à sa montre.
 
David : On va déjà se rendre à la salle, pour faire les soundchecks et vous installer.
 
Ce soir, ils étaient en concert à Dortmund. C'était la date la plus importante des derniers mois, la première en Allemagne depuis que la tournée avait du être interrompue suite au kyste de Bill.
 
David : Je vais faire le trajet avec vous, histoire de voir si les deux acolytes se sont bien réconciliés.
 
Il indiqua au chauffeur de prendre la route et alla se servir un café avant de se rasseoir avec nous et de nous faire la conversation.
 
Une demie heure plus tard, on arriva sur le parking de la salle. Le bus se fraya un passage à travers les fans qui étaient retenus par des barrières et des agents de sécurité. Il y avait un monde fou, bien que ce ne soit que le début de l'après midi. Le bus se stationna à l'arrière de la salle, au calme. Dès que les moteurs furent coupés, Tom suivit de Bill descendirent les escaliers pour nous rejoindre.
 
Bill : Est ce qu'on peut aller répéter ?
 
David : Vous pouvez rejoindre la loge, je ne sais pas si tout est déjà branché, il faudra voir ça avec les techniciens, mais la scène est montée.
 
Bill : Ok.
 
Tout le monde se dispersa pour prendre ses affaires. David prit Bill et Tom à part pour - je l'imagine - voir si leur problème était réglé. L'anxiété sur son visage disparu à leur réponse, et il ne m'en fallut pas plus pour me sentir soulagée à mon tour. Ils s'étaient réconciliés, au moins je n'avais pas bousillé leur relation. Ca, je n'aurais pas pu me le pardonner.
 
Je suivis le groupe tout comme Anja jusqu'au local qui nous était réservé. On installa nos affaires pour le reste de la journée avant de filer dans la salle. C'était toujours si impressionnant de voir un espace si grand et complètement vide, qui s'apprêtait à accueillir des milliers de personnes d'ici quelques heures. Il y avait des techniciens et des ingénieurs qui finissaient les raccordements, l'installation des barrières de sécurité, et de la scène aussi. Je cherchais mon frère du regard, mais ne le vis nul part. Les garçons avaient envahi la scène. Tom avait l'une de ses guitares à l'épaule et discutait avec un des techniciens qui devait le brancher. Bill réglait son micro tout en regardant la salle devant lui. Il semblait aller mieux maintenant qu'il était dans son élément et qu'il savait son public devant les portes, à attendre impatiemment de le voir faire son show.
 
Il fallut près de deux heures pour que les soundchecks puissent commencer proprement dit. Anja et moi avions fait le tour de la salle plusieurs fois, avant de nous installer comme d'habitude, sur les gradins proches de la scène, à observer le groupe et le petit monde qui tournait autour d'eux.
 
Après avoir testé leurs instruments et micros, ils se mirent à jouer des bribes des morceaux à interpréter ce soir. On écoutait d'une oreille tout en discutant de tout et de rien.
 
Anja : T'as vu ton frère ?
 
Allison : Non, je ne sais pas où il est passé. Ca fait des jours que je ne l'ai pas vu. Je l'appellerais ce soir si je ne le vois pas d'ici là. Est ce que tes parents partent en vacances cette année ?
 
Anja : Oui comme toujours.
 
Allison : Est ce que tu vas quitter la tournée pour les rejoindre, ou tu restes avec nous ?
 
Anja : Je reste ! C'est hors de question que je passe deux semaines sans Ge.
 
Allison : Cool ! Je n'ai pas envie de me retrouver toute seule.
 
Anja : Tu ne seras jamais seule.
 
Je lui fis un sourire. Mon attention fut soudainement attirée vers la scène, car les garçons avaient cessé de jouer depuis quelques minutes. Bill discutait avec David, avant de partir dans les loges. Tom et Georg recommencèrent à jouer, suivi de Gustav. Il se passait quelque chose.
 
Anja : Qu'est ce qu'ils foutent ?
 
Allison : Je n'en sais rien.
 
Après quelques minutes à se poser des questions, Anja - plus curieuse et moins patiente que moi - envoya un message texte à Georg pour avoir des infos. Entre deux morceaux, il s'arrêta pour sortir son portable. On était trop loin pour entendre ce qui se disait sur scène, mais la mimique de Tom - les bras écartés, tourné vers Georg - nous fit deviner qu'il râlait de devoir attendre pour se remettre à jouer. Georg nous chercha de regard dans la tribune, et fit un signe à Anja. Tom suivit le regard de Georg et nous fit signe à son tour, un sourire remplaçant la moue qu'il faisait la seconde précédente. On leur fit signe en guise de réponse.
 
Anja reçu immédiatement le message de Georg : "Bill a un problème avec sa voix."

C'était la phrase choc, celle que tout le monde redoutait ici pour toutes les conséquences qu'elle pouvait avoir. On se posa milles questions avant qu'on nous confirme que le groupe pourrait bel et bien jouer. Bill avait probablement abîmé sa voix toute à l'heure en criant après Tom, et son organe était fatigué. Il allait pouvoir chanter mais sans trop tirer sur ses cordes vocales, pas tout à fait remises de leur opération récente. David nous expliqua brièvement qu'ils allaient se servir d'un support vocal, une nouvelle technique qu'ils gardaient sous le coude au cas où Bill avait à nouveau une extinction de voix. A cette annonce, on était tous rassuré et on ne s'attendait pas du tout à la catastrophe imminente.

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Juste un mot... merci pour vos commentaires et vos encouragements !!

Marmotte : Non, je n'ai pas de chapitres d'avances, je suis à flux tendu ! lol... dès que j'ai fini, je poste, avec tous les dangers que ça implique (si j'écris une connerie et que je m'en rends compte ensuite, c'est trop tard...).

J'espère que vous ne vous êtes pas ennuyés au cours de ce chapitre ou du précédent. Je n'aime pas trop ces passages, mais pour que ça reste crédible et que ça suive l'actualité du groupe, il faut en passer par là. Je suis à l'écoute de tous vos commentaires, positifs ou négatifs (je n'en ai jamais eu, mais on ne sait jamais...).

OH mon dieu première à poster! xD
J'ai trop trop aimé c'est fou comme j'aime ta fic!
Mais c'est quoi la catastrophe imminente??
Genre que je stresse trop à propose de sa en se moment.
Je me ronge pratiquement les ongles jusqu'au sang!
Tout cas tout sa pour dire que J'ADORE trop comment tu écris et que j'aime beaucoup tes textes.
Suite nous sa vite!

Super chapitre !!
J'adore, comme d'hab' !

C'est super ! ... J'adore tes fictions ! Suite !