Coucou! alors déjà merci aux nouvelles lectrices (et aux anciennes d'ailleurs). Je viens ENFIN vous poster la suite! Vraiment désolée pour ce retard, de toute façon je risque de poster beaucoup plus régulièrement maintenant, je suis en vacances demain soir.
Gros bisous à toutes, et bonne lecture
En espérant que ça vous plaise...
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Chapitre 9
J’ouvre les yeux, et ceux-ci se mettent à me piquer subitement. Je me les frotte, mais ça ne change rien. Je regarde autour de moi, mais il n’y a personne : juste une table de nuit, des fils un peu partout, une petite table et un fauteuil. J’aperçois un verre d’eau posé sur la table de nuit et l’attrape. La sensation d’être abandonnée m’habite soudain, je m’inquiète. Ma gorge irritée s’apaise un peu grâce à l’eau qui coule doucement dans ma bouche. J’allai essayer de me rendormir quand j’entends la porte qui s’ouvre timidement. J’ouvre les yeux, et vois que c’est Tom. S’apercevant que je suis réveillée, il a un mouvement d’hésitation. Sa démarche, contrairement à ce que j’avais pu constater avant, est hésitante, gêné, comme s’il ne savait pas s’il avait le droit d’être là. Je l’encourage en lui faisant un petit sourire.
-Je ne pensais pas que tu serais réveillé, dit-il sur un ton d’excuse.
-Il vaut mieux que je le sois, non ?! répondis-je pour rire.
Il approuve d’un signe de tête, et s’assoit au bord de mon lit. Il a l’air pâle, et ne sait pas où se mettre. Une bonne minute, qui me parait en valoir dix, s’écoule lentement. Il me regarde. Je peux alors distinguer de la peur, de la tristesse dans ses yeux noisette. Ca m’effraie. Je ne pensais jamais trouver une telle tristesse dans ce regard, celui de Tom Kaulitz. De ce que j’avais lu sur lui, il avait l’air plutôt joyeux et blagueur. Il voit l’expression de doute que j’arbore, et comprend que c’est à cause de la mine qu’il affiche.
-Tu es pâle, constaté-je d’une petite voix.
-Oh c’est rien, je n’ai pas mangé depuis hier en fait, m’explique-t-il.
-HIER ? m’étonné-je.
-Oui, tu dors depuis hier.
J’écarquille les yeux et me demande comment j’ai pu dormir autant.
-Alors ? demandé-je.
-Alors quoi ? dit-il subitement inquiet.
-Alors, pourquoi j’ai eu un malaise, le docteur n’a rien dit ?
-Tu as vécu une émotion forte, il ne sait pas pourquoi, par contre. Il dit que tu as du être surprise par une grande émotion d’un coup, et que tu n’as pas supporté…
-Et c’est tout ?
-…Oui, me répond-il après une certaine hésitation.
Je le fixe intensément. Il comprend alors pourquoi, et finit par m’annoncer :
-Tu as un problème cardiaque…
BAM. Voilà tout ce que produit cette phrase, dite de manière brisée, désolée et plus encore. Une multitude d’émotions me surprennent alors. La peur, l’incompréhension, la haine… Et puis les pleurs. Je sens une larme chaude couler sur le long de ma joue. Puis des dizaines. Je ne comprends pas, c’est comme si j’étais dans un mauvais rêve. J’ai l’impression de ne plus
pouvoir me contrôler, un peu quand on rêve qu’on n’arrive pas à courir. Là, je ne m’arrête pas de pleurer, et voudrais prendre mes jambes à mon cou tout de suite. Tom ne sait pas quoi faire. Il ne me connait pas assez, et n’ose pas me prendre dans ses bras, ça se lit sur son visage. Il doit être si gêné. C’est à lui de m’annoncer ça, alors qu’il me connait si peu. Il ne sait pas où se mettre et me regarde désemparé. Mon regard est attiré par la machine à laquelle je suis connectée. Je regarde les petites montagnes que produit mon cœur. Elles se sont calmées, car je ne pleure plus. J’observe. Une envie me prend : celle de me déconnecter de cette chose. Je ne veux pas y être attachée !
-Je suis désolée que ça ait été à toi de me l’annoncer, dis-je.
-Ne t’inquiète pas.
Je suis sur le point de lui répondre à mon tour, mais quelqu’un toque à la porte. Je laisse sortir un petit « Entrez » de ma bouche, et la personne s’exécute immédiatement. C’est mon père.
-Joss ! Oh, bonjour Tom.
-Bonjour Christian, je vais vous laisser peut-être… propose Tom tout en se levant.
Mon père approuve, et Tom s’en va en refermant la porte tout doucement. Mon père commence à me parler de ma « maladie ». Apparemment, j’ai une angine de poitrine… C’est une maladie cardiaque. En gros, elle est provoquée par un « manque d’oxygène » dans le muscle cardiaque. Je bois ses paroles, sans vraiment les comprendre. La seule chose
que je retiens, c’est que je ne pourrais plus faire de danse. Je fais de la danse moderne depuis que je suis toute petite, et le fait d’arrêter m’est impossible. Dès que mon père me l’annonce, je dis non fermement.
-Ecoute, je sais que c’est ta passion, mais…
-Eh bien écoute moi toi plutôt, j’ai dix huit ans
maintenant, je pense que je suis en mesure de savoir ce qu’il me faut pour être heureuse, lui dis-je énervée.
-Etre heureuse n’est pas la question… J’en ai parlé avec ta mère…
Il marque une pose, voyant que dès qu’il parle de ma mère, je l’écoute plus attentivement.
-On est d’accord pour dire qu’il s’agit de ta santé, chérie.
« chérie »… Tu te crois vraiment en mesure de m’appeler comme ça, « papa » ? Je secoue la tête, vraiment résolue à ne pas l’écouter. Il n’a pas le droit. Il continue de me parler, en me disant que j’allais devoir souvent me reposer, tout ça. Je ne l’écoute qu’à moitié, je réfléchis de mon côté. Je pense à ce que nous avons fait hier, les boutiques, les vêtements… Et repense à la gourmette. L’émotion que j’ai ressentie… C’est à cause d’elle, j’en suis sûre. C’est comme quand on regarde trop le soleil : on devient aveugle. Là, il m’a rendu malade…
Mon père finit par s’en aller en me disant que Lou passera me voir demain, et je replonge dans mes pensées. J’aimerais pouvoir sortir de ce mauvais rêve, me réveiller, danser, chanter, à n’en plus pouvoir. L’infirmière entre dans ma chambre, et me sourit naïvement. Je ne veux pas de son sourire compatissant, je veux juste qu’elle s’en aille. Qu’elle me débranche de ce... cette chose. Je regarde par la fenêtre et aperçoit un petit parc. Je veux courir, bondir, m’échapper…
-Excusez-moi ? interpelé-je l’infirmière.
-Oui je peux faire quelque chose pour toi ? répond-elle.
- Savez-vous quand est-ce que je pourrais sortir ?
Elle à l’air de réfléchir un moment, puis annonce :
-demain, si tout va bien.
Demain ?! J’ai juste un problème respiratoire à ce que j’ai compris, je ne vois pas pourquoi ils me gardent si longtemps !
-Ah… Et est-ce que je pourrais voir quelqu’un ?
-Oui, votre ami est allé vous chercher à manger, il va revenir d’ici quelques minutes, dit-elle tout en s’en allant.
Je devine que mon « ami » devait être Tom. Je ne comprends pas pourquoi il reste autant avec moi. C’est vraiment gentil de sa part. Il finit par revenir, son regard attentivement fixé sur le plateau plus que rempli qu’il tient dans ses bras. Il ferme la porte avec son pied, me
sourit et s’assoit à côté de moi, tout en posant le plateau. Il joue avec son pierçing puis m’annonce :
-Voilà c’est pour toi !
-Merci mais je ne pense pas que je vais tout manger…
Il tourne les yeux vers moi, visiblement intéressé.
-Il va falloir que tu m’aides, lui dis-je tout en lui faisant un clin d’œil.
-Tu es sûr ? demande-il même s’il à l’air d’avoir vraiment envie de se jeter sur mon plateau.
-Oui, bien sûr. Surtout que tu es resté avec moi alors qu’on ne se connait pas vraiment.
Il me sourit et ajoute tout en se saisissant d’un croissant :
-C’est normal.
-Non, pas tellement…
Il hausse les épaules et mange. Je trouve son comportement bizarre, mais j’aime sa présence. Ca me rassure. Au moins, je ne suis pas seule. Pour le moment. On commence à parler, mais comme je n'ai pas beaucoup de chose à dire et que je suis un peu fatiguée, je lui demande de me parler de lui. Il me raconte le chemin qu'à parcouru Tokio Hotel, du début à la fin. Qu'ils venaient de Magdebourg, un petit village en Allemagne, et que maintenant, ils voyagent à travers le monde entier. J'aime beaucoup sa façon de raconter, il n'arrête pas de sourire en se rappelant de tout ça. Ca se voit qu'il est attaché à son groupe, son histoire. Tout ce qu'ils ont vécu ensemble. Mais quand il aborde leur dernière tournée, une pointe de nostalgie se fait entendre dans sa voix.
-Sans vouloir être vexante ou quoi que ce soit, ça s'est pas bien passé, cette tournée?
-Des hauts et des bas, me dit-il en fronçant les sourcils. On n'a pas tout rempli, et donc les journaux s'en sont donnés à cœur joie. Ça, c'est sur. Mais ce qui est tout aussi sûr, c'est qu'ils peuvent se moquer, dire qu'on est fini: ils ne nous prendront jamais nos fans. Ils ne nous enlèveront jamais cette connexion pendant les concerts, leurs chants mêlés aux nôtres. Tu n'imagines pas quelle sensation ça te procure. La dernière date, celle de Paris... Elle est passée à toute vitesse. C'était la dernière, et je le savais, ce qui m'a foutu un de ces blues, même avant le concert. Mais je me suis dit que ça n'était pas fini, et je me suis donné à fond. Comme je le fais à chaque fois...
Les minutes passent très vite, tellement je l'écoute. La ferveur qui l'habite quand il parle de ses concerts, de son groupe. C'est quelque chose qui me touche beaucoup. Je laisse échapper une larme en l'écoutant.
-C'est moi qui te fait pleurer? s'inquiète-il.
-C'est tout ce que tu me racontes, lui expliqué-je en essuyant la larme qui s'était échappée. Ça se voit que tu es vraiment accroc à cette vie.
-Oui, c'est le cas...