Marmotte l'acharnée... lol...
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Aller, parce que vous avez été gentilles...
Chapitre 36
Deux semaines s'étaient écoulées depuis Dortmund. Le groupe avait enchaîné plusieurs concerts sans souci et même si nombre d'articles avaient été écrits dénonçant une performance en playback, la page était tournée sur cette mésaventure.
On était stationné à Barcelone depuis quelques jours. Le groupe enchaînait la promo, entre interviews et performances sur les plateaux télévisés. Anja et moi passions nos journées à visiter la ville en long et en large - sous un soleil de plombs - en jouant les touristes, et nos soirées avec le groupe.
Ce soir là justement, Anja et moi arrivèrent avec plusieurs sacs chacune, remplis de nos derniers achats. On déposa le tout à l'entrée du bus avec soulagement après une journée éreintante à courir de magasin en magasin. Je suivis Anja jusqu'au réfrigérateur avec hâte. Georg était assis avec Tom à la petite table de la kitchenette.
Anja : Hey bébé.
Georg : Hey.
Elle l'embrassa brièvement.
Georg : T'as trouvé ton bonheur ?
Anja : Oh oui, et ma carte bleu a bien chauffée toute la journée.
J'attrapais une canette de Minute Maid et en tendis une à Anja.
Anja : Merci.
Allison : Vous voulez quelque chose ?
Georg : Un coca, merci.
Allison : Tom ?
Tom : Heu... non.
Il était tout pâle et avait mauvaise mine.
Allison : Ca ne va pas ?
Tom, en se frottant l'estomac : Pas trop.
Georg, devant les regards interrogatifs de Anja et Allison : Il y avait un buffet à la conférence de presse...
Tom : Un buffet empoissonné !
Georg en rigolant : Un buffet avec entre autres des fruits de mer... le truc qui n'avait pas l'air très frais, ça devait faire un bout de temps qu'ils avaient tout installé.
Tom : Mais on n'en savait rien.
Georg : Enfin n'importe qui avec un peu de jugeote pouvait s'en douter...
Tom lui envoya un regard, mais ne répondit rien. Il ne devait vraiment pas être bien.
Georg avec un sourire mesquin : Evidement Tom y a goûté, et entre les huîtres, crevettes, crabes, coquillages...
Tom agrippa le bras de Georg pour le faire taire, ne supportant pas de se remémorer ce qu'il avait ingurgité. Mais il était trop tard, son estomac avait tout entendu. Il fit de gros yeux avant de se lever de table pour courir jusqu'à l'évier non-loin et de se pencher sur celui ci pour y vomir une partie du buffet.
Anja : Ahhh ! C'est dégoûtant ! T'es un porc !! T'aurais pu faire ça dans les toilettes.
Il releva la tête, toujours aussi pâle et faisant une grimace d'écoeurement.
Tom, haletant : ... Pas... le temps.
Anja : Puis cette odeur ! Fais couler un peu d'eau, par pitié !
Allison : Vous n'aviez pas un truc de prévu ce soir ?
Georg : Si, on doit faire acte de présence à une soirée, un truc mondain où l'on doit juste s'afficher.
Allison : Et... Tom pourra prendre un seau au cas ou ?
Georg en rigolant de plus bel : Je vais appeler David pour lui dire que Tom a encore mis n'importe quoi dans sa bouche.
Tom lui répondit par une autre grimace avant de se vider un peu plus.
Georg partit téléphoner à David. Tom se rassit à table, se serrant l'estomac. Bill et Gustav vinrent nous rejoindre.
Bill : Oh Tom ! T'as vraiment une sale tronche.
Tom : Merci !
Bill semblait hésiter à s'asseoir à ses cotés.
Bill : Je vais me mettre en face, je n'ai pas envie de chopper ton truc.
Gustav : N'importe quoi ! Il n'est pas contagieux, il a juste mangé quelque chose qu'il n'aurait pas du.
Bill : Ouais. Heureusement que je n'y ai pas touché, à ce p*tain de buffet. J'aurais pu être dans le même état. Vous imaginez ?
Gustav : Oh oui ! On t'aurait entendu geindre des heures durant.
Tom en s'esclaffant : On aurait du faire venir maman !
Bill avec sarcasmes : Ah Ah !
Georg revint vers nous en refermant son téléphone portable d'une seule main : C'est bon, j'ai eu David. Il a dit que tu peux rester te reposer, ce n’est pas grave si tu ne viens pas avec nous, et si ça ne passe pas tu peux l’appeler.
Tom devant la perspective de passer sa soirée tout seul : Ouais... sympa de m'abandonner au bord de l'agonie !
Gustav en regardant vers Anja et moi : Les filles s'occuperont de toi.
Le visage de Tom s'illumina d'un sourire taquin en regardant vers nous, le premier depuis qu'on était rentré.
Georg, en s'adressant à Anja et Allison : En fait, David a dit que vous pouviez nous accompagner.
Il prit Anja par la taille pour la rapprocher de lui, avec possessivité.
Anja : C'est quoi cette soirée exactement ?
Georg : Une sorte de spectacle auquel on doit juste assister, le repas est compris. On aura une table au calme juste entre nous. Il y aura toute la jet-set locale, et David veut nous y voir.
Anja : Je me suis achetée un magnifique robe de soirée en satin noir toute à l'heure...
Georg : J'ai hâte de la voir sur toi.
Ils s'échangèrent un sourire.
Tom en ronchonnant : Donc je vais passer ma soirée seul et malade comme un chien ?
Georg : Fallait pas manger les pauvres huîtres, elles ne t'avaient rien fait... et te voilà puni !
Tom lui envoya un mauvais regard et prit un air boudeur que je ne lui connaissais pas. ll croisa les bras en fixant un point sur la table.
Cette soirée ne me tentait pas du tout. Bill ne m'adressait plus la parole, et à chaque fois que je tentais une approche, il m'ignorait tant qu'il le pouvait ou me répondait d'un ton déplaisant. Toute une soirée à ses cotés, à le voir papoter avec tout le monde sauf avec moi, à le voir être bien et heureux sauf lorsque c'est moi qui l'interpelle. Non vraiment, très peu pour moi.
Puis je trouvais ça vache de laisser Tom tout seul, malade qui plus est.
Allison : Je vais rester.
Tom leva les yeux vers moi avec surprise d'abord, puis soulagement.
Bill perdit son sourire et se tourna vers moi avec un regard dédaigneux : Oui, fais donc ça.
Et il se leva pour aller à l'étage devant les regards perplexes de tous les autres. Sa phrase m'avait giflée la figure et je restais muette.
Une heure plus tard, David vint chercher le petit groupe, et ils nous abandonnèrent - Tom et moi - à notre soirée en tête à tête. Enfin pour Tom, j'avais peur que ce soit surtout une soirée en tête à tête avec la cuvette des toilettes.
Je regardais le groupe s'éloigner dans le véhicule qu'ils avaient affrété pour la soirée et verrouillai la porte du bus de l'intérieur. Je retournais jusqu'à Tom. Il avait mauvaise mine, mais forçait un sourire.
Tom : T'es une veinarde !
Allison en lui souriant de plus bel : Et pourquoi ça ?
Tom : Parce que tu as la chance de passer une soirée avec moi ! T'imagines que certaines seraient prêtes à payer pour ça ?
Allison : Ouais, mais elles n'ont pas vu ta tronche de ce soir.
Tom : Quoi tu...
Il s'arrêta net au milieu de sa phrase et mit sa main devant sa bouche une seconde avant de se lever et de chanceler jusqu'aux toilettes. Il tomba lourdement à genoux devant la cuvette, la tête en avant. J'attrapai ses dreads et lui retirai sa casquette pour ne pas qu'elle touche le rebord.
Son corps se contractait à chaque régurgitation. Il convulsait et se tenait de ses mains crispées, sur les bords des toilettes. Je m'étais postée juste derrière lui, ses cheveux dans ma main, mes doigts effleurant sa nuque chaude, je fixais le mur opposé pour ne pas regarder ce qu'il rendait, ne voulant pas avoir la nausée à mon tour. Il reprit son souffle et déroulait du papier toilette pour en faire une boule et s'essuyer la bouche. Je reculai un peu pour le laisser se relever et tirai la chasse pour ne pas laisser l'odeur parvenir à mes narines. Il prit appui contre le mur pour se tenir debout, épuisé et haletant.
Allison : Ca va ?
Tom : J'ai connu mieux.
Allison : Est ce que tu veux un verre d'eau pour faire passer le goût ?
Il acquiesçait d'un signe de la tête. Je me tournai vers le lavabo d'à coté et remplis un gobelet avant de le lui tendre. Il l'inspecta avec suspicion.
Tom : Ca ne va pas me faire vomir encore plus ?
Allison : Non, j'en doute.
Il avala le verre et je le lui pris pour le poser à coté. Il s'essuya la bouche d'un revers de la main et plongea son regard nauséeux dans le mien. Je tenais toujours sa casquette, alors j'entrepris de la lui remettre. La passant sur sa tête, un peu maladroitement d'abord, je la positionnais bien droite avant de la tourner un peu sur le coté. Il me laissait faire avec un certain amusement, malgré sa condition. Je reculai d'un pas pour voir si elle était mise comme à son habitude. Tom sans sa casquette, ce n'était plus vraiment Tom. Enfin ce n'était plus le Tom des magazines, le Tom des Tokio Hotel, mais juste le Tom de l'envers des décors, un gars comme les autres ou presque. J'aimais bien les deux personnages.
Je l'inspectais brièvement.
Tom : Alors, de quoi j'ai l'air ? Toujours aussi craquant ?
Je ne pus m’empêcher de lui rendre son sourire. Oui, malgré son état, il était craquant, ses yeux n’avaient pas perdu de leur malice. Si Tom avait une qualité, c’était bien celle de me remonter le moral rien qu’avec un seul de ses regards complices.
Il me faisait face et attendait une réponse, fier d’avoir toute mon attention. J’avais bien envie de le taquiner un peu.
Allison : Je crois que tu as un bout de vomi coincé dans ton piercing.
Il fit une grimace avant d'aller se regarder dans le miroir.
Tom : Je ne le vois pas.
Allison avec amusement : Cherche-bien...
Il continua de tirer sur sa lèvre un instant puis se tourna vers moi : Tu te moques de moi ? Il n'y a rien du tout...
Je lui répondis par un sourire espiègle. Il se retourna à nouveau vers le miroir et repositionna sa casquette, avant de décider de la retirer. Il vint vers moi et me l'enfila. J'eus un mouvement de recul mais le laissais faire. J’allai me regarder dans la glace à mon tour.
Allison : J'ai horreur des casquettes, chapeaux ou bonnets...
Tom : Ca te va bien pourtant.
Je la retirai hâtivement avant de l'inspecter, passant mes doigts sur les initiales brodées NY. Je la lui tendis.
Tom : Tu peux la garder.
Je réfléchis un instant.
Allison : Merci... Est ce que tu peux me la dédicacer ?
Il sembla surpris par ma demande.
Tom : Ok, si tu veux !
On alla dans la pièce d'à coté pour chercher un feutre.
Allison : J'en tirerai une belle somme sur eBay. Une casquette de Tom Kaulitz, dédicacée qui plus est.
Je tentais de garder mon sérieux devant son expression perplexe pour continuer de le mener en bateau, il était évidement hors de question que je la revende, c'était un cadeau et ça serait certainement un souvenir pour moi de cette soirée. Je voulais juste m'amuser un peu, seulement il avait l'air si fatigué et si vulnérable à cause de la maladie que j'eus soudainement plus envie de le réconforter que de le charrier. Il tendit la main pour que je lui donne la casquette, le feutre sans capuchon dans l'autre.
Il semblait déçu à l'idée que je cherche à tirer profit de sa personne, mais n'allait visiblement pas me dire quoi que ce soit à ce sujet. Il était intéressant de constater avec quelle facilité il pouvait dire tout et n'importe quoi, sans la moindre gène, surtout lorsqu'il s'agissait de choquer par des propos grossiers, mais il était incapable de faire part ouvertement de ses sentiments même les plus simples et innocents. Il attendait la main tendue, visiblement agacé. Je me demandais aussi comment il pouvait croire si facilement que je serais prête à revendre quelque chose qu'il m'avait offert, comment pouvait-il ne pas me faire confiance ?
Allison d'une petite voix : Je déconnais... jamais je ne la revendrais.
Il me regardait, perdu. Il y avait toujours tellement de non-dits entre nous. Je secouais la tête en lui souriant pour rendre l'ambiance moins pesante.
Tom : Est ce que tu veux quand même que je la dédicace ?
Allison en rigolant : Ca ne va pas ? Je n'ai pas envie que tu gribouilles dessus !
Il me fit un sourire.
Allison : Je ne te promets pas que je la porterais un jour, mais je la garderai précieusement.
Tom : Ok.
Mon estomac commençait à crier famine.
Allison : Je vais me préparer un truc à manger. Est ce que tu penses pouvoir grignoter quelque chose ?
Tom : Arg... non, vraiment, là, je ne le sens pas... rien qu'à y penser...
Il fit une grimace de plus.
Allison : Ok, je vais me réchauffer un truc. Ca va sentir un peu, tu devrais aller t'allonger à l'étage, tu ne crois pas ?
Tom : Oui, bonne idée.
Il passa devant moi pour se diriger jusqu'à l'escalier.
Allison : Tom ?
Il se retourna.
Allison : Tu m'appelles si ça ne va pas ?
Tom : Oui... merci.
Une demie heure plus tard, le ventre rempli et la vaisselle terminée, je grimpais les escaliers pour le rejoindre.