[Fanfiction terminée] Les yeux du cobra.

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______Le ciel était d'un bleu clair, presque transparent, parsemé de quelques tâches blanches cotonneuses que le vent poussait faiblement. Délicat et impérieux, il se faufilait entre les feuilles éparses des arbres qui clôturaient les allées colorées et fleuries laissant apparaître d'impeccables carrés de gazon à l'aspect net et entretenu, se glissant le long des parterres florissant au parfum embaumant l'air. Poussée par le vent, la lourde et écœurante senteur des compositions florales se répandait à travers tout le cimetière, s'infiltrant sournoisement entre les tombes, dansant dans le dédale de sépulcres. Furtivement, elle s'insinuait entre les caveaux, immenses blocs de pierres, stoïques et fiers qui s'élevaient au centre du cimetière, tels des statues héroïques et vénérables. Bercées par la brise légère de l'été, les longues branches des ifs mal taillés ondulaient gracieusement, et les fleurs fanées s'entassaient le long des allées bordant les pierres tombales. Les rayons du soleil se reflétaient sur les tombes, leurs ombres se mouvant en des danses lentes et gracieuses qui glissaient sur les dalles de marbre blanc et seul le bruit du vent slalomant entre les allées vides en évitant les tombes perçait le silence pesant.

______Le grincement métallique du lourd portail en fer forgé qui clôturait le cimetière rompit le calme en s'ouvrant, étrangement semblable au rire démoniaque d'une sorcière, tandis qu'une silhouette masculine se frayait rapidement un chemin entre les caveaux massifs et puissants, semblables à des temples sacrés. Le jeune garçon déambulait dans le dédale de pierres tombales, emmitouflé dans une large veste sombre, les galons retenant sa capuche voletant autour de lui, bercés par le vent. Ses pas rapides sur les graviers des allées brisaient le silence, crissant sur le tapis de feuilles qui recouvrait le sentier caillouteux. La brise fraiche faisait doucement voleter les fines mèches blondes qui s'échappaient de ses dreadlocks, s'aventurant sur son front, et après avoir parcouru une dizaine de mètres, il s'arrêta, son regard voilé posé sur l'inscription funéraire de la tombe devant laquelle il se tenait, immobile. Après quelques secondes passées sans bouger, il s'accroupit, presque entièrement dissimulé par l'ombre imposante de la pierre tombale. Le jeune blond resta dans cette position de longues minutes, fixant les lettres qui lui brûlaient les yeux, à jamais gravées dans le marbre blanc. Délicatement, il retira les fleurs aux pétales fanés par le temps et les feuilles qui s'étaient accumulées entre les plaques funéraires, poussées par le vent, chuchotant quelques paroles qui se perdaient dans l'air, emportées par la brise d'été. Lorsqu'il repassa le portail métallisé quelques heures plus tard, le soleil était déjà bas dans le ciel et l'obscurité tombait, tapissant d'ombres obscures les tombes, alors que le vent soufflait ses confidences murmurées.

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