Des sons, des lumières, des cris... Elle voyait et entendait tout ça à travers son cerveau faigué Pourtant, elle regardait jusqu'à s'en crever les yeux. Elle était au premier rang Devant elle, une immense scène s'étendait En son centre, une immense boule de métal se dressait. Le concert allait bientôt commencer. Les spots de couleurs parcouraient de leurs lumières artificielles la grande estrade de bois. Son bras où elle avait arraché sa perfusion l'élançait douleureusement. Elle s'en foutait. Elle était là, c'est tout ce qui comptait. Déjà, l'excitation imprégnait l'air. Ils n'aillaient pas tarder.
Enfin, les premiers accords de Komm emplirent ses oreilles. Elle en soupira de bonheur. Tom entra en scène, accompagné d'une rafale d'applaudissements et de cris enthousiasmes. Elle lui trouva une nouvelle maturité dans sa démarche. Bien sûr, il avait toujours ds vêtements très largres. Mais il y avait un je ne sais quoi de différent. Pourtant, c'était toujours le même, grattant sa guitare à s'en arracher les doigts. Après le guitariste vient Georg. Lui, elle ne lui trouva aucun changement. Non que ce fut péjoratif, bien au contraire ! Ses longs cheveux bruns balayaient toujours l'espace d'une rafale capillaire. Sa silhouette trapue et grande était toujours aussi imposante. Elle sourit. Une lumière blanche éclaira brusquement Gustav installé derrière sa batterie. Son visage timide était aujourd'hui illuminé d'un immense sourire. Ses yeux bruns pétillaient de mille feux derrière ses lunettes à la monture noire. Ses cheveux teints en noir tranchaient avec son visage gai et il semblait être devenu trop vite adulte. Puis vient enfin Bill qui sortait de la boule en chantant les premières paroles de Komm. Là, elle eut un choc. Qu'est ce que c'était que toutes ses lumières autour de lui et ce costume métallique ? Où était passé l'homme à peine sorti de l'adolescence qui souriait à s'en déformer les joues, qui sautillait et dansait partout ? Elle avait beau le regarder, elle n'arrivait pas à discerner ce Bill dans celui qu'elle avait en face, avec son visage sévère et provocant, et ses cheveux ramenés en une froide queue de cheval. Des doutes la saisirent. Avait-elle fait tout ça pour rien ? Le temps où une simple note murmurée à son oreille suffisait à la rassurer était révolu ? Mais ses suspiçions s'envolèrent quand le refrain de Komm arriva. Elle releva les yeux qu'elle avait baissé sans s'en rendre compte. C'étaient toujours les mêmes. Ces mots murmurés ou hurlés à son oreille, l'envie de s'en sortir, cette volonté que lui inculpaient les chansons. Rien n'avait cahnger. Elle se revoyait, roulée en boule au fond d'un lit d'hôpital avec pour seul compagnie une doudou qu'elle serrait de toutes ses forces. Elle resentait encore les larmes amères qui coulaient sur ses joues alors que la musqie se déversait dans ses oreilles, l'apaisant. Aujourd'hui, ele était dans ce même cas. Elle ferma les yeux, renversa la tête en arrière, les larmes roulant sur ses joues et laissant la chanson s'imprégner en elle. Les paroles descendirent en elle, coulèrent tel un fleuve de miel. La musique atteignit son coeur, réparant les bords déciquetés de son organe vital, de son coeur meurtri par l'indifférence, de son coeur blessé par le désespoir, de son coeur détruit par la mort. Au fil des chansons qui passaient, elle était en omnose avec la mélodie, en totale harmonie avec la musique, son âme ne formant plus que l'âme soeur des paroles. Que serait-elle devenue sans ce groupe ? Sûrement aurait elle sombrer dans un puis profond et sans doute qu'on l'aurait retrouver se balançant mollement au dessus d'un lit d'hôpital aux draps tachés de sang. Plus rien ne la retenait dans ce monde noir excepté la musique.
Elle secoua la tête, comme pour chasser ces pensées malvenues. Elle se mit à chanter et sa voix au timbre crsitallin emplit l'espace où elle se trouvait, noyant les grotesques cris de la fosse dans une note pure. Elle chantait pour oublier, elle vivait à travers sa voix. Mais son souffle devient court. Elle posa sa main sur sa poitrine, et constata que son coeur battait de plus en plus faiblement. Sa vue se brouilla. Elle se pencha en avant, tentant de résister à la nausée et à l'arrêt cardiaque. Un pointe de métal semblait s'enfoncer dans ses côtes et dans son bras. Après, de longues minutes de lutte, son coeur reprit sa course normale. Elle se releva, sachant qu'elle a échappé de justesse. Elle devrait se ménager.
Bill avait arrêté de chanter. Elle en conçu une vague de désespoir, se disant que le concert était déjà fini. Mais tout d'un coup, il tendit le doigt vers elle. Surprise, elle leva un sourcil d'un air interrogateur. Dexu gardes la firent passer à un intersion de la rambarde de sécurité. Elle comprit immédiatement ce qui se passait. Elle allait chanter avec Bill. Ce qui signifiait toucher la mort. Elle voulut protester mais encore trop faible, elle ne réussit qu'à émettre un faible murmure et à presque tomber sur la garde. Celui-ci l'emmena sur la scène et ele retrouva sous le feu de millions de regards posés sur elle. Mais au lieu d'en ressentir une gêne, elle en trouva dans sa nouvelle condition une certaine assurance. Elle ne pensait plus à la mort. De toute façon, plus rien ne comptait. Elle attrapa le micro que lui tendait Bill, le regard plein de défi. Elle murmura à l'oreille de Bill : Hey Du. Il sourit. La musique commence et le groupe attaque directement au refrain. Elle sent l'énergie montée en elle. Le chanteur talentueux commense la danse folle des paroles. Elle l'observe, attendant impatiemment son tour. Il lui tend le micro, et elle s'en empare, attirant un regard interrogateur de Bill. Puis elle se mit à chanter. De tout son coeur, elle chante. Sa voix s'élève jusqu'au ciel, défiant le monde. Défiant l'injustice et l'indifférence. Hurlant à la p*tain de maladie qui la rongeait que le combat n'était pas terminé. Jusqu'à son dernier souffle, elle se batterai. "Hey Du ! Kleiner Android" Et toi ! sal*p de maladie ! "Hey Du ! Auf Deimen Satellit" Et toi ! Poison de ma vie ! "Mit Ubershall durchs Strenenmeer" Crois-tu pouvoir m'arrêter ?! "Nimm nich mit ich kann nitch mehr" Je vivrais rien que pour voir ta face se tordre d'un rictus de défaite ! "Hey Du... Du... Klein...."
Les mots ne passaient plus. Le souffle court, elle trébucha et tomba à genoux. Des spasmes la secouaient. Ses genoux ne purent plus la supporter et elle s'étala par terre. Du sang coulait à flots de sa bouche. Son coeur battait de plus en plus doucement et sa vue se brouillait progressivement. Le visage déformé par l'inquiétude de Bill ainsi que des autres membres du groupe. Le néant l'attendait. Mais elle se battit comme elle l'avait promi. Combattre la maladie, c'était tout ce qui lui restait. Mais c'était comme de vénérables samourais qui se battaient contre une bombe atomique. Le noir l'engloutit malgré ses soubresauts, malgré la volonté qu'elle s'était forgé, malgré tout... Dernier spasme.
Quelques heures plus tard
Les médecins ont tout fait pour essayer de la ranimer. Mais la mort l'avait prise. Maintenant, deux médecins discutaient le moral à zéro devant une tasse de café.
- Mais comment cette crise s'est déclarée ? Je sais que son état était critique mais tout de même.
Son collègue détailla un instant la jeune fille, les os qui ressortait de sa peau, les nombreuses cicatrices sur tout son corps et ses cheveux encore trempés de sueur avant de répondre :
- Arrêt cardiaque et hémorragie interne. Je pense que le déclencheur est une violente hallucination. Son cerveau laminé n'a pas pu supporter et son coeur non plus.
- Comment sais-tu qu'elle a une hallucination ?
- Oh, elle n'arrêtait de chanter puis de hurler : Hey Du, Kleiner je ne sais plus quoi.
"Camille Deep est morte tragiquement à l'hopital, d'arrêt cardiaque et d'hémorragie interne. Ses parents, Vanessa Paradis et Johnny Deep, la regrèttent amèrement, entre deux tournages" est inscrit sur une tombe. Et quelqu'un a griffonné : Elle est morte dans l'indifférence, comme elle a toujours vécu.
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Voilà, c'est ma première OS. Dites moi, ce que vous en pensez ! Pour quand elle chante, ce qu'elle dit est entre guillements et ce qu'elle pense est en normal.