Ingo Schmoll : Il y a neuf ans est sorti le premier album de Tokio Hotel, un groupe des environs de Magdebourg. Tout le monde sait ce qui s'ensuivit : une hystérie collective parmi les adolescents, des millions de disques vendus, non seulement en Allemagne, mais aussi à l'étranger. Dans les années qui ont suivi, le groupe a obtenu toutes les récompenses possibles, jusqu'au Grammy Award, et notamment le 1Live Krone en 2007 ; lequel d'entre vous l'a laissé tomber sur scène, d'ailleurs ?
Les deux [rires]
Bill : C'était toi, non ?
Ingo Schmoll : Vous avez vécu tout ça très jeunes. Quel âge aviez-vous ? 15-16 ans ?
Tom : 15-16-17 ans, oui.
Ingo Schmoll : La Tokio Hotel-mania a eu un prix : vous avez eu de plus en plus de mal à vous déplacer en raison du nombre de vos fans. Et en 2010, les deux jumeaux, Bill et Tom, ont déménagé à Los Angeles, aux Etats-Unis. Gustav et Georg sont restés en Allemagne. Cela fait déjà 4 ans ; le nouvel album « Kings of Suburbia » est sorti début octobre. Et je me trouve maintenant avec Bill et Tom à Los Angeles. Pouvez-vous nous dire où nous sommes ?
Bill : Nous sommes dans le « Village Studio », à Santa Monica.
Ingo Schmoll : 1Live, une heure avec Tokio Hotel, à L.A. Ou en tout cas avec la moitié du groupe. Je me trouve avec Bill et Tom dans un grand studio d'enregistrement à L.A., où les deux frères vivent. Pas dans le studio, mais dans la ville.
Tom : Mais aussi dans le studio, très souvent. [rires]
Ingo Schmoll : Quel est votre relation avec ce studio, le « Village » ?
Bill : Nous l'avons découvert il y a déjà un moment, et nous aimons beaucoup ce bâtiment, parce que c'est un vieux studio, dans lequel de nombreuses personnes ont déjà enregistré. C'est un chouette studio traditionnel, avec une bonne ambiance, ce que beaucoup de studios n'ont plus aujourd'hui.
Tom : Une bonne atmosphère...
Bill : Nous avons déjà fait plusieurs choses pour l'album ici, et nous y revenons de temps en temps ; nous le louons et nous venons à nouveau enregistrer.
Ingo Schmoll : Savez-vous qui d'autre a enregistré ici ?
Tom : Un peu, oui. Beaucoup de grands noms et de légendes. Notamment Aerosmith, qui est notre groupe préféré. Il y a aussi des studios privés ici. John Mayer a son studio personnel à l'étage. Et encore beaucoup d'autres personnes.
Ingo Schmoll : Lennon, Pink Floyd,... Et est-ce qu'on profite de cet esprit, de cette influence, quand on travaille dans cette ambiance ?
Bill : Oui ; et il y a aussi ce parfum particulier des objets techniques...
Tom : Ils ont ici des appareils plus anciens qui sonnent vraiment très bien. On aime bien venir ici avec le groupe pour enregistrer les instruments live. C'est typiquement le studio où l'on amène le son sur son ordinateur et où on joue par-dessus avec le groupe.
Ingo Schmoll : Vous rappelez-vous quand vous avez pris la décision de déménager à Los Angeles ?
Bill : Cela a été assez spontané. Nous voulions en fait avoir une résidence secondaire ici, où nous pourrions de temps en temps venir nous reposer, mais garder une maison en Allemagne. Mais nous avons été cambriolés, le jour de notre vingtième anniversaire. Le dernier refuge que nous avions en Allemagne a alors disparu. Nous ne savions plus où aller, et nous nous sommes dits, avant de nous construire une autre prison en Allemagne, partons ailleurs. Et, dans l'espace de quatre semaines, je pense, nous avons trouvé une maison sur Internet, nous avons pris notre famille, nos amis, nos chiens ; et nous sommes partis pour ne plus revenir.
Ingo Schmoll : Et qu'en est-il de ce cambriolage ? Savez-vous qui est responsable ?
Tom : Il y avait toujours des dizaines de gens devant notre maison.
Bill : Oui, à l'époque, il y avait en permanence énormément de gens devant notre porte, et nous avions des gardes du corps 24h/24. C'est très probablement une de ces personnes qui l'a fait, et tous les autres l'ont sûrement vu. Mais personne ne nous a aidés quand ça c'est produit, même pas la police ; nous n'avons jamais su qui l'avait fait. Tout avait été mis sens dessus-dessous dans la maison, mes sous-vêtements étaient jetés à terre...
Ingo Schmoll : Tes sous-vêtements ?
Bill : Oui, tout avait été sorti, et photographié,... C'est à ce moment-là que nous nous sommes dits que nous n'en pouvions plus...
Tom : Je pense que tous ceux qui ont été victime d'un cambriolage peuvent comprendre ce sentiment, que l'on soit une personnalité célèbre ou non. C'est une sensation horrible, on se sent un peu violé, parce que c'est quand même une sphère privée ; personne ne veut que les gens sachent ce qu'il y a dans sa table de nuit, par exemple. Ce n'est pas que j'y range des choses bizarres... [rires] Mais effectivement, on se sent comme violé. Nous ne nous sentions plus comme chez nous, et nous sommes alors partis immédiatement. Mais nous n'avions pas spécialement prévu de venir à L.A., cela a été une décision spontanée. Bill aimerait absolument aller à New York ; et j'aimerais aller dans un endroit un peu original, pas spécialement dans une grande métropole... Par exemple, nous avons dit il y a un an que nous aimerions bien faire le tour de l'Inde en moto, avec juste un sac à dos.
Ingo Schmoll : Bill, tu l'accompagnerais dans ce voyage ?
Bill : Oui, bien sûr, j'aimerais beaucoup.
Tom : Mais il n'a pas son permis moto !
Bill : Oui, c'est le premier problème. Et je ne peux pas m'imaginer partir si longtemps. Je suis plutôt un citadin. J'aime aussi la tranquillité, la nature, sortir, et je peux imaginer aller en Inde, et faire un voyage de ce genre pendant deux mois, par exemple. Mais pour ce qui est d'y habiter... Je me sens mieux dans les grandes villes, comme New York, par exemple, j'adore aller là-bas. Je sors encore plus souvent que Tom, j'aime être parmi les gens, dans une grande ville.
Ingo Schmoll : Vous avez parlé de votre prison dorée. Comment se passaient vos journées à l'époque, quand vous étiez encore en Allemagne ?
Tom : Elles étaient très organisées. Pendant plusieurs années, nous étions aussi sur les routes entre 320 et 340 jours par an. Et quand tu rentres chez toi après une tournée, tu tombes dans un trou. Tu étais dans cette bulle de la tournée, toujours entouré de plein de gens, les managers, les gens qui s'occupent de tout pour toi,...
Bill : Dans ces moments-là, nos journées sont vraiment organisées par d'autres personnes que nous. Et, sur le long terme, cela me rend malheureux, parce que ce n'est pas du tout ce que je veux. On ne peut même pas sortir ; si on veut par exemple aller au cinéma ou manger une pizza, il faut d'abord prévenir le manager, qui en parle avec la sécurité, qui appelle l'endroit où on veut aller... Tout demande énormément d'organisation. Même simplement aller boire un café doit être prévu à l'avance. Tout ce que nous faisons fait partie d'un programme bien organisé.
Tom : On peut se demander pourquoi on se plaint...
Bill : Oui, par certains aspects, c'est bien. C'est très chouette, j'aime beaucoup être sur les routes. Mais il faut avoir un équilibre. Alors nous nous sommes dits...
Tom : ... nous devons connaître autre chose.
Bill : Exactement. Nous devons aussi prendre du recul et vivre.
Tom : Et quand on a cet autre aspect, on profite encore plus des moments avec le groupe, et des tournées.
Ingo Schmoll : Et la première année, vous n'avez absolument rien fait, comme vous l'avez raconté dans Tokio Hotel TV ?
Les deux : Oui.
Ingo Schmoll : Qu'est-ce que ça veut dire, ne rien faire ?
Bill : Pour nous, ne rien faire était : se lever le matin et ne pas avoir de rendez-vous prévus dans la journée. Nous n'avions pas de date pour l'album, notre calendrier était vide ; et, pendant un an, nous n'avons fait que ce que nous voulions. Nous nous sommes levés le matin et nous sommes dits : « On irait bien au parc d'attractions aujourd'hui... »
Tom : « ... ou jouer au paint-ball... »
Bill : « ... ou voir un concert, un festival,... »
Tom : On a fait des choses normales, comme du shopping, acheter des casseroles,...
Bill : Oui, nous n'avions rien pris avec nous, uniquement nos valises. Nous avons donc dû aménager notre maison, acheter des affaires,... Et nous avons beaucoup fait la fête. J'ai l'impression que j'étais presque chaque jour à une soirée, dans les clubs,...
Ingo Schmoll : Et où sont Gustav et Georg, d'ailleurs ?
Tom : Ils sont encore en Allemagne, mais ils viendront la semaine prochaine et nous allons faire un peu de promotion aux Etats-Unis. Jusqu'à la fin de l'année, nous allons faire quelques apparitions, de la promotion, jouer une chanson ici ou là, ce genre de choses ; et nous repartons en tournée l'année prochaine.
Ingo Schmoll : Ils n'aiment pas passer à la télé ? J'ai l'impression, quand je vois vos interviews, qu'ils sont plus effacés que vous.
Bill : C'est vrai, ils n'aiment pas trop être à la télé. Ce n'est pas un grand problème – ils ne le refusent pas – mais s'ils ne le doivent pas, ils nous laissent nous en occuper. Ils adorent être sur scène et jouer de la musique, mais tout le reste – les séances photos, les interviews – ce n'est pas trop leur truc.
Ingo Schmoll : Donc ils trouvent ça bien que l'attention soit toujours centrée sur vous ? Ils ne se disent pas : « Ah, on aimerait bien ça aussi. » ?
Bill : Non, et ils ont d'ailleurs eu une vie beaucoup plus détendue grâce à ça. C'est vrai qu'on entend souvent des gens qui nous critiquent en disant : « Bill est à nouveau seul en couverture »,... Mais au sein du groupe, nous n'avons jamais ce genre de discussion. Nous ne parlons jamais de qui est le plus longtemps dans la vidéo, qui est sur la photo,... Il n'y a jamais eu de tension entre nous à ce sujet. Chacun a sa place et son rôle dans le groupe, et tout le monde en est satisfait.
Ingo Schmoll : Est-ce qu'ils participent au processus de création, quand vous composez de nouvelles chansons ? Ou est-ce qu'ils apparaissent simplement dans la vidéo et jouent avec vous ?
Bill : Ça dépend vraiment. Tom est celui qui en fait le plus au niveau musical, c'est lui qui s'occupe de la production. Tom a donc fait beaucoup dans un premier temps, puis nous sommes allés en studio et avons ajouté les instruments live. Bien sûr, ils ajoutent des choses personnelles, ils ont des idées et changent certaines choses. Gustav veut parfois modifier le rythme, et apporter quelque chose de nouveau. Mais ils n'écrivent pas réellement les chansons avec nous.
Tom : Ils n'y sont pas habitués. Ils jouent de leurs instruments ; mais on ne peut pas écrire beaucoup de chansons avec la batterie. [rires]
Bill : Mais nous avons déjà fait des sortes de « vacances de composition », où nous sommes allés tous ensemble à un endroit, pendant deux semaines, pour jouer...
Tom : Pour jouer de la musique et composer. Mais le problème, c'est que nous sommes un groupe très indiscipliné. Bill et moi sommes plus disciplinés quand nous sommes seuls que quand nous sommes avec le reste du groupe. Pendant les répétitions, par exemple, nous nous amusons, et nous ne faisons qu'une seule chanson sur la journée. Le reste du temps, nous traînons, mangeons quelque chose,...
Ingo Schmoll : On dit toujours que tout ce que vous faites est calculé et que vous ne laissez pas la place au hasard. Que pensez-vous de ça ?
Tom : D'un côté, je vois ça comme un compliment. Quand les gens ont cette impression et se disent « Rien n'est laissé au hasard, tout est planifié », cela veut dire que ce que nous faisons est très bien, que tout semble avoir été réfléchi et prévu, ce qui est le cas, évidemment. Mais nous n'avons pas ce plan général, cette machinerie. Les gens pensent toujours que nous avons cette grande maison de disques, des conseillers, des gens qui s'occupent de réfléchir à tout ça. Cela n'a jamais été le cas pour nous et ne le sera sans doute jamais. Nous n'avons jamais eu un manager et avons toujours tout fait seuls, et tout décidé seuls. Je ne le pourrais pas, d'ailleurs ; je deviendrais fou s'il y avait en permanence quelqu'un derrière nous pour nous conseiller. Je déteste être conseillé, pour être honnête.
Ingo Schmoll : Toutes les décisions passent donc par vous, vous contrôlez tout ? Et vous êtes des maniaques du contrôle, n'est-ce pas ?
Les deux : Tout à fait !
Bill : C'est maladif chez nous, et cela énerve les autres personnes de notre équipe, parce que c'est difficile pour certaines personnes de faire les choses comme il faut. Et quand ils veulent revenir vers nous pour quelque chose, et que Tom et moi sommes justement à Las Vegas pendant une semaine, ils n'obtiennent pas de réponse.
Ingo Schmoll : C'est ce qui vient d'arriver...
Bill : Exactement. [rires] Pour moi, notre groupe est un peu comme notre bébé ; et quand d'autres personnes prennent les décisions, je ne le supporte pas. Quand je fais tout moi-même, et que quelque chose ne va pas, ou ne fonctionne pas bien, je sais que j'en suis le responsable, et j'arrive à vivre avec ça mieux que si je sais que c'est un autre imbécile qui a pris cette décision pour moi et que ça ne va pas. Je ne peux pas supporter ça. Et cette autonomie a toujours été très importante pour moi.
Ingo Schmoll : Quand avez-vous su que c'était ce que vous vouliez faire, faire de la musique dans un groupe, jouer des concerts,... ?
Tom : Honnêtement, nous n'avions pas beaucoup d'espoir à ce sujet. Nous avions déjà formé le groupe quand nous étions à l'école, nous faisions des petites apparitions durant les week-ends, et nous nous réjouissions quand nous pouvions faire un concert un peu plus grand, pour 25€, comme nous l'avons fait une fois. Nous avons gagné un peu d'argent de poche en plus grâce à ça. À Magdebourg, il y a de nombreux petits groupes ; on se croisait le week-end, dans les clubs. Mais il n'y a pas de managers, de maisons de disques, pas d'industrie de la musique. Nous n'avons donc jamais espéré avoir un contrat avec une maison de disques, ou une vidéo sur VEVO ou MTV. Nous ne pouvions même pas l'imaginer. Et que ça ait marché, c'est encore un miracle pour moi aujourd'hui.
Ingo Schmoll : J'en viens maintenant au thème de la sexualisation de votre dernier album, avec vos vidéos, ou la couverture du single avec cette souris-clitoris. Cela a été prévu, décidé...
Tom : Je dois dire que nous ne nous sommes rendu compte de cela que plus tard, quand tout le monde nous disait : « Vous avez fait une petite compilation sexuelle. » D'abord, je pense que le sexe comme stratégie ne fonctionne pas aussi bien avec des hommes qu'avec – je ne sais pas, moi – Christina Aguilera...
Ingo Schmoll : Miley Cyrus,...
Tom : Oui, je pense que cela fonctionne mieux avec les femmes. Mais cela s'est simplement développé comme ça. Bill voulait tourner cette orgie depuis longtemps...
Bill : Oui, c'est vrai. Ce qu'il faut dire aussi, c'est que les gens reçoivent tout cela en une fois et le consomment très rapidement ; mais quand on le produit, il s'écoule de grandes périodes de temps entre les étapes de travail. Par exemple, nous avons tourné la vidéo de « Girl Got A Gun » beaucoup plus tôt que celle de « Love Who Loves You Back », et nous ne les considérons donc pas ensemble. Nous décidons en fait assez spontanément, sur le moment, quelle est notre idée, ce que nous voulons faire. Et cela se passe toujours en situation. Nous ne nous asseyons pas à une table pour discuter d'une bonne action de promotion,... Cela se passe simplement sur le moment. Nous avons une idée de chanson et développons les choses ensuite. Mais quand les gens voient ces vidéos, ils regardent la première vidéo de trois minutes, puis la deuxième, et considèrent cela comme un tout, alors que cela représente pour nous des mois de travail.
Ingo Schmoll : Peut-on dire, quand vous étiez tous les deux enfants à – comment s'appelle votre village ?...
Bill : Loitsche.
Ingo Schmoll : Loitsche, près de Magdeburg. Quand vous avez commencé à faire de la musique, et à définir votre style, aviez-vous une sorte de plan, pour vous faire connaître le plus vite possible ?
Bill : Nous avions un plan, absolument. Dès que nous avons commencé à enregistrer l'album – lorsque nous avions 13 ans – , à aller dans un studio professionnel et à faire de la musique à un niveau professionnel, même si nous n'avions pas du tout prévu d'avoir du succès, nous avions déjà prévu de terminer l'école ailleurs. Je voulais aller à Berlin, et terminer ma scolarité là-bas, parce que je voulais absolument partir de mon village ; j'ai toujours voulu aller dans une grande ville. Cela a toujours été un de nos projets. Et de même avec le groupe. Nous voulions faire des concerts, aller dans d'autres villes,... C'était ce que nous avions prévu.
Tom : À l'époque, nous pensions que nous partirions de là, mais nous n'avons jamais pensé que nous aurions tant de succès avec le groupe. Et cela a changé aujourd'hui. J'aimerais maintenant dominer le monde avec le groupe, mais ce n'était pas notre projet avant. [rires]
Ingo Schmoll : Comment réagissaient les habitants de votre village ? Je pense que vous vous faisiez déjà fort remarquer à l'époque, avec votre style particulier.
Bill : Ce n'était pas très drôle ; au début, c'était vraiment difficile. Peu de gens habitent dans un petit village, et ils ont une autre vision de la vie. Nous étions déjà assez « exotiques », avec notre rêve de faire carrière en tant que musiciens, dans un domaine créatif. Cela n'existait pas du tout là-bas. Nous avions surtout des amis plus âgés qui venaient d'ailleurs. C'était plutôt un entraînement de survie pour nous, de prendre le bus pour l'école le matin... Mais nous avons survécu à ça. Parfois, je repense à cette période et je ne suis pas sûr que j'oserais encore faire ça aujourd'hui. À 13 ans, j'entrais dans le bus scolaire avec du vernis sur les ongles et les yeux maquillés, et je me fichais de ce que les gens pouvaient dire. Et j'ai bien sûr recherché cette confrontation avec les gens. Les professeurs qui ne voulaient pas me donner cours à cause de ça, cela me stimulait à poursuivre dans cette voie.
Tom : En fait, nous voulions imposer une certaine tolérance. Ce n'était pas réellement de la confrontation, nous voulions plutôt dire aux gens : « Vous devez tolérer cela et nous accepter. »
Ingo Schmoll : Mais vous recherchiez aussi de l'attention ?
Tom : Oui, bien sûr, on recherche de l'attention en faisant cela. Il y a eu une année où nous avons été séparés, nous n'étions plus dans la même classe ; et quand tu arrives comme ça dans une nouvelle classe, tu te fais vraiment remarquer.
Bill : Je pense aussi que, si nous avons pu traverser cela, c'est parce que nous étions toujours ensemble. Je n'étais jamais seul à l'école, mais nous étions toujours à deux. Nous nous donnions donc mutuellement de l'assurance et de la confiance en nous.
Tom : J'ai toujours fait attention à lui. J'ai dû le surveiller toute ma vie. [rires]
Ingo Schmoll : C'est vrai ?
Bill : Non.
Tom : Un peu quand même.
Bill : Non, nous avons tous les deux fait attention à l'autre.
Tom : Oui, oui ; sans moi, tu t'en serais pris encore plus sur la gueule. [rires]
Ingo Schmoll : Qu'est-ce qui vous énerve le plus chez l'autre ?
Bill : C'est trop difficile ; j'ai l'impression que tu as les mêmes défauts que moi.
Tom : Oui, nous avons des défauts similaires. Ce qui m'énerve le plus chez Bill, mais que j'admire aussi, parce que j'en suis moins capable que lui (et c'est pour ça que ça m'énerve), c'est cette discipline. Il prend tout très au sérieux. Chaque rendez-vous, chaque fois que nous sommes en retard,... Il est tellement discipliné que cela m'énerve parfois.
Bill : Je ne sais vraiment pas ce qui m'énerve chez lui. J'ai l'impression que tous les défauts qu'il a, je les ai aussi. Je ne pourrais pas dire quelque chose qui m'énerve, ou que je fais mieux, parce que dès que je pense à quelque chose, nous le faisons tous les deux.
Ingo Schmoll : Il y a deux ans, votre père s'est manifesté dans la presse, ce qui est assez inhabituel. Il a dit qu'il se faisait du souci pour vous ; toi avec tes tatouages, ce genre de choses... Était-ce étrange pour vous, de voir un de vos parents se manifester ainsi dans la presse, pour dire ce genre de choses ?
Tom : Oui, bien sûr. Tous ceux qui nous connaissent savent qu'il ne faut pas se faire du souci pour nous.
Bill : Je ne sais pas si l'on peut dire qu'il ne faut pas se faire de souci pour nous. Je suis sûr qu'il y a certaines choses dans notre vie que les gens pourraient trouver...
Tom : ... complètement folles.
Bill : Je prends parfois de mauvaises décisions, ou des décisions qui peuvent sembler incompréhensibles à d'autres, ou pour lesquelles je me dis après « Je n'aurais pas dû faire ça. », « C'était dangereux. » ; je fais quand même des choses que je ne conseillerais pas.
Tom : Mais se faire du souci pour nous au sujet de la perte de contrôle, je pense que personne ne le pense, parce que tout le monde sait que nous sommes extrêmes dans notre organisation et au niveau du contrôle.
Ingo Schmoll : Comme vous avez commencé si tôt, vous étiez très souvent dans les magazines pour adolescents, dans la presse à sensation,... Y a-t-il des choses que vous trouvez aujourd'hui gênantes, ou qui vous mettent mal à l'aise ?
Tom : Oui, bien sûr. Par exemple des interviews lors desquelles on se ne se comporte pas très bien, ce genre de choses. Mais en général je peux toujours comprendre la situation ; je sais exactement comment je me sentais lors de quelle interview ; et à ce moment-là, c'était bien. Mais c'est vrai qu'on voit parfois des photos, ou des vêtements qu'on portait à l'époque... J'ai vu récemment une photo (mais dans ce cas-ci, ce n'était en fait pas si terrible, c'est plutôt mignon) lors de notre premier 1Live Krone, quand j'avais 15 ans. C'était notre première fête d'After-Show, et Georg et moi nous sommes promenés parmi les gens et avons abordé des femmes ; et un photographe de Bild a tout photographié. Il y a donc plein d'images où nous parlons avec des femmes, nous leur touchons les fesses, nous dansons avec elles,...Et c'est incroyable de voir aujourd'hui, 10 ans plus tard, à quel point j'étais jeune à l'époque. Et je touche tranquillement les fesses des femmes, très détendu... Et après cette histoire, le service de la jeunesse s'est manifesté, pour vérifier nos contrats et voir si nous pouvions réellement aller à ce genre de fêtes...
Bill : Ces photos ont été prises très tard, et il y a donc eu un débat pour savoir si nous pouvions encore aller à des soirées si tard. Il y avait des horaires stricts, à l'époque. Par exemple, nous ne pouvions plus apparaître à la télé après 22h, je pense. Nous devions alors obtenir le créneau avant 22h, dans toutes les émissions.
Ingo Schmoll : Gustav et Georg sont en Allemagne, à Magdebourg. Que faites-vous quand vous êtes ici, à L.A. ?
Bill : Nous vivons notre vie normale. J'ai l'impression que, pour la première fois dans notre vie, nous avons constitué un cercle d'amis et avons une vie privée. Mais nous travaillons aussi, bien sûr ; nous faisons de la musique. Tom et moi faisons en fait de la musique en permanence. Parfois, nous écrivons pour d'autres personnes, ou composons des choses que nous laissons dans un tiroir et que nous n'utilisons pas pour Tokio Hotel. Mais nous faisons tout le temps de la musique, nous avons d'ailleurs un studio à la maison. Sinon, nous rentrons chez nous entre deux voyages et nous nous reposons.
Ingo Schmoll : Vous vous reposez, avec vos chiens, qui sont tout le temps avec vous...
Tom : Oui, tout à fait. Et nous faisons des choses normales. Quand on est en voyage, on est dans une sorte de bulle ; et quand on rentre chez soi, la boîte aux lettres est pleine de factures, il faut s'occuper de la maison,... On est débordé par les tâches quotidiennes. C'est de ça que nous nous occupons.
Ingo Schmoll : Dans une métropole centrée sur le spectacle comme L.A., est-ce que vous croisez d'autres célébrités, des collègues,... ?
Tom : Oui, quand même un peu.
Bill : Je n'ai pas envie de le confirmer, mais c'est vrai. Il y a énormément d'acteurs, de musiciens et de célébrités ici. Mais c'est pour cela que nous sommes plus détendus ici ; parce que les paparazzis ont le choix entre des milliers de personnalités, et peuvent décider chaque soir qui ils suivent, qui ils prennent en chasse. Et nous pouvons alors nous fondre dans la foule et nous cacher derrière ces personnes, et les gens qui cherchent à faire carrière. Quand nous nous promenons en journée avec nos casquettes, tout le monde nous laisse tranquilles, parce qu'il y a d'autres personnes dans la rue qui cherchent à attirer l'attention sur eux.
Tom : Les paparazzis et photographes sont aussi un peu énervés quand on ne les veut pas. Quand tu en croises un et que tu restes discret, que tu regardes vers le sol et que tu passes ton chemin, ça les énerve. Et c'est ce qui est génial, parce que la plupart des gens en rigolent, les appellent, posent, regardent la caméra ; Bill et moi ne faisons pas ça du tout, et ils nous laissent alors tranquilles parce qu'ils pensent que nous sommes très arrogants.
Ingo Schmoll : Je trouve ça amusant : tu as dit que, malgré ton style très particulier et extravagant, tout ce qui entoure la célébrité, les événements, les tapis rouge,... ce n'est pas votre truc.
Bill : Non.
Ingo Schmoll : Et pourquoi ça ? On penserait justement que tu aimes ce genre de choses.
Bill : J'adore être sur scène, et j'adore tout ce qui concerne la mode. Je suis chanteur, et c'est pour cette raison que j'aime être sur scène. Mais être dans la télé-réalité, ou être célèbre juste pour être célèbre, ce n'est pas du tout mon truc. Je me sentirais bête. Tous ces gens qui veulent absolument être pris en photo en permanence, je ne le comprends pas. Personnellement, j'aime chanter et j'aime être sur scène devant des milliers de personnes. Et c'est ce que j'ai toujours voulu faire...
Tom : Et c'est ainsi que nous voulons être vu du public.
Bill : Et nous aimons ça. Et, j'aime aussi faire des séances photos avec des photographes, des designers connus ; ce sont des rêves d'enfance, des gens avec qui j'ai toujours voulu travailler. J'ai donc une liste de choses que j'aimerais faire en-dehors de la musique. Mais faire cela sans être capable de faire autre chose... Il y a de plus en plus de gens qui font ça aujourd'hui... Et je ne le comprends absolument pas. Je me sentirais vraiment bête, pour être honnête.
Ingo Schmoll : Je comprends. En ce qui concerne votre base de fans, pouvez-vous comprendre que des gens se passionnent tellement pour un groupe, comme c'est le cas pour vous ?
Tom : Je peux comprendre cette passion pour ma personne ; mais pour le groupe, c'est plus difficile. [rires]
Bill : Je trouve que c'est très beau d'être fan. Quand j'avais six - sept ans, j'étais un très grand fan de Nena. Je suis allé à ses concerts, et j'ai attendu des heures sous la pluie, parce que je voulais absolument être au premier rang.
Ingo Schmoll : Mais tu n'es pas entré chez elle par effraction ?
Bill : Non, ça va trop loin. C'est quelque chose que je ne me serais jamais permis. Mais j'ai l'impression qu'aujourd'hui, avec Facebook, Instagram, les choses changent et deviennent de plus en plus extrêmes. Par exemple, les gens ne veulent plus d'autographes, ils veulent une photo, ou un objet personnel... Beaucoup de gens s'approchent pour nous prendre par le bras, nous embrasser,... Je n'aurais jamais osé avoir une telle proximité physique. Si j'avais rencontré Nena à l'époque, je serais sans doute resté dans un coin, je serais devenu tout rouge et n'aurais peut-être même pas osé dire bonjour ; j'aurais juste été content de pouvoir la voir, et j'aurais sûrement parlé de ça pendant des mois. Et ça m'aurait suffi.
Ingo Schmoll : Mais tu as rencontré Nena plus tard, non ?
Bill : Oui, tout à fait. Je l'ai rencontrée quand nous étions au même événement...
Tom : Les Comet.
Bill : Oui, c'est ça. J'avais 15 ans, nous avons joué un morceau et je l'ai rencontré. J'étais très heureux ! Mais même à ce moment-là... Peut-être que c'est parce que je suis d'une nature timide, mais je n'aurais jamais osé la prendre dans mes bras ou l'embrasser... À cette époque, je ne l'aurais même pas fait avec Steven Tyler, que je trouve génial. Je serais plutôt celui qui reste à l'écart et qui dit bonjour de loin.
Ingo Schmoll : Et on est confronté à la réalité de la personne... Quand on admire quelqu'un, puis qu'on apprend à le connaître, on est parfois...
Tom : ... un peu déçu. J'ai souvent été étonné de voir à quel point certaines personnes sont grandes ou petites en réalité. C'est pour ça que j'ai très peur de rencontrer Denzel Washington, j'ai peur de me rendre compte qu'il est très petit ; alors que pour moi, c'est un grand héros de films d'action. [rires]
Ingo Schmoll : Est-ce qu'on s'habitue à une certaine vie, un certain look, au point que ça en devient difficile de vivre une vie normale, avec des amis,... ?
Bill : C'est un sujet sur lequel nous avons réfléchi avec le temps. Par exemple, au fil du temps, j'ai rempli mon sac à dos avec quantité de choses dont on n'a pas besoin ; et quand on veut déménager du jour au lendemain, par exemple de l'Allemagne aux Etats-Unis, et changer de vie d'un jour à l'autre, on se rend compte qu'on a un sac à dos très lourd, et ça prend du temps de trier tout ça. Au fil des années, nous avons développé une nouvelle conscience de ces choses ; je me dis que beaucoup de choses que nous avons, et que nous aimions avant, ne sont pas des choses dont nous avons absolument besoin. Mais il y a quand même certaines choses sans lesquelles il serait plus difficile de vivre.
Tom : Mais nous sommes en privé beaucoup moins exigeants que ne le pensent la plupart des gens. Nous sommes beaucoup plus exigeants en tournée qu'à la maison. [rires]
Bill : Oui, c'est vrai. Quand on est toujours sur les routes, on a des exigences d'artistes.
Ingo Schmoll : Devez-vous en fait encore travailler, ou, si plus rien ne marche demain, pourriez-vous vous dire : « Tant pis, nous pouvons vivre correctement jusqu'à la fin de notre vie, avec ce que nous avons déjà gagné. » ?
Bill : Ça dépend toujours de ce qu'on veut. Nous avons beaucoup de plaisir à faire ça. Et nous investissons beaucoup dans notre carrière.
Tom : La majorité de notre argent, nous l'investissons dans le groupe et dans notre carrière.
Bill : C'est un peu comme une entreprise, en fait. Il y a beaucoup de gens qui travaillent pour nous tous les jours, et qui doivent être payés tous les mois.
Ingo Schmoll : Avez-vous besoin de ça ?
Bill : Le manager, l'assistant manager, le responsable de la tournée, de la sécurité, les avocats et conseillers fiscaux,... Ils doivent être payés tous les mois. Et quand on ne fait rien pendant longtemps, et que tous ces gens attendent leur salaire, cela a une influence sur notre compte. [rires]
Ingo Schmoll : Un de vos collègues a dit dans sa biographie qu'au plus il gagne d'argent, au plus il craint de le perdre.
Bill : Non, ce n'est pas comme ça pour moi. Quand Tom et moi avons gagné beaucoup d'argent, nous avons aussi beaucoup dépensé. Je trouve que l'argent doit apporter du plaisir. L'avarice est un gros défaut, le pire qui existe, d'après moi. Il y a toujours ces moments où tu es au restaurant avec une vingtaine de personnes, dans un restaurant chic, et quand l'addition arrive, personne ne veut la payer ou ne donne sa carte. Je suis toujours le premier à prendre l'addition et donner ma carte...
Ingo Schmoll : Je vais aller manger au restaurant avec toi, alors.
Bill : ... parce que ça me met mal à l'aise quand les gens parlent d'argent, ou se disputent à ce sujet. Pour Tom et moi, l'argent coule ; il rentre d'un côté et ressort de l'autre. [rires]
Ingo Schmoll : Avant, cela avait une grande signification quand un CD se retrouvait à la deuxième place des hits-parades, mais cela n'a plus une grande importance aujourd'hui. Les ventes ont énormément changé. Qu'est-ce que cela signifie pour vous ? Comment gagnez-vous de l'argent aujourd'hui ?
Bill : Il faut dire que, en tant qu'artistes, nous ne gagnons presque rien avec les CDs. Nous faisons de la musique et la publions, mais c'est un moyen pour ensuite aller en tournée. En tant qu'artistes, nous gagnons surtout de l'argent quand nous jouons des concerts, mais pas vraiment avec les CDs ; aujourd'hui, les gens téléchargent, ou se procurent les chansons pour 0.99€...
Tom : Avec la musique, on ne gagne rien, en fait.
Ingo Schmoll : Avez-vous des amis ou de la famille qui ont voulu profiter du fait que vous avez beaucoup d'argent ?
Bill : Oui, bien sûr, il y en a beaucoup qui essayent de nous soutirer quelque chose. C'est là que tu vois qui sont tes vrais amis, et ceux qui ne s'intéressent à toi que pour ton argent.
Tom : C'est le problème que nous avons, Bill et moi. J'aime beaucoup partager, en général. J'aime bien emmener des amis en vacances, ce genre de choses. J'aime partager, mais évidemment pas avec des gens qui n'ont pas donné de nouvelles pendant 15 ans et qui appellent tout à coup en disant : « J'aimerais construire une maison, tu n'aurais pas un peu d'argent pour moi ? »
Ingo Schmoll : Cela vous est vraiment arrivé ?
Bill : Oui, c'est arrivé.
Ingo Schmoll : C'est fou. Des faux amis, sur lesquels on s'est trompé.
Bill : Mais cela m'arrive encore régulièrement, ce genre de déceptions. Même ici aux Etats-Unis, on rencontre parfois des gens avec qui on s'entend très bien, pour lesquels on se dit : « Il est vraiment sympa, c'est un bon ami. » ; et d'un jour à l'autre, les choses changent, la personne disparaît, et on ne s'en serait jamais douté. Nous avons déjà rencontré beaucoup de personnes, on pourrait penser qu'on s'y connait, mais cela nous arrive encore.
Tom : C'est vraiment choquant et dommage, je trouve. C'est l'une des rares choses qui me rende vraiment triste, quand on connaît quelqu'un depuis longtemps, qu'on lui fait vraiment confiance, et que ça se détériore pour des raisons stupides, je trouve ça terrible. Mais cela nous arrive tout le temps, je pense que cela nous arrivera toute notre vie.
Ingo Schmoll : Que se passerait-il si le sommet de votre carrière, que vous avez déjà atteint – ou peut-être pas –, était dépassé ?
Bill : Ne le dis pas, s'il-te-plaît. [rires] Je pense quelques fois à ça ; nous avons déjà tellement vécu et eu tellement de succès...
Ingo Schmoll : C'est difficile de faire mieux.
Bill : Pas spécialement de faire mieux, mais je me dis parfois : « qu'est-ce qui va se passer maintenant ? » C'est ce que nous nous sommes déjà dit après le dernier album. Nous avons tellement joué, tellement voyagé, tout s'est si bien passé, que je me suis dit : « Et maintenant ? Qu'est-ce que nous allons faire maintenant ? Qu'est-ce que je vais faire des années qui sont encore devant moi ? » Et je n'avais aucune idée, l'inspiration m'a manqué, pour tout ce que je voulais encore faire.
Ingo Schmoll : Dans quelques jours, c'est Noël. Est-ce que vous vous offrez mutuellement quelque chose ?
Les deux : Non.
Tom : Nous ne nous offrons rien non plus pour les anniversaires. Nous avons établi cette règle...
Bill : Nous n'avons pas vraiment établi de règle, mais nous ne nous sommes jamais rien offert.
Tom : Si, quand nous étions petits, tu me faisais parfois un bricolage.
Bill : Oui, d'accord... Quand nous étions petits, il y avait toujours une chose que j'avais et que Tom voulait, et inversement ; et nous attendions alors les fêtes et les échangions.
Ingo Schmoll : Est-ce que vous allez fêter Noël en Allemagne ?
Tom : Nous ne le savons pas.
Bill : Nous ne le savons pas encore ; nous aimerions bien, parce que nous aimerions voir notre famille, et j'aimerais aller dans un endroit où il fait froid, pour avoir de la neige à Noël. On verra...
Ingo Schmoll : C'est impensable ici, n'est-ce pas ?
Bill : Oui, c'est vrai.
Tom : Mais il y a de la neige pas loin d'ici, en deux heures, tu peux la voir.
Ingo Schmoll : C'était 1Live avec Tokio Hotel. Merci beaucoup!
Les deux : Merci!
Ingo Schmoll : Et le prochain album dans quatre ans ?
Bill : Non, il sortira plus vite.
Traduction par *Elena* pour le FC Officiel français