Bon... Alors je poste !
Bonne Lecture !
Bill attendait impatiemment, devant un navet passant à la télévision, l'heure que Nayla et lui avaient fixé pour s'appeler. Il devait avouer qu'il était un peu stressé. Même carrément nerveux. Soudain, on sonna à sa porte. Il fronça les sourcils et se leva afin d'aller ouvrir. Lorsqu'il ouvrit la porte, il tomba sur une Nayla en larmes qui lui sauta au cou, s'accrochant à lui comme si sa vie en dépendait.
Bill resta surpris deux secondes puis l'enlaça tendrement. Ça s'était si mal passé ? Il referma la porte derrière elle et l'emmena dans la cuisine. Il la fit assoir sur un tabouret et il lui prépara un chocolat chaud. Une fois fait, il lui donna la tasse, s'assit près d'elle et la fixa, pendu à ses lèvres.
« Ils veulent m'envoyer en pension... » Souffla-elle en sanglotant, fixant sa tasse de chocolat.
« Quoi ? Mais pourquoi ?! » S'exclama Bill.
« Selon eux je suis trop jeune pour avoir un petit copain... Encore, avant que mon père arrive, ma mère m'engueulait, mais ça allait encore... Mais quand il est arrivé... »
Sa voix se brisa et le coeur de Bill se serra. Il l'enlaça fort contre lui.
« Il/il/il... Il m'a insultée, il a dit que de toutes façons, il n'avait jamais voulue de fille, que j'étais une sal*p.. Une p*te... Que je ne ferais jamais rien de ma vie et/ et que je finirais prostituée dans un bordel... »
Bill n'en revenait pas ! Comment un père pouvait-il dire de telles choses ?!
« Il... Il m'a claquée, m'a dit je ne lui avais toujours apporté que des emmerdes et qu'un fois en pension j'arrêterais de le faire chier... »
Il resserra son étreinte encore plus fort, bouleversé par les mots de son amour de petite-amie.
« Après, il... Il est monté dans ma chambre et... Il a tout cassé... »
« Tout va bien mon Amour, c'est finit... Calme toi... »
Elle hocha la tête, tremblante.
« Aller viens, on va se mettre tranquillement sur le canapé et on va regarder un bon film, ok ? » Dit-il d'une voix douce. Elle hocha de nouveau la tête.
« Bon, va dans le salon, je vais chercher des couvertures et des coussins dans ma chambre. » Elle s'exécuta et il se rendit dans sa chambre.
Il s'assit mollement sur son lit et respira profondément. Il ne devait surtout pas craquer. Pas devant elle. La haine qui sévissait son cœur à ce moment était plus immense que le grand canyon. Il avait envie de tuer son père pour l'avoir traitée de la sorte !
Il se releva et attrapa une couverture et deux coussins avant de rejoindre le salon.
Ils regardèrent tranquillement un film, mais aucun des deux ne suivit l'histoire, bien trop préoccupés. A la fin, Bill éteignit la télé et ils se câlinèrent tendrement. La jeune femme se détendit enfin.
« Ça te dérange si je reste ? » Demanda-elle, doucement. Il lui sourit tendrement.
« Reste autant que tu veux. »
Comme toute réponse, elle avait sourit puis fermé les yeux. Quelques minutes plus tard, Bill se rendit compte qu'elle était endormie. Il sourit niaisement puis la porta dans ses bras jusqu'à sa chambre. Il la coucha sur le lit, lui retira son jean et partit chercher la couverture dans le salon puis la recouvrit avec. Il partit alors à la salle-de-bain et se démaquilla avant de rejoindre sa chambre, se déshabiller et rejoindre à son tour son lit.
« Heureusement que c'est le week-end... » Pensa-il en enlaçant le petit corps de sa bien-aimée avant de fermer les yeux.
Le lendemain matin, Bill fut réveillé par la sonnerie de son portable. Il grogna et répondit rapidement afin de ne pas réveiller Nayla.
« p*tain Bill t'es où ça fait 30 minutes qu'on t'attend ! » Dit Georg, un de ses meilleurs amis.
Bill mit quelques secondes à reconnecter.
« Ah oui, m*rde ! J'ai un empêchement, je ne peut pas vous voir ce week-end. » Chuchota-il.
« Oh tu fais chier ! Quel genre d'empêchement ? Pourquoi tu chuchotes ? Y a une fille à poile endormie dans ton lit c'est ça ?? » Répondit Georg en riant.
« Dis pas de conneries ! … Elle est pas à poile. » Termina-il en pouffant de rire.
« Sérieux ?! Y a ta mystérieuse copine dans ton lit ?! »
'Mystérieuse copine'. Évidemment, Bill leur parlait de Nayla à longueur de temps ! Mais il refusait catégoriquement de rentrer dans les détails, et encore moins de la leur présenter. C'était même devenu un sujet sur lequel ses amis le chariaient, surnommant la jeune femme « La Meuf Fantôme ». Bill n'eut pas le temps de répondre que déjà il entendait Andy et Gustav crier derrière Georg des choses se rapprochant dangereusement du « ON PEUT VENIR ???!! ».
Bill ne put s'empêcher de glousser.
« Elle dort là. »
« Bah réveille là ! Je suis sûr qu'elle serait d'accord pour nous voir ! »
Il soupira.
« … Je vous rappelle. »
Et il raccrocha. Il porta son regard sur la jeune femme endormie. Il ne pouvait décemment pas la réveiller !
Il attrapa son portable et écrivit un message. « Vous pouvez venir mais vous ne la verrez que si elle se réveille toute seule. »
Nayla ouvrit les yeux. Elle était seule. Elle soupira. Où était-il passé ? Elle se redressa dans le lit et des rires parvinrent à ses oreille. Des amis de Bill étaient là ? Cool ! Elle se leva, enfila un jean et un t-shirt à Bill qu'elle trouva par là, vérifia son apparence dans un miroir et partit à leur rencontre.
« Ça se trouve Bill ne nous la montre pas parce qu'elle fait peur ! »
Ricana Georg. Bill rit.
« Tu es tellement loin de la réalité ! »
« C'est vrai. En fait c'est juste un boudin ! »
Renchéri Gustav.
« Qui est un boudin ? »
Les trois garçons sursautèrent et se retournèrent vers la jeune femme.
Gustav et Georg restèrent sous le choc, subjugués par la beauté de Nayla. Bill ricana et alla embrasser la jeune femme.
« Euh... Personne en fait. » Répondit Gustav.
« Bien joué mec ! » lança Georg à Bill qui gloussa.
« Les gars, je vous présente Nayla, la femme de ma vie. » La jeune femme rougit à ses mots et Bill déposa un baiser sur son crâne.
Le soir, le petit groupe décida d'aller en boite de nuit. Étant des habitués du club, ils firent entrer la jeune femme sans aucun contrôle d'identité. A l'intérieur il rejoignirent Andy, le meilleur ami de Bill qui se souvenait parfaitement de la jeune femme et fut content d'enfin pouvoir faire sa connaissance.
La jeune femme dansait donc joyeusement avec son petit-ami lorsqu'elle aperçut, des élèves du lycée. Elle se figea et Bill fronça les sourcils.
« Qu'est-ce que tu as ? »
« Y a Maryse, Aline et Kevin derrière toi. »
« m*rde ! » Jura Bill. Décidément, on avait décidé de lui empêcher de passer du bon temps avec Nayla !
Sans cesse on lui rappelait que ce qu'il faisait était interdit ! Il aurait aimé avoir une soirée de repos et sortir avec sa copine sans être obligé de se cacher ! Mais non, on en avait décidé autrement !
Il réfléchit à 100km/heure.
« Oh, Nayla ! »
Il sursautèrent. C'était Tom. Ouf ! Enfin, Bill n'était pas si rassuré que ça.
« Salut Tom ! »
« Bonjour m'sieur Kaulitz ! »
Bill le fusilla du regard et Tom pouffa de rire. Il reporta son attention sur Nayla.
« Je savais que t'étais folle mais pas au point de venir en boite avec lui ! »
« Ah, ah, ah, tu es très drôle ! N'empêche que du coup on est dans la m*rde parce que y a Maryse, Aline et Kevin derrière nous.
« Ah bon ? » S'étonna Tom. Il lança un regard derrière. « Ah oui ! Bon, ils ont pas l'air frais mais il vaut mieux qu'ils vous voient... Comment vous allez faire ? » Dit-il, amusé de la situation.
Nayla haussa les épaules, désespérée. Bill, lui les observait. Et il soupira. Nayla ne devrait pas s'embêter avec un vieux comme lui, elle devrait plutôt être dans les bras d'un mec de son âge, pouvoir sortir et s'amuser avec sans avoir peur d'être découverte ! Au final... Il était en train de lui voler sa jeunesse...
« Tom, je sais que tu ne m'apprécies pas, et je ne t'apprécie pas spécialement non plus, mais j'aurais besoin de toi. »
A ces mots, Nayla et Tom se tournèrent vers l'androgyne, surpris.
« Je t'écoute ? »
« Je vais m'en aller, et il faudrait que tu couvres Nayla. Faut surtout pas qu'on la voit avec moi... Alors j'sais pas, essaye de leur faire croire qu'elle est venue avec toi... » Ça le tuait de devoir se l'avouer, mais il avait besoin de lui.
« Quoi ?! Mais non tu pars pas sans moi ! » S'indigna Nayla.
« On n'a pas vraiment le choix, je demanderais aux gars de te ramener. Profites bien de ta soirée... »
« Mais/ »
« A plus tard, je t'aime. » Il l'embrassa tendrement et s'en alla sous le regard outré de Nayla. Tom pouffa de rire. Bill alla prévenir ses amis qui eurent l'air peinés et hochèrent la tête. Et il disparut.
« Aller Nayla, fait pas cette tête, tu vas le revoir bientôt ! »
« Mouais... » Souffla-elle, tout de même chagrinée.
« Aller, je vais te changer les idées. »
Pendant ce temps là, Bill marchait, les mains dans les poches et la tête baissée, ses larmes roulant sur ses joues pâles et s'écrasant au sol. Il aimait Nayla de tout son cœur. Mais cette sortie fut une prise de conscience pour lui... Il n'avait pas le droit de voler sa vie... Et ça le bousillait de se dire qu'elle serait bien mieux avec un garçon comme Tom... Il shoota rageusement dans une canette vide.
Plus tard dans la soirée, Nayla rentra à l'appartement.
« Bill ? » Lança-elle. « Je suis rentrée, t'es où ? »
« Salon ! » Répondit-il.
Elle le rejoignit.
« Bah, qu'est-ce qui t'arrive ? » Demanda-elle en voyant son visage dévasté.
« Je.. Nayla.. Je dois te quitter... »
Ces mots résonnèrent dans l'esprit de Nayla et son monde s'écroula.
« Quoi ?? Mais pourquoi ?! »
Les larmes se remirent à couler sur les joues de Bill.
« Je ne peut rien t'offrir Nayla, je... J'aurais aimé pouvoir être pour toi le petit-ami idéal, qui t'emmène au cinéma, en boite, au restaurant ou juste te balader en ville, mais... » Sa voix se brisa en sanglots. Nayla accourut vers lui et lui sauta aux bras.
« Non, non, non dis pas ça Bill, s'il-te-plait dis pas ça ! C'est pas grave, je m'en fout de sortir, tant que je suis avec toi ! » Dit-elle, les larmes lui montant aux yeux.
« Je ne m'en fout pas, moi !! Bébé, je/je veux que tu sois heureuse.. Mais ça ne sera pas avec moi... »
Nayla prit son visage entre ses mains et l'embrassa.
« C'est avec toi que je suis heureuse, s'il-te-plait mon cœur, me quitte pas ! »
« C'est finit Nayla... »
Nayla était retourné chez ses parents. Son père s'était finalement excusé de s'être énervé de la sorte mais l'avait tout de même interdite de sortie pendant un mois. Mais peu lui importait, elle ne voulait plus sortir de toutes façons. Bill l'avait laissé tomber, elle n'avait plus aucune raison de se lever le matin, de se faire belle, d'aller en cours, de sortir le retrouver... Lorsque Bill l'avait quittée, il l'avait finalement tuée. L'adolescente rayonnante et joyeuse tous les jours avait laissé place à une adolescente cloitrée chez elle, pâle comme un linge au sourire forcés et aux yeux rouges. Elle n'avait de cesse de pleurer. Enfoiré de prof, conn*rd d'androgyne, finalement, il n'en avait rien à foutre de sa gueule. « Je veux que tu sois heureuse » qu'il disait. Menteur.
Le pire, c'était pendant ses cours. Il n'osait même plus la regarder. Lâche. Alors elle se cacha au fond de la classe, là où il ne la verrait pas, où elle ne le verrait pas. Tom, par contre, se révéla être plus attentif et compatissant qu'elle l'aurait cru. Il restait près d'elle, la ménageait, attirant son attention quand il voyait le prof arriver dans le couloir pour qu'elle ne le voit pas, et surtout, il était là lorsqu'elle craquait et s'effondrait en larme. Il la prenait dans ses bras et la serrait fort contre lui en lui susurrant des mots doux à l'oreille. Dans ce moment difficile, il était devenu la bouée de sauvetage de l'adolescente. Il lui rappelait sans cesse à quel point elle était belle, comme Bill ne méritait pas ses larmes. Il l'appelait le soir, remplaçant l'appel quotidien de l'androgyne. Il faisait de son mieux pour l'empêcher de sombrer, pour la remettre sur pieds. Il était si attentionné que ça en faisait fondre le cœur meurtri de Nayla.
Il savait que Nayla s'accrochait à lui, et il la retenait avec joie.
Puis un jour, Nayla alla mieux. Pour la première fois depuis 2 mois, elle ne pleurait pas. Elle s'était de nouveau faite belle, et Tom n'en fut que plus heureux. Alors un soir, il l'emmena au cinéma pour fêter sa libération.
Ce soir là, elle finit dans son lit. Il l'embrassa à s'en bruler les lèvres. Il la caressa à en mourir. Après 9 mois à attendre, il avait enfin réussi, il avait Nayla rien que pour lui. Mais l'année était finit. Ils avaient obtenu le bac haut la main. Ils passèrent de merveilleuses vacances puis à la rentrée ils entrèrent chacun dans une fac différente et se virent de moins en moins...
Puis, Décembre arriva, et la remise des diplômes avec.
Nayla entra dans la salle de conférence de son ancien lycée bondé de monde, accompagnée de ses parents et de son petit frère Gustav. Depuis la rentrée, elle ne vivait plus chez eux. Elle s'était trouvé un petit job de serveuse dans le bar dans lequel elle avait rencontré le seul homme qu'elle n'avait jamais aimé, qui lui rapportait assez d'argent pour payer le loyer d'un petit appartement en centre-ville. Pas terrible, mais suffisant.
Elle fit quelques pas, souriante. Puis, son regard tomba naturellement sur Monsieur Kaulitz qui tourna la tête vers elle au même moment.
Ils se fixèrent silencieusement plusieurs minutes, le sourire aux lèvres, jusqu'à ce que Bill s'excuse auprès des collègues avec lesquels il discutait, et marcha vers la jeune femme, d'un air déterminé.
Et c'est alors, sous les yeux surpris, choqués, interloqués des parents, des élèves et des professeurs que Bill attrapa le visage de la femme qu'il aimait entre ses mains et l'embrassa passionnément alors que celle-ci plaquait ses mains sur sa nuque et intensifiait le baiser.
Parce qu'au final, ils n'avaient jamais cessé de s'aimer, et maintenant ils savaient : Ils avaient l'autorisation.
FIN.