Voici enfin ma review, enjoy
))
J'ai pris la route mardi soir (1er septembre) pour Paris, pleine d'espoirs et d'appréhensions. Je savais que le groupe serait dans notre capitale pour quelques jours, et que j'aurais peut être la chance de les croiser à la sortie de leur hôtel ou tout autre établissement où ils pourraient se rendre.
Ce n'était pas la première fois que je filais à l'autre bout du pays pour croiser un groupe de rock auquel j'avais dédié ma vie. Je l'avais déjà fait - il y a presque dix ans - pour un autre groupe, et toutes mes attentes (et bien plus encore) avaient été réalisées. J'avais donc une brève idée de ce qui pourrait se passer, mais en même temps, ça c'était décidé si vite ce voyage sur Paris que c'était presque surréel pour moi de me retrouver là bas, si près d'eux, si près de leur actualité, comme jetée dans un univers bien particulier, leur univers à eux, l'univers Tokio Hotel et toute la folie qui l'environne et le suit à chaque déplacement.
Pendant plus d'un an, j'ai suivi chaque news, chaque info, chaque vidéo, chaque petit détail sur le groupe... je suis devenue une fan dans tous les sens du terme, toujours à la limite entre un amour réservé (et équilibré) et une addiction obsessionnelle. Je suis allée à deux concerts, un premier à Strasbourg qui fut une vrai révélation pour moi, absolument époustouflant et un deuxième à Genève. J'avais donc déjà vu le groupe, mais de loin, complètement hors de ma portée, sur une scène qui les rendait plus inaccessibles encore à mes yeux. Ce dernier concert, c'était il y a plus d'un an, j'ai donc passé de nombreux mois devant mon écran, à suivre leur actualité, à rêver d'eux, à imaginer pleins de choses, à faire de plans pour leur grand retour sur scène, à anticiper comment ça pourrait se passer... et j'étais vraiment loin du compte.
Je suis donc arrivée chez Adeline mardi soir, puisque le groupe devait atterrir sur Paris le lendemain. Comme personne ne semblait savoir dans quel hôtel le groupe allait se rendre, j'avais pris soin de me renseigner sur les hôtels qu'ils avaient déjà fréquentés, et j'avais noté les numéros de portables de quelques personnes qui devaient aussi se rendre sur Paris pour qu'on se tienne informé si l'une d'entre nous trouvait leur hôtel.
Le mercredi matin, nous nous sommes rendu à l'hôtel Hyatt, puisqu'ils étaient descendus dans cet établissement lors de leur concert au PDP. Il n'était pas du tout certain qu'ils y reviennent, comme leur dernier séjour s'y était mal passé - les fans ayant causés de nombreux problèmes -, le groupe n'était plus accepté dans ces murs, mais comme on ne voyait pas où d'autre les chercher, on a décidé de commencer ici.
A notre arrivée sur place, une dizaine de fans étaient étalés le long de trottoir, discutant et patientant dans le calme. Après une demie heure d'attente, l'un des employés de l'hôtel (chargé de l'accueil des clients) a informé la maman d'une fan que les Tokio Hotel étaient au Plaza Athénée. Cette information - tombée de nul part -, nous paraissait suspecte et on se demandait si ce n'était pas une simple tactique pour nous faire quitter les lieux et permettre au groupe d'arriver sans encombre dans un certain anonymat. Les autres fans aussi hésitaient à se rendre à l'autre hôtel, tout le monde se demandait quelle valeur donner à la parole de cet employé, qui était d'ailleurs très charmant (on l'avait surnommé George Clooney, pour sa ressemblance notable avec l'acteur
). On a fraternisé avec la maman et les deux filles qui l'accompagnaient, et après quelques hésitations, on a échangé nos numéros de portables en les laissant partir sur l'autre hôtel, se promettant mutuellement de s'appeler dès qu'on avait des informations sur l'hôtel dans lequel ils allaient résider.
Peu de temps après leur départ, elles nous ont appelé pour nous prévenir que le groupe était bien au Plaza Athénée. On s'est donc rendu sur place, et effectivement, il y avait là près d'une centaine de fans alignés, et une certaine excitation dans l'air. J'ai envoyé un message groupé aux contacts dont j'avais noté les numéros avant mon départ, pour faire passer l'information.
Voici une photo du Plaza Athénée :
Je ne vais pas vous narrer toute ma journée du mercredi après qu'on ait trouvé leur hôtel, elle peut se résumer en un seul mot : l'attente.
On a attendu, dans le froid, sous la pluie, debout, à l'affut du moindre mouvement, prêtes à dégainer l'appareil photo, prêtes bondir au moindre indice qu'ils pourraient pointer le bout de leurs (jolis petits) nez. On a attendu près de 13 heures : pour rien du tout. Ils ne sont pas sortis de la journée. Ils ne se sont pas montrés. La seule consolation était de se dire qu'au moins, ils étaient là, tout près de nous. Je n'avais jamais été si près d'eux géographiquement parlant, et pendant si longtemps qui plus est.
Je dois dire que cette "petite" séance de poireautage m'aura permise de réfléchir posément à plusieurs sujets : ma vie en général ; le fait que je sois là, au milieu de ces adolescentes à la dégaine si typique des fans de TH ; la vie des membres du groupe et leur vision de nous, les fans, qui attendent jours et nuits (pour certaines) juste pour les entr'apercevoir une fraction de seconde... Concernant ce dernier point, je crois que si j'ai compris une chose au moins au cours de ce voyage, c'est qu'en tant que "fan" du groupe, si on aime vraiment Tokio Hotel, si on les respecte en tant que personne, si on ne souhaite que leur bonheur : il ne faut pas faire le pied de grue devant leur hôtel, leur appart, leur studio... Je veux dire que j'ai vraiment eu cette sensation, en attendant comme ça, prête à leur tomber dessus dès qu'ils mettraient le nez dehors (et c'est d'ailleurs pour çà qu'ils n'ont pas pu sortir de la journée, obligés de rester enfermés), que ce n'était pas du tout pour eux que j'étais là (mais pour moi-même), que c'était complètement égoïste, et que finalement de part notre présence, on les privait d'un des droits les plus fondamentaux dont tout individu devrait jouir : la liberté. La liberté d'aller et venir, sans escorte, sans devoir être aimable, sans rien devoir à personne. Je me suis toujours rassurée (et auto-justifiée) en me disant que lorsqu'ils étaient en "promo", ils faisaient leur travail, et être là pour les fans, ça fait parti de leur travail, il était donc acceptable de les "importuner" pour un autographe, un contact, un regard... Mais après avoir écouté cette fan qui les avait vus à leur arrivée à l'aéroport, et qui décrivait le groupe comme fatigué et complètement fermé aux fans qui leur étaient tombées dessus dès qu'ils avaient posé pied en France, et qui s'étaient presque énervées de ne pas avoir l'attention du groupe, pas de sourire... j'ai commencé à me dire que finalement, entre le moment où ils ont eu du succès (2005) et aujourd'hui, ils n'ont fait qu'un seul vrai "break", sous le prétexte d'enregistrer leur nouvel album, et pendant toute cette pause qu'ils avaient vraiment méritée, ils se sont fait emmerdés par des fans sans scrupule qui leur ont collé aux fesses en permanence. Du coup, ils n'ont même pas pu vraiment souffler, et les revoilà projetés dans la promo intensive du nouvel album. Je veux dire, ils font peut être le métier dont ils ont toujours rêvé (pour Bill en tout cas), ils gagnent beaucoup d'argent, ils ont de nombreuses opportunités, mais le prix à payer pour tout ça est vraiment lourd et je ne pense pas qu'ils en avaient pleine conscience quand ils ont signé leurs contrats. Je parle surtout pour Bill et Tom, je pense que Georg et Gus ont moins de problèmes. Ils ont tout ce dont ils pouvaient rêver, mais ont perdu l'essentiel. J'en suis vraiment désolée pour eux.
Bien qu'ayant pris conscience de tout ça, je suis quand même restée devant leur hôtel, et j'y suis retournée le jour suivant, mais peut être dans un autre état d'esprit. Je pense quand même que notre présence avait une note positive : montrer qu'il y a toujours des fans du groupe en France, qu'on est là, qu'on attend l'album, les concerts... S'il n'y avait eu personne, ça leur aurait semblé très inquiétant.
Jeudi matin, on est arrivé au Plaza Athénée en milieu de matinée puisqu'on se doutait qu'ils n'allaient pas sortir de bonne heure. Il était prévu que le groupe rejoigne le studio d'NRJ vers midi, en plus de l'émission qu'ils devaient enregistrer en soirée.
Rapidement, les deux vans utilisés pour les déplacements du groupe sont venus se garer devant l'entrée de l'hôtel, juste devant nous. Là, c'était la panique générale. Comme les vans étaient entre l'entrée et nous, et que le chauffeur les collait bien l'un derrière l'autre sans trop d'espace entre eux, il nous paraissait évident que le groupe allait sortir et grimper dedans, et on aurait aucun moyen de les voir ou de les approcher. Je tiens à préciser que les vans sont assez massifs et d'une certaine hauteur (on ne voyait pas au-dessus) et les vitres teintées ne laissaient paraitre que des silhouettes à travers. Des fans s'étaient agglutinés sur chaque coté des trottoirs, pour avoir un meilleur accès au groupe. Pour ma part, je suis restée à ma place juste en face de l'entrée derrière les vans perchée sur un petit trottoir bien alignée avec les autres, ça ne valait plus la peine de me déplacer, les fans formaient des blocs compacts de chaque coté, impossible de s'y glisser.
Le groupe est sorti alors qu'on ne s'y attendait pas vraiment. C'est allé très vite. La ligne qu'on formait s'est brisée et tout le monde c'est rué sur les vans. Pour ma part, je suis restée aux cotés d'Adeline et on a atterri juste sur le capot du 2ème van qui était collé au premier (donc entre les deux vans). Les TH sont d'abord passés sur le trottoir de droite pour signer, puis sont venus calmement vers nous comme on était bien calées entre les véhicules. J'ai attrapé mon appareil photos et j'ai shooté Bill, puis Georg et Tom. Tout c'est passé si vite, c'était vraiment surréel. Ils étaient calmes, détendus, souriants, et les fans étaient déchainées, le contraste était frappant. Pour ma part, je flippais complètement aussi, je venais de me prendre une sacrée décharge d'adrénaline, je voyais la scène défiler au ralenti et en accéléré en même temps.
Je me souviens d'avoir vu Bill d'abord, d'avoir essayé de bien le cadrer avec mon appareil, de ne pas trembler, de lui laisser le temps de faire le point, malheureusement j'ai du être bousculée au dernier moment comme vous pouvez le voir sur ce cliché raté
:
Je me souviens de Tom ensuite
, qui était là, d'un seul coup, sans que mon cerveau n'arrive vraiment à comprendre comment c'était possible que Tom, le vrai Tom, celui qui nourrissait toutes mes petites pensées depuis si longtemps, était juste en face de moi. J'ai pris des photos, mais dans l'excitation, je n'ai pas pensé à lui tendre la pochette de leur dernier DVD pour qu'il le signe, ni la lettre que je lui avais écrite (bien que je doute de toute façon qu'il l'aurait prise pour s'en encombrer).
Voici les photos que j'ai prises (après les avoir retravaillées), merci de ne pas les poster ailleurs que sur ce forum :
Une fois qu'ils étaient passés devant moi, mon cerveau n'a plus vraiment enregistré la suite des événements, mais j'imagine qu'ils sont allés signer sur le trottoir de gauche, sont montés dans les vans et ont pris la route.
Toute la scène m'a semblé durer une fraction de seconde, mais en réalité, elle a duré plusieurs minutes (selon l'enregistrement vidéo d'Adeline). Après leur départ, c'était un peu le chaos comme toujours, les fans erraient sur la route, certaines hurlaient de joie et d'autres pleuraient. J'ai retrouvé Adeline qui était extatique. Elle avait réussi à obtenir leurs autographes à tous les quatre et les prendre en vidéo. Pour ma part, je me sentais complètement confuse et sous le choc. Juste à ce moment là, j'ai reçu un SMS d'une collègue de boulot qui me posait une question technique sur un de mes dossiers dont elle s'occupait pendant mes congés, et je me sentais à des années lumières de mon taf, de mon quotidien.
On s'est éloigné de l'hôtel pour aller manger quelque chose avec d'autres fans comme le groupe n'allait pas revenir de sitôt, et c'est là que je me suis sentie envahie par un énorme coup de blues. Je me sentais vraiment mal, et ça faisait un contraste énorme avec Adeline et les autres qui étaient si heureuses. Je n'arrivais pas vraiment à réfléchir, ni à m'auto-analyser comme j'ai pourtant l'habitude de le faire, je ne comprenais juste pas pourquoi je me sentais ainsi.
On est arrivé au Quick, j'ai commandé leur seul sandwich végétarien, et quand j'ai cherché les autres qui avaient passé commande avant moi, je ne les ai pas tout de suite trouvées. Du coup, j'avais l'impression qu'elles m'avaient abandonnée là, et comme je n'étais franchement pas bien, je me suis assise à la première table que j'ai trouvé pour y manger seule. J'ai envoyé un message à Adeline pour lui dire où j'étais et qu'on se retrouve après. J'avais franchement les larmes aux yeux et la boule dans la gorge qui ne passait pas. Et comme toujours dans ces cas là, j'ai fait exactement le contraire de ce qui aurait pu me faire remonter la pente : je me suis isolée. Heureusement, Adeline (qui n'avait pas reçu mon message) est venue à ma recherche, et je l'ai accompagnée à la table à laquelle tout le monde s'était regroupé. Je n'ai pas du ouvrir la bouche de tout le repas, mais j'écoutais les conversations et c'était tout de qui me fallait à ce moment là. Pendant le repas, j'ai envoyé un message à Sophie (sweetypie ici) pour lui dire que j'avais vu le groupe et que je déprimais, et quelques SMS plus tard, j'ai mieux compris pourquoi je me sentais si mal.
D'une part, j'avais l'impression de ne pas avoir assez profité de l'instant, et j'étais persuadée (à tord) que je n'aurais plus jamais une telle opportunité de les approcher.
D'autre part, la plupart des fois où j'ai vu un groupe que j'appréciais particulièrement, c'était en compagnie de ma meilleure amie. Les deux concerts de TH par exemple, on les avait faits ensemble. Et après chaque concert ou rencontre, on était toujours dans un état d'esprit bien particulier, entre l'euphorie et la grosse déprime, mais à nous deux, on se remontait mutuellement pour supporter le choc et vraiment apprécier ce qui venait de se passer. Seulement ce jour là, elle n'était pas là, puisqu'on a mis un terme à notre relation il y a quelques mois, et du coup, non seulement elle ne m'a pas fait "remonter la pente", mais en plus, j'étais nostalgique de toutes ces fois où elle était effectivement à mes cotés et qu'on avait partagé de super moments. Elle était aussi fan de TH, et on avait parlé de les revoir ensemble et tout ça.
J'étais contente pour Adeline, je savais à quel point elle voulait les voir et combien ça comptait pour elle, donc c'était super qu'elle ait pu les approcher et tout, et qu'elle apprécie autant cette expérience. Mais c'était difficile pour moi de ne pas lui faire sentir que je ne partageais pas sa joie, que je vivais tout ça bien différemment. En fait, je m'en voulais de ne pas arriver à être comme elle, et de mettre ainsi une distance entre nous, mais il m'était impossible de le vivre différemment.
On est retourné à l'hôtel en début d'après midi, prêtes à passer toute l'après midi à attendre. Le groupe est revenu bien vite, mais ils ont filé tout droit des vans à l'hôtel. Je n'ai aperçu que des silhouettes à travers les vitres teintées.
Quelques heures plus tard, on attendait toujours patiemment comme les autres fans. On savait que le groupe était dans une des suites depuis un bout de temps, et qu'il répondait aux journalistes, faisait des photoshoots... leur boulot quoi. A travers la vitre de cette pièce, on distinguait partiellement des personnes qui passaient, sans pouvoir dire vraiment de qui il s'agissait, mais espérant reconnaitre un de membre du groupe.
Après un certain temps, il ne semblait plus y avoir d'activité dans cette suite. Les fans s'étaient lassées de lever les yeux vers cette vitre en vain. Tout le monde discutait, certaines étaient assises par terre, comme Adeline à ce moment là. Pour ma part, j'étais adossée contre un arbre, perdue dans mes pensées. Puis j'ai levé les yeux machinalement vers cette fameuse vitre : et là, je vois Bill, qui regarde tranquillement la foule qui se tient à ses pieds, sans expression particulière, semblant juste curieux de voir ce qui se passe là dehors. Je baisse les yeux vers les autres fans, et je vois que tout le monde continue de discuter, personne n'a remarqué sa présence, sinon ça serait déjà l'anarchie la plus totale, des hurlements, et tout le monde qui accourt dans une direction. Donc je préviens Adeline et les fans avec lesquelles on était qu'il y a Bill à la fenêtre. Puis je relève les yeux vers lui, et je commence à le saluer suivie des autres, tout en lui souriant, ce qui n'était pas difficile parce que c'est Bill quoi
Et comme on était les seules dans la foule à regarder vers lui et à faire un geste lui étant destiné, il nous repère bien vite et il nous salue en retour
Il nous fait "coucou" à travers la vitre, tout souriant
!! Là, on hallucinait grave. J'ai aperçu quelqu'un à coté de lui, je pense que c'était Tom, il s'est retourné tout de suite et est reparti. Quand les autres fans ont remarqué qu'on regardait la vitre avec beaucoup d'attention, elles ont regardé aussi et avant qu'il y ait un mouvement de panique, Bill s'est éloigné. Je dois dire que j'en étais toute retournée qu'il nous ait salué, juste notre petit groupe de 4 fans, avec un sourire en plus, et tout à fait naturellement. Adeline a commencé à se monter tout un film (très agréable
))), selon lequel Bill aurait pu nous faire chercher et nous permettre de monter, juste nous 4, parce qu'on était de "gentilles" fans, comme on n'a pas hurlé, ou flippé comme les autres, qu'on était plus âgées et tout... ça aurait été cool
puis ça ne fait pas de mal de rêver.
Une photo de la fenêtre de laquelle Bill nous a salué :
On a continué de poireauter quelques heures, jusqu'à ce que le groupe sorte à nouveau de l'hôtel en coup de vent. Je les ai à peine vu, une fois de plus. Des fans nous ont dit qu'ils étaient surement aller manger avant d'aller à NRJ, et qu'ils avaient pour habitude lors de leurs précédents voyages de se restaurer au Fouquet's qui n'était pas bien loin de l'hôtel. On a dont suivi ces fans jusqu'au restaurant, juste au cas où ils s'y trouveraient, mais il n'y était pas, on est donc allé mangé au Quick (encore
), sans se douter qu'ils étaient à seulement quelques rues dans un autre restaurant : le Findi.
Après avoir fait un longue pause au Quick, apprécié de pouvoir s'asseoir un peu, et de ne plus être dehors à la merci du vent, on est retourné devant l'hôtel. Des fans avaient installé leur véhicule non loin de l'entrée, et avaient mis NRJ à fond, pour nous en faire profiter. On a donc pu suivre en direct toute l'interview. Une fois terminée, on a repris nos places devant l'hôtel. Il pleuvait un peu, faisait nuit et froid, mais la simple idée de savoir qu'ils allaient bientôt revenir nous réchauffait le coeur. Adeline et moi étions toujours en face de l'entrée de l'hôtel, juste derrière une première rangé de fans, sur le trottoir qu'on avait squatté toute la journée.
Des fans sont passées devant nous pour nous demander d'applaudir quand le groupe arriverait et de ne surtout pas hurler. Elles nous ont dit que d'autres fans avaient fait ça ailleurs par le passé, et que le groupe était venu signer des autographes grâce à ça. Elles voulaient donc répéter cette expérience positive.
Une autre fan est passée devant nous, nous ordonnant de rester bien en ligne et calmes, de ne pas hurler, de ne pas chahuter et que si on se comportait bien, le groupe viendrait surement signer, qu'ils passeraient devant nous, qu'ils feraient tout le long du trottoir et que tout le monde aurait leurs autographes. Elle est passée plusieurs fois en répétant le même message, se faisant un peu remettre en place par certaines fans, mais pour ma part, je n'aurais qu'une seule chose à lui dire : un très grand MERCI
Parce que tout ce qui c'est passé ensuite, c'était grâce à elle, grâce à sa grande gueule, alors vraiment, chapeau d'avoir pris les devants comme ça. Le personnel de l'hôtel - qui s'était battu toute la journée pour contenir les fans et éviter les débordements - la regardait avec amusement, visiblement satisfait que les fans sachent se gérer elles-mêmes.
Le groupe est arrivé rapidement. Sous une légère pluie, dans la magie des nuits parisiennes, les vans se sont garés devant l'hôtel. Les fans ne se sont pas jetées sur les vans comme précédemment, elles sont restées alignées bien sagement, et on a commencé à applaudir. C'était parfait, jusqu'à ce que les fans sur notre gauche se mettent à chanter, on leur a dit de se taire, mais rien à faire. Les TH sont quand même venus signer. Ils ont commencé sur la droite, leurs gardes du corps à leur coté tenant des parapluies rouges au-dessus de chacun d'entre eux. Les fans restaient assez calmes vu la situation. Il faut préciser qu'il n'y avait aucune barrière, aucune sécurité entre les fans et le groupe, sauf le personnel de sécurité en quantité réduite qui n'aurait pas pu faire grand chose si la foule devenait folle.
Ils sont arrivés vers moi. J'ai passé mon bras au-dessus de l'épaule de la fille devant moi pour tendre le boitier du DVD "Caught On Camera!" afin qu'ils le signent. Georg est arrivé en premier. Il était impressionnant, ou plutôt, il était fidèle à lui même mais j'étais troublée de le voir passer à moins d'un mètre de moi, tout sourire, calme et ouvert aux fans. Bill est arrivé ensuite, inutile de vous dire qu'il était magnifique
, une sculpture humaine, aucun mot ne peut le décrire à sa juste valeur. Je me souviens l'avoir regardé venir, mais pas quand il m'a signé mon autographe, pas quand il était juste devant moi. Je ne l'ai pas regardé, parce que j'étais trop obnubilée par le prochain membre qui arrivait sur moi. Vous vous en doutez, la seule personne qui peut me faire détourner le regard de Bill, c'est Tom
Je l'ai vu venir, puis s'arrêter juste devant moi, signer mon DVD d'un geste machinal.
Avant que le groupe n'arrive, je m'étais promise à moi-même de rester calme, de ne pas flipper, pour bien apprécier chaque seconde de ce qui allait se passer, pour bien me souvenir de ce moment où ils seraient là, face à moi. J'ai aussi décidé de ne pas chercher à prendre de photos, pour ne pas gaspiller mon temps et mon attention à vouloir faire de beaux clichés, et vraiment me concentrer sur eux et rien d'autre. En plus, comme je les avais déjà vu le jour même, le plus gros "choc" était passé, je n'étais plus aussi survoltée que la première fois.
Donc Tom est arrivé devant moi. Malgré sa grande taille, il était un peu plus bas que moi puisqu'on était toujours sur le trottoir et lui pas. Je l'ai regardé calmement. J'ai réussi à continuer de respirer, mon coeur s'est emballé comme si je courais un marathon (forcément, c'est Tom
) mais ma mémoire a bien enregistré chaque milliseconde de son passage. Je me souviens que son visage était bien éclairé, pourtant il faisait nuit, je me demande si une personne de leur équipe tenait un spot de lumière ou quelque chose. Je me souviens aussi qu'il était hyper concentré sur les signatures, qu'il n'a levé les yeux à aucun moment contrairement à Georg et Bill. Il avait la tête découverte et je me suis dit pour la première fois que cette coupe lui allait vraiment bien. Je me rappelle aussi que Bill avait le teint vraiment très clair, presque blanc et que Tom faisait contraste avec son beau bronzage.
Gustav est arrivé ensuite, je dois avouer que je ne lui ai pas porté une grande attention, je voulais juste sa signature pour avoir les quatre, et il me l'a donné. J'ai retiré mon bras d'au-dessus de l'épaule de la fille devant moi pour regarder les dédicaces, et à première vue, je ne voyais rien du tout. Il n'y avait pas énormément de lumière, et la pochette était foncée, mais je ne voyais rien, donc j'étais déçue et je me demandais si ce n'était pas le fait que la surface du boitier était plastifiée qui n'avait pas permis aux feutres de laisser une vraie trace. J'avais toujours ma lettre pour Tom à portée de main, et je savais que je n'avais aucune chance de la lui donner, mais je me dis que je pourrais peut être faire signer l'enveloppe, pour avoir vraiment leurs autographes de façon visible. J'ai regardé sur ma gauche, le groupe continuait de signer, même s'il y avait toujours plus d'excitation dans la foule. Je savais qu'on était sensé rester en place, et laisser la chance à chaque fan d'avoir une signature et de passer quelques secondes en face à face avec le groupe, mais j'avais vraiment envie d'avoir une dédicace et aussi de les revoir si c'était possible. Donc j'ai filé sur la gauche, comme beaucoup d'autres fans d'ailleurs. Je n'ai bousculé personne, je ne voulais pas causer de tord aux fans qui ne les avaient pas encore vu, je suis juste passée derrière elles. Mais les fans au bout du trottoir ont commencé à flipper, j'imagine qu'elles pensaient que le groupe n'irait peut être pas jusqu'à elles. La ligne c'est donc brisée. Des fans se sont précipitées vers le groupe, d'autres plus disciplinées n'ont pas bougé et sont donc restées derrière, et n'ont pas eu d'autographe. Comme la foule a bougé, ça devenait chaud pour les TH, ils sont donc repartis bien vite dans l'hôtel.
Pour ma part, j'étais très contente d'avoir eu une deuxième chance de les voir de si près et d'avoir enfin eu leurs signatures. Puis les voir comme ça, la nuit, sous une légère pluie, devant ce beau palace, ça avait quelque chose de particulier, une ambiance singulière. Un moment magique. Là, je savais que je n'avais aucune raison de regretter mon voyage sur Paris, j'avais reçu exactement ce que j'étais venue chercher.
J'ai retrouvé Adeline dans le chaos habituel qui suivait toujours leur passage. Des fans pleuraient à chaudes larmes parce qu'elles n'avaient pas eu d'autographe, c'était moche pour elles, mais j'étais ravie pour moi. Disons que la plupart des fans présentent vivent à Paris, elles auront bien d'autres chances de les voir, moi pas.
En regardant les documents que les autres fans avaient fait signer par le groupe (autour de moi), j'ai constaté qu'il n'y avait "rien" sur ces derniers non plus. Je veux dire que le groupe a signé des autographes "invisibles" parce que les feutres ne marchaient pas ! En fait, quand je regarde ma pochette à la lumière, je vois bien les 4 signatures parce que les feutres sont bien passés dessus et ont laissé des traces comme le carton était un peu mou et qu'ils ont bien appuyé, donc ça me rassure quand même, mais on ne les voit pas clairement. En réfléchissant après coup, je me suis dit qu'ils s'en étaient forcément rendu compte quand ils ont signé - surtout sur les pages blanches - qu'ils ne laissaient aucune trace, mais ils ont continué comme si tout était normal. J'imagine que s'ils s'étaient arrêtés de signer pour demander d'autres feutres, la foule aurait été prise de panique, des fans auraient cassé les rangs, et tout serait parti en vrille. Il valait donc mieux qu'ils fasse "comme si" et qu'on ait au moins le plaisir de les voir passer devant nous, et surtout, qu'ils ne soient pas chahutés par le public parce qu'il y avait une bonne centaine de fans et trop peu de sécurité.
Le lendemain, j'ai hésité à retourner à l'hôtel. Adeline devait reprendre le travail, elle ne pouvait donc pas venir avec moi, et j'étais vraiment épuisée physiquement et moralement, je n'avais qu'une seule envie : rentrer chez moi, retrouver mon copain et une vie normale loin de cet univers de TH et toute sa folie. Je suis donc repartie, satisfaite de cette aventure mais quand même un peu triste de ne pas avoir pu le vivre à fond, apprécier vraiment la chance que j'ai pu avoir.
Pour conclure, je dirais que j'hésite encore à cet instant entre le fait de repartir les voir dès que possible ou plus jamais. Je veux dire qu'en attendant devant leur hôtel, j'ai vu et entendu des témoignages de fans qui passent la plus grande partie de leur vie à les suivre, de pays en pays, dans l'espoir de les croiser encore et encore, de forcer le contact, d'aller toujours plus loin. Je trouve ça tentant d'un coté, et complètement hors des réalités de la vie d'un autre. Je sais que je ne serais jamais vraiment heureuse si je dédie toute ma vie à aimer une icône, une star inaccessible, un rêve... parce que je n'aurais jamais ce que je veux vraiment, je serais perpétuellement en attente. Alors que dans ma vie réelle : j'ai un travail, une bonne situation, un homme qui m'aime vraiment et qui me correspond. Quand je fais le point ainsi, je sais qu'il est plus raisonnable de m'axer complètement sur mon petit quotidien et de me contenter de voir les TH quand ils viennent sur Strasbourg. Seulement comme on dit : le coeur a ses raisons que la raison ignore. C'est bien mon problème avec Tom.
En revenant, j'ai fait un gros "break" de TH, j'ai complètement évité tout ce qui pouvait me faire penser au groupe, pour tourner la page et me remettre de cette virée sur Paris. Maintenant, ça va mieux, j'ai redéfini mes priorités dans ma vie, tout en restant fan du groupe et en me réjouissant de ma prochaine rencontre avec eux
))