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Tokio Hotel a fait crier le Zénith
Emmanuel Marolle | Publié le 18.04.2007
Le Zénith, (Paris XIXe),
21 h30
.
Assister à un concert de Tokio Hotel, c'est pénétrer dans un monde parallèle. Un
univers où tout Paris chante allemand, parle allemand, même en n'ayant pas appris l'allemand.
Hier soir, au Zénith, on restait sans voix face aux 6 000 autres, reprenant tous les hymnes
variétés-rock de ces quatre gamins qui mettent les adolescentes à leurs pieds, germanophones
ou pas.
« J'ai acheté des logiciels pour apprendre l'allemand grâce à eux, » expliquait Charlotte
jeune Parisienne de 17 ans plutôt branchée espagnol jusque-là. Elle brandissait pourtant une
banderole faite main où l'on pouvait réviser ses vieux cours de lycée. « Du bist mein Herz,
du bist mein Engel », traduisez « tu es mon coeur tu es mon ange », déclaration d'amour à Bill
et Tom, les jumeaux stars de Tokio Hotel. « Ils sont trop bien, géniaux, trop beaux, ils ont
les mêmes préoccupations que nous, parlent de nos problèmes, on s'identifie à eux », s'enthousiasmait
Sabrina, 15 ans.
Des fans pris de malaise
Marine, elle, sortait soudain sa botte
secrète, un slogan écrit sur une feuille blanche qu'elle allait brandir pendant le concert.
« Baise-moi dans la chambre 483 », référence au titre du dernier album de son groupe fétiche
« Zimmer 483 ». Est-ce bien raisonnable ? « C'est une blague. Ça les fait rire ce genre de trucs
quand ils les voient dans la salle. » Nous voilà rassurés. Quoique. Car les miss avaient fait
le pied de grue dès le matin pour croiser les jeunes stars devant leur hôtel. « On ne vous dira
pas où il est. Si c'est dans le journal, tous les fans vont le savoir et le groupe ne sera pas
tranquille, prévenait Marine. Car, nous, on n'est pas des hystériques. Par exemple, on n'achète
pas de tee-shirts. Il faut garder sa personnalité tout de même. »
Mais quand vers 20 heures,
Tokio Hotel débarquait au milieu d'un décor métallique, les bonnes intentions volaient en éclat.
A vrai dire, il était impossible de supporter décemment les cris de jeunes filles qui ne répondaient
plus de rien, au point de frôler le volume maximal autorisé. Ici et là, certains techniciens
craignaient même que le système de sécurité sonore fasse disjoncter la salle devant la puissance
de la foule, tandis que la sécurité n'en finissait pas d'évacuer des fans pris de malaise. «
C'est de la folie », commentait une maman en allant reposer ses oreilles dans le hall du Zénith.
Des parents souvent compréhensifs. « Moi à son leur âge, j'aimais Led Zeppelin et les Rolling
Stones, commentait Jacek, 45 ans, venu accompagné Manon sa fille de 12 ans pour ce qui était
son premier concert. C'est une mode, ça lui passera. »
Le Parisien
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