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 [@] Pascal Nègre " Le disque physique a encore de l'avenir "

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axia

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MessageSujet: [@] Pascal Nègre " Le disque physique a encore de l'avenir "   [@] Pascal Nègre " Le disque physique a encore de l'avenir " EmptyLun 31 Jan 2011 - 9:51

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Pascal Nègre " Le disque physique a encore de l'avenir " (Lefigaro.fr)



Citation :
A quelques jours de l'ouverture du Midem de Cannes, qui dressera un bilan de l'année musicale écoulée, le patron d'Universal Music France remonte au créneau pour défendre le disque, les artistes français et la loi Hadopi, qui a fait reculer le piratage. Entretien sans langue de bois.

Chaque année en janvier, à Cannes, Pascal Nègre est un des personnages majeurs du Marché international du disque et de l'édition musicale (Midem) et ses déclarations y sont toujours très attendues. Rien de surprenant à cela : Universal Music France, qu'il préside, représente plus du tiers du marché français du disque. Les professionnels le connaissent bien, car cet ancien animateur de radio devenu attaché de presse a ensuite été à la tête de labels aussi importants que CBS ou Barclay. Le grand public l'a découvert quand il est devenu membre du jury de la « Star Ac' ». Mais sa vraie légitimité, il la doit à son flair qui l'a poussé, comme il le rappelle dans son livre de souvenirs, Sans contrefaçon (Fayard), à mettre en avant des artistes aussi diffé rents que Mylène Farmer, Marc Lavoine ou Alain Bashung. Entretien avec un homme passionné qui n'a pas sa langue dans sa poche.

Le Figaro Magazine - Avec la baisse des ventes deCD, serez-vous encore demain une maison de disques? Votre nouvelle appellation ne sera-t-elle pas plutôt «maison d'artistes»?

Pascal Nègre - Effectivement, nous serons plutôt des « maisons de musiques » car nous accompagnons les artistes de bout en bout. Mais votre question est un peu une provocation, car je considère que le disque physique a encore un bel avenir devant lui. Le plaisir de collectionner, le plaisir d'offrir - un disque acheté sur deux est un disque offert -, le retour du vinyle... tout cela signifie que l'objet est important. Voilà pourquoi, pour rendre l'objet plus attractif, nous travaillons beaucoup sur des coffrets, sur des collectors, sur des séries limitées.

Où seront vendus ces «objets»?

Dans les mêmes espaces qu'aujourd'hui ! Pour mémoire, Leclerc est devenu le deuxième vendeur de disques en France, et Carrefour est en train de rethéâtraliser son offre culturelle...

On dit pourtant que la Fnac songerait à arrêter la vente des CD?

Si elle ne vend plus de CD, plus de livres, plus de DVD, elle va s'appeler Darty !

N'est-on pas entré dans une période où l'objet est quelque chose de jetable?

Il faut se méfier des idées toutes faites. On dit que la génération ado n'achète plus de CD et qu'elle ne fait que du téléchargement illégal. J'aimerais que l'on me dise qui a acheté les 500 000 exemplaires de Tokio Hotel... Je ne pense pas les avoir vendus à des grands-mères ! En revanche, la nouvelle caractéristique de cette génération, c'est que ce sont les filles qui achètent les disques.

L'autre nouveauté ne serait-elle pas que l'on achète aujourd'hui un titre plutôt qu'un artiste?

C'est vrai que l'on achète surtout le disque du moment. Tout notre travail est donc de faire en sorte que le public adhère à l'artiste, et pas seulement au titre. Il est indéniable que nous avons une difficulté avec le « deuxième » album, qui connaît toujours des ventes moins importantes que le premier. Une carrière est un marathon, à nous de l'accompagner.

La génération ado a-t-elle encore des artistes de référence?

L'artiste que l'on a aimé à 18 ou 20 ans, on va consciemment ou inconsciemment le suivre toute sa vie. En revanche, les 13-17 ans sont plus volatiles, mais c'est normal, ils découvrent la vie. La différence, c'est qu'aujourd'hui la consommation de musique commence plus tôt, dès 8 ans. Or une fille de 8 ans et une fille de 15 ans ne sont pas la même personne. Elles ne s'habillent pas de la même manière, n'écoutent pas la même radio. Il est normal qu'elles n'écoutent pas la même musique. On a ainsi des cycles de deux ans qui correspondent à toutes les révolutions que vivent les ados.

Depuis le début de votre carrière dans la musique, avez-vous l'impression que celle-ci a beaucoup changé?

Il y a certes des changements profonds, mais aussi des données fondamentales. On ne fait pas une carrière en chantant le Bottin. En France, le texte est essentiel : un bon texte, un texte qui a du sens, un texte dont on va se rappeler quelques phrases qui sont presque des slogans. Chez les Anglo-Saxons, cette donnée-là est moins importante. Pensez au «She loves you yeah, yeah, yeah» des Beatles ! Et puis il y a la mélodie, ce qui fait que l'on garde un titre en tête. Ces deux fondamentaux, Verdi les avait totalement fait siens. En revanche, les arrangements, les orchestrations ont beaucoup changé. Les artistes eux-mêmes réarrangent leurs titres, ce qui leur permet de donner un nouvel éclairage à leurs morceaux. Vanessa Paradis a fait une nouvelle version live reggae de Joe le taxi, puis une version acoustique. Calogero, dans son dernier album de best of, a fait tout un disque de reprises en version symphonique.

Votre travail ne devient-il pas plus artisanal?

Il l'a toujours été, même si on a eu l'illusion à un moment d'être à une échelle industrielle. Cela a correspondu à l'explosion du marché de la musique dans les années 90. Je pense aussi qu'il y a eu des managers à la tête des maisons de disques qui étaient de purs « marketeurs » et qui parlaient plus de produits que d'artistes. Pour ma part, je n'ai jamais considéré les artistes comme des boîtes de petits pois. D'abord parce qu'ils parlent, et aussi parce que chaque artiste a son univers et veut exprimer son image. Il faut que nous l'aidions dans cette démarche pour qu'il soit compris par le public sans se trahir. Nous faisons de la dentelle. Le cercle restreint qui s'occupe d'un artiste, c'est trois ou quatre personnes. Pour chaque nouvel artiste, cette équipe va tenter de créer le buzz, d'élargir le cercle. On va avoir un entrefilet dans Le Figaro, et puis une radio va passer un titre. C'est un travail de très longue haleine. Les gens confondent paillettes et poudre d'or. Il ne faut pas se leurrer, le chiffre d'affaires d'Universal Music France est celui d'un hypermarché de province.

Etre artiste aujourd'hui est-il moins rémunérateur qu'hier?

Oui, les métiers de la musique sont moins rémunérateurs. Quand on perd 50 % de son chiffre d'affaires, il ne peut pas en être autrement. Mais on est dans ce métier par passion. L'artiste est redevenu un saltimbanque. Un artiste qui fait un disque d'or gagne aujourd'hui 2 000 euros par mois. S'il est auteur-compositeur, cela veut dire 500 euros au plus par mois.

La loi Hadopi a-t-elle freiné le chargement illégal?

Effectivement, le marché est en train de se stabiliser. Pour la première fois sur les douze mois qui ont suivi la promulgation de la loi, le marché a été positif alors qu'auparavant nous perdions de 10 à 15 % par an. La chute a été enrayée en Allemagne. Dans les pays qui ont établi un cadre juridique expliquant aux citoyens qu'il y avait des règles du jeu, la piraterie a chuté.

Pourquoi UFC-Que choisir a-t-elle choisi comme cheval de bataille la gratuité de la musique?

Je n'ai pas compris. Quand on prend l'exemple de l'Italie, où la production musicale a été totalement détruite par la piraterie, on s'interroge. Il faut savoir qu'il y a des semaines où ne sort aucun nouvel album de musique italienne. Je n'ai pas l'impression que ce soit une très bonne chose pour le consommateur. Défendre les consommateurs, c'est faire en sorte qu'ils puissent avoir le choix. Il est donc important que tous les genres, tous les styles musicaux existent. Si nous n'avions produit que la « Star Academy », ce serait dramatique. Ce qui est génial, c'est que nous avons aussi produit Cecilia Bartoli, Hélène Grimaud ou Zazie. Cela s'appelle la diversité. La fonction sociale et politique de la musique est essentielle.

Le formatage actuel des radios en France n'est-il pas un obstacle à cette diversité?

Il y a un contournement de la loi par les radios qui n'est pas acceptable. Il devrait y avoir 40 % de chansons françaises sur leurs antennes. Je vous rappelle que seuls 30 % des disques vendus sont des productions de l'étranger. Les radios ont donc des obligations très en deçà de la réalité du marché. Si on prend tous les passages, sur toutes les radios, des nouveaux talents, 12 chansons représentent 95 % des passages alors que ce sont plusieurs milliers de chansons qui sont produites tous les ans. Quand les radios passent un titre international, celui-ci a déjà été éprouvé ailleurs, si bien qu'elles ne prennent aucun risque. Pour un nouveau talent français, elles s'attendent mutuellement. Les radios ne « démarrent » plus un artiste, elles sont trop timorées. Elles le récupèrent une fois qu'il y a eu un buzz sur le net.

Ecoutons-nous la musique de manière plus égoïste qu'autrefois?

C'est vrai qu'écouter la musique c'est s'isoler, alors qu'autrefois cela rassemblait. Mais le problème principal n'est pas là : il tient au matériel avec lequel on l'écoute. Dans une chambre d'ado, l'ordinateur qui fait office de chaîne hi-fi, pardonnez-moi, mais c'est de la m*rde ! On passe des nuits entières en studio à essayer que le troisième violon sonne juste avec un son plus cristallin et les ados écoutent ça sur des casseroles. C'est monstrueux et surtout moins bon qu'un transistor autrefois. Attention à ce que cette génération ne perde pas l'oreille, comme il y a trente ans une autre génération a perdu le goût avec les fast-foods. Je trouve dommage que l'on régresse ainsi.-
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SweetiePie
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MessageSujet: Re: [@] Pascal Nègre " Le disque physique a encore de l'avenir "   [@] Pascal Nègre " Le disque physique a encore de l'avenir " EmptyLun 31 Jan 2011 - 13:37

Très intéressant cet article, merci Axia! :-)

Enfin il a l'air optimiste quant aux effets de la loi Hadopi... moi je lisais dans DirectMatin l'autre jour que c'était loin des attentes et qu'il fallait passer à la phase 3 du processus, la phase juridique...
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Diana

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MessageSujet: Re: [@] Pascal Nègre " Le disque physique a encore de l'avenir "   [@] Pascal Nègre " Le disque physique a encore de l'avenir " EmptyLun 31 Jan 2011 - 20:20

Intéressant.
Je ne sais pas où ça en est ave cla loi Hadopi mais le téléchargement illégal c'est juste un fléau !
Sinon, j'espère bien que le disque physique a encore de l'avenir. Je trouverais ça nulle s'il disparaissait. J'aime avoir un CD dans les mains plutôt que de télécharger :nah:
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MessageSujet: Re: [@] Pascal Nègre " Le disque physique a encore de l'avenir "   [@] Pascal Nègre " Le disque physique a encore de l'avenir " Empty

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