Source : http://www.evous.fr/musique/Tokio-Hotel-Interview-Humanoid,8263.html
Alors que leur nouvel album
Humanoidcartonne déjà dans les charts, les Allemands de Tokio Hotel sont de
retour en France. Installés confortablement dans un palace parisien
encerclé par des fans toujours fidèles, Bill, Tom, Georg et Gustav nous
ont accordé une interview exclusive malgré un emploi du temps sous
haute tension.
Bonjour ! Vous êtes de retour en France, vous semblez vous y plaire ! Bill : Oui totalement ! Nous sommes toujours très heureux de venir
ici ! A chaque fois, quand on arrive, on regarde par les fenêtres de la
voiture et on se dit
"Waouh, c’est vraiment une belle ville Paris" !
L’album est n°1 en Allemagne, il a aussi bien démarré en
France. Dans toute l’Europe, les fans sont au rendez-vous : est-ce un
soulagement pour vous ? Bill : Nous sommes vraiment très contents et très satisfaits ! C’est
exactement ce qu’il nous fallait, d’écrire de nouvelles chansons, de
créer de nouveau. Globalement on est très heureux de toutes les
critiques qu’on entend sur l’album pour le moment.
On parle souvent d’un come-back mais vous n’avez quasiment pas
arrêté entre la fin de votre dernière tournée et l’entrée en studio :
où avez-vous trouvé l’énergie et la motivation pour enchainer sur ce
nouvel opus ? Bill : En fait on se le demande aussi parfois ! (rires) Évidemment,
parfois on est super fatigués, épuisés, et on n’a pas du tout envie de
se lever. On se dit qu’on a besoin d’une pause. Mais en même temps, on
a besoin de faire de la musique, on a très envie de sortir un nouvel
album, de partager notre musique… Alors finalement je crois que toute
cette énergie on la puise là-dedans, c’est notre vie, c’est ce qui nous
fait tenir.
La pression et l’enjeu étaient-ils plus forts sur Humanoid que sur les précédents albums ? Tom : Pour la première fois, on a vraiment conçu un album avec une
visée internationale, avec une sortie en même temps dans le monde
entier donc forcément on a eu la pression. Avec une seule date de
sortie pour l’album, ce n’était pas évident. Mais on a vraiment essayé
de ne pas penser à ça quand on était en studio, de vraiment se
concentrer sur ce qu’on faisait.
Au niveau du son, on découvre des sonorités un peu plus électro. Pourquoi ce virage qui pouvait s’avérer risqué ? Tom : Ca faisait deux ans qu’on n’était plus rentré en studio, qu’on
était sur les routes en tournée. On a donc voulu essayer d’autres
choses, on a bien réfléchi chacun de notre côté, on a cherché à
l’intérieur de nous ce qu’on avait vraiment envie de faire et au final
on a un son élargi. Ce n’est pas totalement nouveau, c’est toujours
nous, en un tout petit peu différent (sourire).
Quels sont les thèmes et messages que vous avez voulu aborder ? Bill : Je ne crois pas qu’il n’y ait qu’un seul message. Chaque chanson
a sa propre histoire, un contenu, et il n’y avait pas une chose unique
qu’on voulait faire passer. En fait, ce qu’on a vraiment voulu faire
avec
Humanoid c’est faire plaisir à nos fans, à ceux qui allaient nous écouter.
Entre les versions allemandes et anglaises vous n’avez pas toujours gardé le même thème. Hey Du par exemple n’a pas du tout la même signification que Hey You : pourquoi ? Bill : Oui, c’est vrai. Mais c’est parce que cette fois, on n’a
vraiment pas eu envie de faire de traduction littérale. On a donc écrit
directement dans les deux langues et même si ça traite du même sujet,
il est vrai que dans une version on a plus approfondi quelque chose qui
dans l’autre n’est qu’une allusion. Il y a donc vraiment deux versions.
Vous avez continué de travailler avec les producteurs de vos
débuts mais il y a aussi des collaborateurs étrangers et reconnus comme
Guy Chambers ou Ryan Tedder… Bill : On a voulu avoir des idées neuves. Quand on était enfermé dans
le studio, on voyait déjà l’album un peu comme un film, on avait des
images en tête et on a senti qu’on avait besoin de quelque chose de
nouveau.
Les médias ont du mal à vous voir grandir, à vous sortir de
cette image de groupe pour ados : est-ce agaçant de devoir encore et
toujours prouver votre crédibilité ? Bill : Là, on commence à devenir vieux, on arrive à un âge où c’est un
compliment d’être pris pour des ados (rires). Non, on a l’habitude de
ça, on fait avec.
Vous vivez sous un microscope où tout est commenté : changement
de tenues, de coiffures, de poids… Y a-t-il eu un moment où vous avez
eu envie de tout plaquer ? Bill : Oui, c’est arrivé. Parfois, ce que je lis dans la presse me met
en colère, ça me tape sur les nerfs. Vraiment. Surtout que les gens
écrivent souvent sur tout sauf sur notre musique et c’est ça le pire.
Mais il faut se faire une raison, en prendre l’habitude et essayer de
ne pas tout lire.
Vous
avez des millions de fans très dévoués et surtout très organisés :
est-ce une pression en plus pour vous d’être suivis partout ? Bill : Cela dépend comment c’est fait. Quand on arrive dans un pays et
qu’il y a des fans qui nous attendent, évidemment c’est génial. Mais il
ne faut pas que ça dépasse certaines limites. Il y a quelques jours par
an -et on peut vraiment les compter sur les doigts d’une main- où on
aimerait avoir notre vie à nous, notre vie privée. Donc tant que ça ne
devient pas trop envahissant, moi ça me va.
Tom : Mais le soutien qu’on reçoit quand on arrive quelque part, c’est
vraiment fantastique. Par exemple, les fans qui votent pour nous, qui
donnent sans arrêt de leur temps et grâce à qui on gagne des prix,
c’est génial. Pareil pour ceux qui nous accueillent partout où nous
sommes, il faut leur dire merci.
Il y a une vraie prise de risque sur cet album, que ce soit au
niveau vocal où Bill essaie des choses différentes, mais aussi avec
Georg et Tom qui se mettent à jouer d’un autre instrument : est-ce une
source de stress en vue de la future tournée ? Tous : Non !! (rires)
Bill : Tout va bien se passer ! On était en Grèce il n’y a pas
longtemps, on y a fait notre premier mini concert et tout s’est déroulé
à merveille. Tom fait du piano, Georg s’est mis au synthé et ça marche
bien.
Tom : Le piano, c’est parce que j’aime ça mais aussi parce je sais que
ça plaît aux filles ! (rires). Je ne suis pas le meilleur pianiste
évidemment mais ce que je joue, je le joue bien et ça me plaît.
Bill et Tom : votre succès a-t-il changé votre relation de frères jumeaux ?Bill : Non, en privé ça ne se passe pas du tout comme dans le groupe où
je suis plus mis en avant. Quand on est Tokio Hotel, je suis un peu la
star, sur le devant de la scène (rires). Mais en privé, on n’a pas ce
genre de rôles, on n’a pas décidé que c’était moi le plus important !
Dans un groupe, celui qui chante est celui qui est devant, mais dans la
vie ce n’est pas comme ça !
Propos recueillis par Carole Bouchard