[ Série d'OS ] Un silence.

[ Bill ]

Il y a quelques années, je recevais une lettre à l'enveloppe déchirée.
L'intrigue qu'elle m'inspira ne trouva jamais d'égal.
Minutieusement, je l'avais tourné et retourné entre mes mains.
Elle était imbibée d'un parfum qui me chatouilla les narines.

Il y a quelques années, je recevais une lettre à l'enveloppe déchirée.
Me précipitant pour en découvrir le contenu,
Je déversé malencontreusement la poudre de fée qu'on y avait caché.
L'écriture allongée, dessinée me grisait.

Il y a quelques années, je recevais une lettre à l'enveloppe déchirée.
Mes yeux parcourant le papier délavé se perdaient nerveusement,
Et je comprenais que parfois, mon rôle était bien trop lourd à endosser,
Les O se fondant dans les U me contaient une histoire dont je me refusais à connaitre la fin.


Il y a quelques années, je recevais une lettre à l'enveloppe déchirée qui disait :

"J'aurais aimé t'offrir un sourire lorsque le tien file,
J'aurais aimé te donner un de mes souffles lorsque les tiens sont saccadés,
J'aurais aimé te tendre la main lorsque tu glisses par ces froides matinées d'hiver durant lesquels le monde est engourdi,
J'aurais aimé partager, un rire, une larme, un souffle, une caresse lorsque tu te refuses à être seul.
Si le suicide est un crime, tu seras mon bourreau.
Je disparais sous le poids de mes espoirs vains.
Ceux que tu m'as offert il y a bien longtemps, souviens toi. "
Inconnu

Il y a quelques années, je recevais une lettre à l'enveloppe déchirée
Nerveusement mes mains la chiffonnaient,
Essayant désespérément de faire disparaître ces mots écrit à l'encre noir.
Lui lançant un dernier regard, je la glissais dans le tiroir de la table de nuit de l'hôtel ( sans vie ) dans lequel nous nous trouvions;
Sa proximité me rappelerai une seule chose :
A jamais je serai le bourreau de mon existence.
Un être ne pouvant que lire des appels au secours sans jamais pouvoir y répondre.

Sous ma plume quelque mois plus tard, naîtrait Spring nicht. Comme une évidence ...

Le 07 décembre 2007.


Bill,

C'est ce manque de toi qui se propage en mon corps tel une douleur sourde.
C'est ce manque de tes bras qui me rend glaciale et qui me fait mourir.
C'est ce manque de ton regard qui me perd , qui m'efface, qui m'empêche d'avancer.
C'est ce manque de ta présence qui jour après jour siffle à mes tympans que demain ne doit pas exister.


Mais es tu seulement conscient de cela ?


Je ne crois pas ...

Tu ne connais pas ce sentiment d'incomplétude. Ce sentiment de vide permanent.
Ce vide qui au fil du temps se transforme en espoir, en promesse que tu semble me murmurer ...
Les promesses sont du vent ... Elles me mentent ... Tu me mens.
Que la réalité soit cruelle. Mais ne me laisse pas imaginer l'impossible si c'est pour mieux me le reprendre.



Pas un jour ne passe sans que je n'ose songer à toi. Juste à toi. A cette perfection si imparfaite que tu sembles incarner.
A cet être si incroyablement magnifique, dont on dirai qu'il ne peut exister mais que pourtant tu réussis à incarner à merveille.
C'est une réalité bien trop fausse. Un tissu de mensonges.

Si tu es toi même un mensonge, qu'est-ce-que la réalité ? ...

Me répondra tu un jour ?

...

Si demain doit exister,qu'il soit heureux ... Que tu sois heureux ...
Ton bonheur lui seul est une certitude ... Il est la seule vérité que je puisse encore m'offrir.
Mais après tout c'est peut être suffisant ...