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 [Fanfiction terminée] Les yeux du cobra.

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Nétoiile

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MessageSujet: Re: [Fanfiction terminée] Les yeux du cobra.   [Fanfiction terminée] Les yeux du cobra. - Page 17 EmptyLun 29 Aoû 2011 - 21:11

Je suis vraiment contente que tu ai trouvé l'inspiration ! Very Happy (Pour toi et pour moi, je commençais à me dire qu'il y aurait pas de fin ^^)

20 000 mots ? :ouch: C'est pas de l'inspiration que tu as eu là ! oO Bravo quand même ! :bravo:

Et tu dois être triste de savoir que tu as fini de l'écrire ... *Câlin* !
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MessageSujet: Re: [Fanfiction terminée] Les yeux du cobra.   [Fanfiction terminée] Les yeux du cobra. - Page 17 EmptyLun 29 Aoû 2011 - 21:16

p*tain, ouais, je sais pas ce qui m'est arrivé [Fanfiction terminée] Les yeux du cobra. - Page 17 Question
J'ai l'impression de sortir d'une semaine de transe, pendant laquelle j'étais carrément absorbée dans un autre monde What a Face

Citation :
(Pour toi et pour moi, je commençais à me dire qu'il y aurait pas de fin ^^)
Non, ça c'était pas envisageable [Fanfiction terminée] Les yeux du cobra. - Page 17 Honte
Et oui, je suis un peu triste, enfin, ça va. Jpense que le jour où j'posterais l'épilogue, là, ça va douiller... [Fanfiction terminée] Les yeux du cobra. - Page 17 Snif [Fanfiction terminée] Les yeux du cobra. - Page 17 Nah

J'vous préviens, les prochains chapitres sont trèèès longs et intenses cyclops [Fanfiction terminée] Les yeux du cobra. - Page 17 Cool
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Nétoiile

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MessageSujet: Re: [Fanfiction terminée] Les yeux du cobra.   [Fanfiction terminée] Les yeux du cobra. - Page 17 EmptyLun 29 Aoû 2011 - 21:19

Je trouve ça bien ! Tu étais à fond dedans, tellement concentrée ! :oui:
Je sens qu'ils vont tout pété ces chapitres ! bounce

Citation :
J'vous préviens, les prochains chapitres sont trèèès longs et intenses cyclops

Avec 20 000 mots j'imagine ! :rire2:

T'inquiète, à la fin on se fera toutes un câlin forum ! Very Happy
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MessageSujet: Re: [Fanfiction terminée] Les yeux du cobra.   [Fanfiction terminée] Les yeux du cobra. - Page 17 EmptyMar 30 Aoû 2011 - 12:32

Après le *câlin téléphone*, le *câlin foruuuum* :rire2: :coeur:
Ah ça pour être longs, ils le seront. J'ai hâte ! (j'me disais en plus qu'on te voyait plus trop sur le flood et tout, je comprends pourquoi, tu étais dans un autre mooonde cyclops)
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MessageSujet: Re: [Fanfiction terminée] Les yeux du cobra.   [Fanfiction terminée] Les yeux du cobra. - Page 17 EmptyMar 30 Aoû 2011 - 16:26

Bon, allez, je me décide à répondre aux commentaires [Fanfiction terminée] Les yeux du cobra. - Page 17 Ange

Citation :
bill, joue pas au con! [Fanfiction terminée] Les yeux du cobra. - Page 17 619466

Citation :
Bill...joue pas avec le feu tu risques de te brûler... [Fanfiction terminée] Les yeux du cobra. - Page 17 Diable

Citation :
Et Bill qui va jouer le con. [Fanfiction terminée] Les yeux du cobra. - Page 17 Hum

Citation :
On est aussi perdu que Bill mais pas à un point d'aller faire une connerie ! [Fanfiction terminée] Les yeux du cobra. - Page 17 Hum Du genre sortir en boîte avec Andy [Fanfiction terminée] Les yeux du cobra. - Page 17 Honte

Nah, mais j'hallucine, y'en a pas UNE qui a confiance en Bill ? C'est dingue, comment vous le vendez déjà MDR Razz En tout cas, j'me marre bien de vos hypothèses et réactions... [Fanfiction terminée] Les yeux du cobra. - Page 17 Rire2

Citation :
Je viens de lire les deux chapitres à la suite et.. Woah, les deux
ambiances sont complètement différentes, changement d'atmosphère. [Fanfiction terminée] Les yeux du cobra. - Page 17 Rire

Citation :
C'est fou comment l'atmosphère change d'un coup ! oO

Oui, c'était totalement le but. Et à partir de maintenant, ce sera pas joyeux, et tout va s'enchaîner très vite [Fanfiction terminée] Les yeux du cobra. - Page 17 -2

Citation :
Je suis sûre que Tom va passé par là et tomber sur Bill & Andy entrain de faire je ne sais quoi. Ca y est, tout est foutu.
Hm, il va bien se passer quelque chose, mais... [Fanfiction terminée] Les yeux du cobra. - Page 17 Sarcasti

Citation :
Mais je sens que tu va nous faire adoré Andy et qu'ils feront rien ensemble (La fille qui se rassure autant qu'elle peux ! [Fanfiction terminée] Les yeux du cobra. - Page 17 Rire2
Ca se pourrait en effet... [Fanfiction terminée] Les yeux du cobra. - Page 17 O

Citation :
Et le problème que le gang a, je saurais pas trop dire c'est quoi. Quelqu'un a découvert leur magouille, idk

Citation :
Je me demande ce qu'il s'est passé, un meurtre ?
Celui d'un proche
de Tom peut-être. Ah ouais, soit L qu'on n'a jamais vu mais qui
est(était) vivante ou une autre, qui a perdu la vie. Alala, prions pour
que ne soit pas aussi grave et que Bill ne fasse pas de connerie ! [Fanfiction terminée] Les yeux du cobra. - Page 17 Ange
Réponde dans le dernier chapitre, ça vous laisse le temps à des tas d'hypothèses ! [Fanfiction terminée] Les yeux du cobra. - Page 17 Rire [Fanfiction terminée] Les yeux du cobra. - Page 17 Cool

Merci pour les câlins aussi ! [Fanfiction terminée] Les yeux du cobra. - Page 17 Ok [Fanfiction terminée] Les yeux du cobra. - Page 17 Coeur
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MessageSujet: Re: [Fanfiction terminée] Les yeux du cobra.   [Fanfiction terminée] Les yeux du cobra. - Page 17 EmptyLun 5 Sep 2011 - 11:54

Bon, j'étais sencé poster vendredi, je sais, mais j'ai zappé, et j"ai passé le WE sans le net, so here we go !




Chapitre Vingt et Un

____Le vent glacé qui glissait sous ses vêtements dansait sur sa peau nue et la recouvrait de frissons, le faisant presque claquer des dents. Tom grogna, tentant de se concentrer sur la musique qui emplissait ses oreilles, s'écoulant du casque vissé sur sa tête et difficilement maintenu par dessus sa large casquette. Ses paupières étaient lourdes, et de gros cernes gris se dessinaient sous ses yeux, donnant à son regard déjà vide et absent un aspect cadavérique presque effrayant. Il essayait péniblement de focaliser ses pensées sur les paroles qui s'échouaient dans ses oreilles, ainsi que sur la sensation de fraîcheur qui couvrait chaque centimètre de sa peau exposée, pour lutter contre le sommeil qui l'envahissait et qui engourdissait son esprit. Hanté par le coup de fil de Kevin, et par la discussion qui avait suivie, il n'avait pas fermé l’œil de tout le week-end, totalement noyé sous un flot assommant de pensées sombres qui l'effrayaient presque. Il avait consacré ces deux derniers jours à tenter de garder ses esprits, s'efforçant de contrôler la rage qui bouillait en lui, et qui était sur le point de le rendre dingue, le poussant à hurler sa douleur de toutes ses forces, ou à frapper dans n'importe quoi qui lui tomberait sous la main.

____Ses pas lents et fatigués le menèrent à l'entrée du lycée sans qu'il ne s'en rendre compte, et lorsqu'il fixa avec un regard blasé la grille de l'établissement, il réalisa pour la première fois à quel point il avait été totalement déconnecté du monde. Il souffla pour tenter de reprendre ses esprits, et secoua la tête en détachant son casque, comme une tentative désespérée pour paraître normal et ainsi fuir la haine presque viscérale qui le rongeait, et qui le poussait à se lever, et non à rester cloué au lit pour pleurer de désespoir comme il en avait envie. L'impression de sortir doucement de l'espèce d'apnée émotionnelle qui l'avait animée depuis deux jours se propagea dans son esprit, et il soupira de soulagement, fronçant les sourcils alors que ses yeux scrutaient la foule à la recherche de silhouettes familières, et étrangement rassurantes. Lorsqu'il posa les yeux sur l'ombre trépignante de Matthieu à l'autre bout de la cour, il sentit une vague de reconnaissance l'envahir. A cet instant, il savait exactement qui il était, ce qu'il faisait, ce qu'il ressentait et savait comment agir, débarrassé de l'horrible sensation de ne rien contrôler qui avait fait fuir le sommeil pendant de longues heures, alors qu'il était seulement entouré par le silence étouffant et par le poids accablant de ses pensées.

____Un petit sourire satisfait étira ses lèvres à cette constatation, alors qu'il sentait un peu d'assurance lui revenir, par ondes successives et apaisantes, jusque dans les moindres recoins de sa conscience. Il releva la tête, glissant sur son visage marqué par l'inquiétude et la douleur son habituel masque froid et déterminé, fronçant les sourcils alors que Matt venait à sa rencontre. Qu'avait donc cette espèce d'abruti à courir vers lui en sautillant impatiemment, un sourire idiot collé sur le visage ? Tom étouffa un grognement énervé alors qu'il lui sautait dessus sans aucune grâce, l'assommant de tout son poids, couinant d'une voix qui trahissait son excitation :

« Tom, p*tain, mec, tu devineras jamais ce qu’Étienne et moi on a fait samedi soir, c'était trop bon, faut absolument qu'on te raconte ça, parce que - »

____Le dreadé lui envoya un violent coup de coude dans l'estomac pour se débarrasser de lui, et plongea son regard fatigué dans le sien, parlant par dessus ses jérémiades. Son ton intransigeant et menaçant le coupa presque immédiatement dans ses gémissements plaintifs.

« Est-ce que ça a un rapport quelconque avec... ? »

Durant de longues secondes, il ne le quitta pas des yeux, cherchant à travers ce geste à s'assurer qu'il comprenait parfaitement ce à quoi il faisait allusion.

« Euh, non, mais, tu sais..., bafouilla le brun en se tenant le ventre, déstabilisé par la puissance et la force de son regard, comme s'il l'avait électrocuté avec ses yeux noirs et emplis de colère non contrôlée.
- Alors, j'm'en tape, souffla Tom, le dépassant et fouillant dans ses nombreuses poches à la recherche de son paquet de cigarettes.
- Quoi ? Mais, Tom, vraiment, c'est cool, j'te jure..., haleta Matt alors qu'il lui emboîtait le pas, ayant retrouvé son ton enthousiaste et impatient.
- Matt, lâche-le. »

____Kevin venait d'apparaître dans son champ de vision, et fixait d'un regard calme et entendu la silhouette turbulente de Matthieu derrière Tom, avant de se concentrer sur le dreadé, qui se rapprochait lentement. Il le tira plus à l'écart, et le fit s'assoir sur le muret, exerçant une légère pression sur son bras. Tom le remercia silencieusement, tentant d'allumer une cigarette entre ses doigts tremblants, alors que les courants d'air ne cessaient de souffler la flamme vacillante qui enflammait son briquet.

____Une violente vague de colère s'empara de lui sans qu'il ne la contrôle, et Tom se retrouva à serrer compulsivement le briquet entre ses doigts, menaçant de l'envoyer s'écraser sur le sol, le fracassant violemment contre le goudron, alors que les traits de son visage étaient déformés par la fureur qui le tiraillait. Kevin prit ses mains entre les siennes, lui lançant un regard compatissant et rassurant, alors qu'il tentait de desserrer la prise ferme qu'il exerçait toujours autour du briquet, ses jointures presque devenues blanches.

« Hé, calme-toi, Tom, ça va bien aller. Tout va bien. »

____La grande main de Kevin tapotait son dos gentiment, alors qu'il chuchotait ces quelques mots d'une voix réconfortante et calme. Il l'aida à allumer sa cigarette, guidant la flamme fragile du briquet et serrant ses mains entre les siennes pour vaincre le tremblement saccadé qui les animait.

« Comment tu te sens ? », murmura-t-il après quelques secondes de silence.

____Tom ne répondit pas, occupé à fixer d'un œil absent le tissu rêche de son bagguy, qu'il caressait calmement du bout des doigts, le serrant parfois fortement, chacun de ses gestes reflétant le cheminement torturé ou calme des pensées qui tournaient inlassablement dans son esprit. Kevin finit par soupirer de dépit, persuadé que Tom ne l'avait pas entendu, et qu'il ne voulait de toute façon par lui répondre. Il fronça légèrement les sourcils, se concentrant lorsque la voix hésitante de Tom s’éleva dans un murmure rauque :

« Comme si... Je sais pas, c'est bizarre. A la fois, vide et complètement anéanti, et en même temps, empli de haine, si tu savais. Je... j'ai envie de tout envoyer chier, de hurler à quel point ça me fait p*tain de mal, tu sais, comme une boule à l'intérieur du ventre. Bordel, j'ai l'impression de rien contrôler, comme si j'allais devenir dingue d'une seconde à l'autre. Je percute plus rien, je pense qu'à ça, comme s'il y avait rien d'autre autour de moi...
- Ça fait des années que tu attends ça, Tom. C'est normal de réagir comme ça... », souffla Kevin d'une voix douce et déterminée.

____Il hocha la tête à plusieurs reprises, fixant le vide devant lui durant de longues secondes. Tom n'était pas dans son esprit, mais il était pratiquement certain que toute cette histoire l'affectait presque autant que lui, il pouvait sentir sa détresse et la pointe de désespoir dans sa voix.

« Puis, entre nous, tu avais perdu espoir, non ? Enfin, pour être honnête avec toi, j'étais sûr qu'on entendrait plus jamais parler de tout ça, mais tu disais que tu en avais besoin pour tourner la page, alors... , continua Kevin, son regard ancré profondément dans le sien.
- J'en ai besoin, bordel, je veux tellement mettre un terme à tout ça, mais... »

____Tom haussa les épaules, et se tut, persuadé qu'il ne pourrait pas ajouter un mot sans fondre en larmes, sa voix déjà douloureusement enrouée et presque suppliante. Pas qu'il ne voulait pas pleurer devant Kevin, il l'avait déjà fait, mais Tom se sentait juste comme s'il ne pourrait plus arrêter le torrent de larmes qui dévalerait ses joues s'il laissait la première s'échapper. Il se sentait déjà suffisamment utilisé, comme si ses sentiments jouaient avec lui, le plongeant dans un chaos noir et déchirant qu'il ne pouvait pas maîtriser. Tant qu'il pouvait encore refouler les pleurs qui menaçaient d'éclater à tout moment, il se sentait comme si le combat valait la peine, comme s'il avait toujours quelque chose à défendre, comme si l'enjeu était toujours aussi attrayant.

« Mais là, il faut que tu te calmes, que tu retrouves tes esprits. On va réfléchir calmement à quelque chose de sérieux, parce que, dans l'état où tu es, tu risques de tout faire foirer. Tu dois bien avoir quelques idées, non ? »

____La voix de Kevin le sortit de ses pensées, et il hocha la tête avec assurance. Le poids des larmes qui lui comprimait la poitrine disparut presque immédiatement, remplacé par une vague de soulagement. Un sourire presque carnassier étira ses lèvres, alors qu'il murmurait d'une voix dangereusement assurée, emplie de haine et de rage :

« J'ai eu cinq putains d'années pour élaborer des idées, pour réfléchir aux choses que j'voulais lui dire. Sauf qu'il se planque encore, le chien, il sait faire que ça. »

____Kevin sentit un frisson courir sur sa peau aux mots de Tom, lorsqu'il appuya dangereusement sur les 'il', et il se sentit terriblement vulnérable, et exposé, alors que la peur se glissait doucement dans ses veines au moment où il perçut la furieuse lueur de détermination qui brillait au fond de ses prunelles. Avec ses yeux fatigués, et son demi sourire diabolique, Tom était effrayant, chaque son sortant de sa bouche se répercutant en lui comme l'écho d'un cri dans un dédale de couloirs vides et sombres. La sonnerie retentit, le faisant sursauter violemment, alors que le dreadé était toujours immobile à ses côtés, tirant de temps en temps sur son mégot, les lèvres pincées. Il se leva péniblement, et accrocha le regard de Tom.

« Pour Matt, ne lui en veux pas. Juste, tu sais comment il est, il ne réalise pas ce que ça implique, ce que ça représente pour toi. Je crois qu'il n'a pas conscience de... enfin, de l'importance de cette histoire, tu vois ? », bégaya Kevin, lui envoyant un regard implorant, comme s'il le suppliait de l'excuser pour ses bafouillages, pour son incapacité à formuler correctement sa pensée et à trouver les mots justes.

____Tom hocha la tête, avant de jeter son mégot incandescent sur le goudron de la cour, le bout rougeoyant fumant doucement alors qu'il se noyait dans une flaque d'eau boueuse.

[…]


« Qu'est-ce que tu viens de dire ? »

____Sa voix s'éleva au delà du brouhaha assourdissant des lycéens amassés dans le couloir, et Tom vit plusieurs têtes étonnées se tourner vers lui, alors qu'il posait ses yeux fous de colère sur la silhouette de Matt. Il le fixait avec de petits yeux coupables et étonnés, et lançait quelques coups d’œils rapides aux trois autres garçons autour de lui, à la recherche d'un quelconque soutien.

« Répète ce que tu viens de dire ! », cria Tom, alors qu'il le saisissait par le col et le plaquait durement contre le mur derrière lui, dans un bruit mat et sourd, qui résonna dans tout le couloir.

____Il resserra sa prise autour de son cou, bloquant son coude contre sa gorge de plus en plus fortement, jusqu'à ce que Kevin pose sa main sur son bras, le contact de sa peau l'électrocutant presque. Tom cligna des yeux, et desserra les dents, réalisant seulement après coup à quel point il avait été sur le point de l'étrangler. Matt se plia vers l'avant, toussant quelques secondes et tentant de retrouver une respiration régulière, reculant de quelques pas lorsqu'il croisa le regard toujours noir du dreadé. Il avait mal entendu, Matt ne pouvait pas réellement avoir dit ça, n'est-ce pas ? A cet instant seulement, il pris conscience que Bill ne lui avait pas donné de nouvelles de tout le week-end, et qu'il ne l'avait pas aperçu une seule fois de la journée, dans la cour ou dans les couloirs, et son cœur s'affola douloureusement à cette constatation.

« Étienne et moi, après qu'on soit parti du hangar samedi, on a été s'amuser en ville, et on a été à cette boîte de pédés à la sortie de la ville, tu sais. Et on a croisé Bill et Andréas, et, on a... »

____Il s'arrêta, et déglutit fortement, hésitant à terminer sa phrase, presque certain que le dreadé allait lui bondir dessus et l'assommer contre le mur, le laissant inconscient sur le sol sale et froid.

« Qu'est-ce que tu leur as fait, hein ?, aboya Tom, s'approchant de lui le poing serré, le visage marqué par la colère qui le transperçait.
- On les a à peine touchés, Tom, on les a juste un peu effrayés, c'est tout. C'était pour le fun, pour déconner, tu vois ? », souffla Étienne à ses côtés, d'une voix mal assurée, ses yeux se plissant sous l'appréhension.

____Tom sentit un violent spasme lui tordre l'estomac, comme si la culpabilité qui lui rongeait les entrailles était devenue trop insupportable, débordant jusqu'à l'empêcher de respirer. Un frisson de dégoût le traversa lorsqu'il réalisa que tout était de sa faute, que Matt avait essayé de lui dire depuis le matin, mais qu'il n'avait pas cessé de le repousser parce qu'il était trop occupé à tenter de maîtriser la haine et la douleur qui le guidaient. Il l'avait repoussé, comme il avait repoussé Bill samedi, le forçant à partir sans lui donner la moindre explication. Fermant les yeux, Tom revit clairement la lueur blessée au fond de ses prunelles lorsqu'il avait tourné les talons, quittant la chambre, et il réalisa avec mépris qu'il était sûrement le dernier des sal*p. Ces enfoirés avaient osé touché à Bill, et il n'était pas sûr de pouvoir s'empêcher de les encastrer dans le mur, la rage et la culpabilité grandissant en lui jusqu'à flouter sa vision et brouiller les bruits qui l'entouraient.

« Pourquoi tu t'énerves comme ça, Tom ?, demanda Kevin, se rapprochant doucement de lui, les sourcils froncés devant son attitude étrange.
- Tom ? »

____Il souffla son prénom à nouveau, dans un murmure étouffé, et enfin, le dreadé plongea son regard tourmenté dans le sien. Pendant une fraction de seconde, Kevin put y déceler toute la confusion qui régnait en lui, et qui l'étouffait de manière presque insupportable.

« Juste, on n'a pas besoin de ça, en ce moment, bordel ! Vous croyez que ça m'intéresse vos histoires de m*rde ?! J'ai besoin que vous soyez avec moi, concentrés à fond, et d'être sûr de pouvoir compter sur vous quand le moment sera venu. Alors, je veux pas que vous continuiez ce genre de conneries, c'est clair ? »

____Tom soupira silencieusement, satisfait de constater qu'il avait réussi à s'expliquer de manière claire et posée, contrôlant et refoulant la colère qui le submergeait dès qu'il croisait les petits yeux effrayés d’Étienne et de Matthieu. Il savait que sa réaction était étrange, inhabituelle, démesurée, et il espérait que les autres gars la mettraient sur le compte du désarroi qui l'avait envahi depuis samedi, qu'ils l'oublieraient et ne se poseraient pas de questions fâcheuses. Il ne devait absolument pas paraître trop impliqué, juste inquiet pour ses affaires personnelles, et défendant ses propres intérêts.

« Je crois que je vais rentrer chez moi », souffla-t-il en se tournant vers Kevin.

____Le brun le tira vers lui, faisant signe aux trois autres de s'éloigner, et le saisit par les épaules, murmurant doucement, pour tenter de le rassurer, même s'il savait que ses mots ne changeraient rien à l'océan de douleur qui bouillait à l'intérieur du dreadé. Sa réaction l'avait décontenancé, mais Tom était imprévisible, complètement en proie à la haine qui le rongeait et incapable de la dompter.

« Repose-toi, je m'occupe d'eux, je vais essayer de leur faire comprendre ce que cette histoire représente vraiment pour toi, parce que là, c'est juste impossible de continuer comme ça. Vous allez finir par vous entretuer, lui et toi. »

____Tom hocha faiblement la tête et le remercia, déjà prêt à courir jusque chez Bill. Il tourna les talons, le petit regard amusé et discret de Nicolas posé sur lui depuis de longues minutes, le dévisageant minutieusement n'attirant pas son attention, puisqu'il avait plus ou moins oublié sa présence, comme souvent. Il entendit Kevin soupirer faiblement, et dévala les escaliers rapidement, la gorge serrée et la tête lourde. Il savait qu'il était responsable de l'agression de Bill. Il le savait, tout comme il sentait que les mots de Matt laissaient derrière eux une douleur piquante, vive et brûlante, exactement comme la pointe lancinante qui lui serrait le cœur à cet instant précis.

[…]


____La large porte en bois était la seule chose qu'il fixait depuis de longues minutes, alors que son doigt était posé sur la sonnette, sans qu'il ne trouve la force d'appuyer réellement dessus. Son regard était perdu quelque part devant lui, et il soupira, secouant la tête pour se donner du courage. Son cœur continuait de battre fortement dans sa poitrine, alors qu'il avait arrêté sa course folle depuis longtemps déjà, attendant patiemment que quelqu'un sorte de l'immeuble pour y pénétrer, persuadé que Bill ne répondrait pas à l'interphone. En fait, il n'avait pas eu la force de lui parler à travers une porte, sachant pertinemment qu'il serait incapable de supporter la pointe de reproche dans sa voix, et qu'il fonderait en larmes à cet instant même. Tom souffla une dernière fois, glissant ses mains sur son visage, ne s'attardant pas sur les lourds cernes qui se creusaient sous ses yeux, et appuya fortement sur la sonnette, le son strident qu'elle produisit déclenchant un désagréable picotement dans tout son corps et résonnant dans son esprit.

____Un bruit de pas se fit entendre derrière la porte, et Tom tenta de chasser le doute qui glissait en lui, s'enfonçant lentement dans sa chair comme un poignard. Sa tête tournait, et il se tint au chambranle, pris de vertige. La nausée lui comprimait l'estomac, comme à chaque fois que Bill et les autres gars étaient en contact, directement ou non, et qu'il se sentait comme s'il mélangeait ses personnalités, comme si les frontières entre ses deux mondes s'étaient brouillées, et qu'il ne savait plus quel rôle jouer. Enfin, la porte s'ouvrit doucement, et le visage calme de Bill apparut devant ses yeux. Quelques traces de griffures ornaient ses bras, et il distingua quelques cicatrices et hématomes sur son visage. Il serra les poings, la gorgé nouée. A cet instant, la seule pensée cohérente qui tournait dans sa tête était qu'il allait les tuer, l'un après l'autre, il allait leur fracasser la tête pour avoir osé levé la main sur son amour.

« Je peux entrer ? », souffla-t-il d'une voix étranglée, les yeux obstinément cloués au sol.

____Les pieds de Bill dans son champ de vision disparurent, alors qu'il se décalait du seuil de la porte, et rentrait à l'intérieur de l'appartement vide. Tom avança dans la pièce, sa démarche chancelante et mal assurée, et leva enfin les yeux vers Bill qui le fixait. Leurs regards se croisèrent pour la première fois, et Tom fut étonné de lire dans les prunelles de Bill seulement une immense lassitude, alors qu'il s'était persuadé y trouver de la colère et des reproches. Même s'il ne le montra pas, Bill fut tout aussi déstabilisé devant la détresse inhabituelle qui émanait du regard chocolat de Tom.

____Le dreadé se montrait fort la plupart du temps, arrogant et sûr de lui en public, une expression indéchiffrable et fermée sur le visage. Il se cachait derrière ce masque, si dur et si froid, en apparence, celui qui le faisait passer pour un mec sans morale et potentiellement dangereux. Le genre de personne à qui on souhaite avoir à faire le moins possible, le genre de personne qui peut lancer un regard noir et méprisant capable de glacer le sang. Bill l'avait déjà vu, à plusieurs reprises, et à chaque fois, il avait senti son cœur louper un battement, devant ses prunelles transperçantes, si différentes de celles qu'il avait l'habitude de croiser, dans leurs moments d'intimité et de complicité. Tom était alors ce garçon simple, tendre et affectueux, parfois timide et maladroit, qui hésitait sur les mots à employer, et dont les joues se couvraient d'une adorable teinte rosée lorsqu'il était mal à l'aise.

____Il avait l'avantage d'avoir un regard doux, et un sourire ravageur, qui incitait la confidence, qui inspirait la confiance, et Bill se fit la réflexion qu'il savait réellement en jouer, pour obtenir ce qu'il voulait, de n'importe qui. Tom avait cette capacité à s'adapter aux gens, aux situations, comme s'il savait toujours précisément à quoi la personne qui lui faisait face pensait, et qu'il s'empressait de lui montrer exactement ce qu'elle voulait, pour l'amadouer et ensuite pouvoir en disposer comme il lui semblait. Il avait cette personnalité complexe, toujours pleine de surprises, dans ses paroles et dans son comportement, et il était impossible de l'anticiper, d'entrer totalement dans sa tête, tellement son esprit était barricadé. Évidemment, Bill pouvait lire en lui, décrypter ses regards et réagir à ses sous-entendus, mais il se sentait toujours comme s'il y parvenait uniquement parce que Tom le permettait, comme s'il l'y autorisait. Le reste, à l'inverse, était profondément enfoui très loin, et hors de portée, totalement inaccessible.

____Imprévisible et impossible à cerner, jouant sur plusieurs tableaux, endossant chacun de ses rôles et les maîtrisant à la perfection, Tom le fascinait, même si parfois son comportement était presque effrayant. Il lui était même arrivé de penser que Tom était ce genre de personne à plusieurs personnalités, celles qui se créaient différents personnages, ayant chacun un caractère et un tempérament précis et distinct, passant facilement de l'un à l'autre, et manipulant ses émotions aussi bien que son entourage. Il s'était trouvé ridicule, et s'était insulté à plusieurs reprises à cette réflexion, conscient que ce n'était pas réellement le genre de pensées à nourrir envers son petit ami, mais il devait avouer que la pensée lui avait traversé l'esprit. Et, même s'il l'avait repoussé, parfois, elle revenait le hanter, accompagnée de cette sensation familière qui noue les entrailles, et qui fait frissonner la peau. Mais jamais Bill n'aurait avoué qu'il avait peur de Tom, pas quand il semblait si fragile, se balançant sur ses jambes comme un enfant pris en faute.

____Bill soupira, et leva les yeux vers lui, se cœur ratant un battement en croisant son regard embué, empli de culpabilité. Il lui sourit doucement, et en quelques enjambées rapides, Tom le rejoignit, le serrant fortement contre lui en murmurant d'une voix pleine de larmes une litanie de « Je suis tellement désolé », qui lui serrèrent le cœur, alors que le contact doux de Tom caressant ses cheveux lentement l'apaisait instantanément.

______________________________________________________

Alors, déjà, que toutes celles qui ont douté de Bill dans le chapitre précédent en l'accusant de jenesaisquoi s'alignent les unes derrières les autres pour la distribution de coup de fouets ! [Fanfiction terminée] Les yeux du cobra. - Page 17 BanzaiC'est quoi cette mauvaise foi ? [Fanfiction terminée] Les yeux du cobra. - Page 17 210729 [Fanfiction terminée] Les yeux du cobra. - Page 17 Rire Bon, sinon, quoi d'autre ? Jme suis pas relu, je sais même plus trop ce qui se passe dans ce chapitre [Fanfiction terminée] Les yeux du cobra. - Page 17 Question, enfin je vous laisse commenter hein... [Fanfiction terminée] Les yeux du cobra. - Page 17 Ange
A part ça, comme je l'ai dit, la partie écriture est terminée, donc en ce moment, je me relance dans l'arrangement des premiers chapitres (je les ai relu, et oh Mon Dieu, j'en ai presque honte tellement je les trouve nul à chier [Fanfiction terminée] Les yeux du cobra. - Page 17 Honte [Fanfiction terminée] Les yeux du cobra. - Page 17 Malade). Du coup, je travaille là dessus, et j'aurais jamais cru, mais c'est limite plus difficile de bosser quelque chose de déjà écrit que de commencer un nouveau chapitre, je galère sévère (et je vous avoue que je frôle l'overdose de ma fic là [Fanfiction terminée] Les yeux du cobra. - Page 17 Nah Bref, de toute façon, je suis pas pressée hein [Fanfiction terminée] Les yeux du cobra. - Page 17 Ok)
Donc, je réediterais tous les chapitres avec les nouvelles versions quand elles seront écrites définitivement et qu'elles me plairont, histoire que ce soit la version finale publiée ici et non l'ébauche de cette fiction.
Sinon, je mets en spoiler ci dessous le planning des publications futures :
Spoiler:
Voilàààà [Fanfiction terminée] Les yeux du cobra. - Page 17 Coeur


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MessageSujet: Re: [Fanfiction terminée] Les yeux du cobra.   [Fanfiction terminée] Les yeux du cobra. - Page 17 EmptyMar 6 Sep 2011 - 7:08

ben j'étais contente qu'il ait rien fait avec Andy mais en lisant ce qu'il y a eu à la place, je suis pas sure :malade:
Tom a l'air trop malheureux Snif 2 on sait tjs pas ce qui s'est passé et prkoi il est en rogne ou g loupé un épisode :question:
j'aime bcp la dernière partie où on a le pdv de Bill concernant le caractère de Tom

et Nico , Nicoo cyclops
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MessageSujet: Re: [Fanfiction terminée] Les yeux du cobra.   [Fanfiction terminée] Les yeux du cobra. - Page 17 EmptyMer 7 Sep 2011 - 15:41

Citation :
on sait tjs pas ce qui s'est passé et prkoi il est en rogne ou g loupé un épisode [Fanfiction terminée] Les yeux du cobra. - Page 17 Question
Non, c'est normal, planifié. Et ça va être comme ça jusqu'à la fin, avec une immersion progressive dans le PDV Tom, son angoisse et ses émotions, mais sans en connaître la cause direct (révélations dans le dernier chap) pour maintenir le suspens. Est-ce que c'est gênant de faire de cette manière ? scratch [Fanfiction terminée] Les yeux du cobra. - Page 17 Malade

Citation :
j'aime bcp la dernière partie où on a le pdv de Bill concernant le caractère de Tom
Oh, merciii [Fanfiction terminée] Les yeux du cobra. - Page 17 63282 Elle me tient beaucoup à coeur cette description ! [Fanfiction terminée] Les yeux du cobra. - Page 17 Oui

Citation :
et Nico , Nicoo cyclops
Un peu plus d'infos à ce sujet dans le proch. chap avec notamment son PDV et quelques révélations [Fanfiction terminée] Les yeux du cobra. - Page 17 Ok
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MessageSujet: Re: [Fanfiction terminée] Les yeux du cobra.   [Fanfiction terminée] Les yeux du cobra. - Page 17 EmptyMer 7 Sep 2011 - 17:16

Citation :
Est-ce que c'est gênant de faire de cette manière ?
pas du tout, c très bien mm :ok: (je voulais juste vérifier^^ moi et ma mémoire très sélective
)
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MessageSujet: Re: [Fanfiction terminée] Les yeux du cobra.   [Fanfiction terminée] Les yeux du cobra. - Page 17 EmptyVen 9 Sep 2011 - 9:56

Bon, je sais qu'il y a personne sur le forum en ce moment, mais je me tiens à mon planning, donc suite ! Cette histoire commence à me sortir par les yeux, il me tard de terminer les publications, donc je vous bazarde de suites jusqu'à la fin du mois. Les avis ne pressent pas, lisez quand vous avez le temps ! *zen* drunken


______________

Chapitre Vingt-Deux




_____Bill tirait compulsivement sur les manches trop courtes de son pull, cherchant à travers ce geste inutile à couvrir les frissons qui se dessinaient sur sa peau. La chaleur diffuse du radiateur contre lequel il était appuyé ne suffisait pas à vaincre le froid mordant qui glaçait son sang et qui engourdissait ses membres. Cette dernière semaine, le temps avait considérablement évolué, et l'hiver s'installait sérieusement, déposant sur la ville une vague glaciale que le vent soufflait paresseusement, se glissant sous les vêtements de manière furtive. Bill souffla d'ennui, jetant un coup d’œil désintéressé par la fenêtre, cherchant à distinguer plus précisément les quelques silhouettes floues qui s'entassaient dans le fond de la cour à travers l'épaisse buée qui couvrait la vitre. Il n'était que 8h20 et il savait que Tom ne commençait les cours qu'à 9h le mercredi matin. Secrètement, il espérait l'apercevoir, emmitouflé dans une large veste, quelques dreadlocks joueuses s'échappant de sa capuche et glissant sur son visage, soufflées par le vent impétueux.

_____La vision d'un Tom pétrifié de froid traversant rapidement la cour resta ancrée dans son esprit alors qu'il fermait les yeux, s'allongeant avec paresse sur son cahier, ouvert devant lui mais totalement oublié depuis que le cours avait débuté. Il grimaça lorsque son arcade encore douloureuse frôla le bois de la table. Son œil était toujours quelque peu enflé, et une légère trace violette était visible sous sa paupière, bien qu'elle s'estompait de plus en plus au fil des jours jusqu'à presque disparaître entièrement, comme un mauvais rêve que l'on oublie progressivement après s'être réveillé en sursaut, tremblant dans son lit et le cœur anormalement rapide. Quelques minutes s'écoulèrent, seulement brisées par la voix excitée du professeur et par le crissement du stylo d'Andréas sur sa propre feuille de cours, tout près de son oreille. Bill sentait son corps se relâcher petit à petit, et le sommeil l'enveloppa doucement dans un doux cocon cotonneux.

_____Du coin de l’œil, il observait la lignée de minuscules frissons qui courraient sur ses avants bras nus, soufflant inutilement dessus pour tenter de se réchauffer. Il grogna devant l'absurdité de son geste, et se stoppa d'un coup, relevant la tête et fixant la fenêtre avec de grands yeux. Nicolas et Matthieu étaient en train de traverser la cour, pressant le pas pour rejoindre rapidement la chaleur des couloirs. Bientôt, ils furent totalement hors de sa vue, et Bill fronça les sourcils, persuadé d'avoir remarqué que Matt boitait légèrement, traînant la jambe de manière presque douloureuse. Ils avaient été trop loin pour qu'il puisse apercevoir leurs visages, mais s'il avait pu les distinguer, il aurait remarqué que ses traits étaient déformés par une grimace de douleur. Le brun secoua la tête, soupirant de lassitude. Qu'est-ce qu'ils manigançaient encore ? Et pourquoi Tom n'était-il pas avec eux ? Inconsciemment, il porta la main à son hématome, sifflant sous l'onde de douleur qui se propagea jusqu'à sa joue.

_____Il haussa les épaules, et tourna la tête vers le tableau, tentant de se concentrer sur le cours, pour éviter que son esprit ne s'égare de nouveau, l'envahissant de pensées désagréables qui faisaient fuir son sommeil et lui donnaient la migraine. Il n'avait pas vu Tom du week-end, et n'avait presque eu aucune nouvelle de sa part, seulement un sms bref qui l'informait qu'il ne pourrait pas se libérer pour passer du temps avec lui. Pas d'explications ni d'excuses, comme d'habitude. Bill savait qu'il aurait du s'y habituer depuis longtemps, mais à chaque fois, la même sensation se propageait dans tout son corps, pinçant son cœur jusqu'à emplir ses yeux de larmes, rendues lourdes par la déception. Il soupira à nouveau, saisissant son crayon de papier qu'il était occupé à éplucher nerveusement depuis quelques minutes, grattant minutieusement les bandes de papier qui recouvraient le bois jusqu'à la mine. Alors qu'il se penchait pour aligner quelques notes sur son cahier, la pensée furtive que les bras rassurants de Tom enroulés autour de son corps étaient probablement ce dont il avait le plus besoin pour réchauffer le vide glacial qui remplaçait son cœur lui traversa l'esprit.

[…]

_____Le cliquetis de la porte que l'on refermait brisa le silence qui régnait dans les toilettes presque désertes, et Bill ouvrit les yeux au moment où l'ampoule au dessus de sa tête s'alluma faiblement, grésillant et diffusant une pâle lumière à l'intérieur de la pièce. Il mit quelques secondes à s'habituer à l'éclairage aveuglant, clignant stupidement des yeux devant l'ombre floue de Tom qui s'avançait vers lui, d'un pas las et trainant. Leurs yeux se croisèrent, et une petite lueur sincère et amoureuse s'alluma dans les yeux de Tom, alors qu'un faible sourire naissait sur ses lèvres. Doucement, Bill tendit les bras vers lui, s'accrochant à ses épaules, et rapprochant son corps du sien. La tête calée dans son cou, il soupira de soulagement, souriant faiblement lorsque les mains de Tom glissèrent sur sa taille, s'attardant à la lisère de son pull et effleurant doucement sa peau, comme s'il redécouvrait la douceur de son toucher. Il réalisa à cet instant qu'ils n'avaient pas passé de moments seuls tous les deux depuis presque une semaine, ce qui n'était jamais arrivé auparavant, depuis qu'ils étaient en couple, et il étouffa un soupir de dépit quelque part dans le tissu moelleux du T-shirt de Tom.

« Pourquoi tu m'as fait venir ?, chuchota Tom d'une voix rauque et fatiguée, tout près de son oreille.
- Pour rien de spécial. Juste, être avec toi », répondit Bill sur le même ton, comme s'il craignait de voir Tom partir en courant, le fuyant et le laissant seul ici s'il haussait le ton et brisait l'atmosphère apaisante qui les enveloppait.

_____Petit à petit, il le sentit se détendre dans son étreinte, comme si sa voix calme et rassurante se glissait doucement dans ses veines, comme si chaque cellule son être l'avait identifié, reconnue, et assimilé à des souvenirs doux et rassurants, des souvenirs d'un monde qu'il avait presque oublié, noyé dans sa haine.

« Je peux pas m'absenter trop longtemps, tu sais », ajouta Tom, son nez glissant dans son cou, effleurant sa peau de manière aérienne, aussi légère que s'il l'avait rêvé, comme si elle n'était qu'une illusion de son esprit.

_____Bill acquiesça, la gorge serrée, et inspira profondément dans le cou de Tom, cherchant à ancrer son odeur si particulière dans chaque parcelle de son corps, comme si une voix malsaine en lui lui soufflait d'en profiter tant qu'il le pouvait encore, riant en précisant que c'était la dernière fois qu'il en avait l'occasion. Il réprima un frisson, et serra plus fortement le corps du blond contre lui. La bouche de Tom remonta le long de sa mâchoire, et toutes ses pensées s'envolèrent à ce contact, comme si l'immense appréhension qu'il avait senti en lui venait de disparaître, emportées par les milliers de frissons qui recouvraient sa peau. Bill glissa ses mains dans ses dreads, et approcha sa bouche de son oreille. Il voulait simplement lui chuchoter à quel point toutes ces sensations lui avaient manqué, à quel point l'absence de son sourire et de son toucher le faisaient souffrir, comme si tout son corps criait et réclamait une seule et unique drogue capable de l'apaiser. Au lieu de ça, il ravala ses paroles, certain qu'il ne pourrait pas retenir ses larmes si Tom ne lui répondait pas, ou s'il ignorait totalement sa remarque, craignant que sa dépendance presque malsaine ne soit pas partagée. Il détestait se montrer faible, pas quand Tom semblait lui-même si mal en point, près à s'effondrer à chaque pas, et que chaque mot qu'il prononçait semblait lui demander d'horribles efforts.

« Alors, qu'est-ce que tu as fait ce week-end ? », finit-il par chuchoter contre sa peau, et quand il sentit le corps de Tom se tendre contre lui, il sut qu'il avait fait une erreur.

_____Le blond se détacha de lui et planta son regard déstabilisant dans le sien, levant un sourcil d'étonnement. Bill déglutit, et se mordit la lèvre violemment, remarquant à peine le goût métallique des quelques gouttes de sang qui perlaient au coin de sa bouche.

« D'accord, oublie. C'est con, mais j'essayais juste de faire la conversation. C'est un truc qui se fait, tu sais ? », souffla-t-il en se détachant de lui.

_____Tom hocha la tête doucement, et Bill le soupçonnait de le faire simplement par automatisme, comme s'il ne saisissait par le sens de ses mots, mais qu'une partie de lui lui disait de réagir, peu importe comment. Le dreadé paraissait simplement déconnecté de la réalité, comme flottant dans un autre monde, entourés d'autres paysages inconnus et probablement effrayants. Tom aurait pu être défoncé, mais aucun de ses vêtements ne portait l'odeur particulière et agressive de la marijuana, et Bill se surprit à penser qu'il aurait pourtant largement préféré. Il l'observait du coin de l’œil, et son cœur se serra douloureusement à la vue d'un Tom presque fantomatique, comme s'il n'était plus que l'ombre de lui-même. Son teint était affreusement pâle, accentué par la lumière blafarde que l'ampoule nue au dessus de leurs têtes diffusait et de lourds cernes sombres se dessinaient sous ses yeux, vides et éteints. Le silence qui les enveloppait n'était pas pesant, presque calme et apaisant en réalité, mais Bill ne pouvait empêcher une multitude de questions et de réflexions de naître dans son esprit, et il avait un besoin oppressant d'obtenir des réponses, de chercher à engranger le plus d'informations possibles, pour tenter par lui-même de comprendre la situation, puisque Tom ne semblait pas décidé à le mettre dans la confidence.

« J'ai pas vu Étienne et Matt hier ni avant hier. Ils sont pas venus ? »

_____Le dreadé pencha la tête sur le côté, et un petit sourire étira ses lèvres, alors qu'il se rapprochait de Bill pour le tirer dans une nouvelle étreinte réchauffante. Un nuage de papillons s’immisça dans son ventre à ce geste, comme s'il venait de retrouver le Tom d'avant, comme si, en l'espace d'une seconde et de quelques mots, il était redevenu celui qu'il avait toujours connu, et non cette épave terne et impénétrable. Bill avait l'impression qu'il n'avait pas vu un sourire sur le visage de Tom depuis une éternité, et même s'il était minuscule, et n'avait duré que quelques secondes, il avait suffit à lui réchauffer le cœur, le temps d'un ou deux battements.

« Non. Pourquoi, ils t'ont manqué ?, souffla Tom, levant la main pour effleurer doucement le léger hématome qui ombrait sa paupière, plantant son regard dans le sien.
- Absolument pas, simple curiosité... »

_____Bill haussa les épaules, et ferma les yeux, profitant de la douceur des mains de Tom courant sur ses joues. Il avait décidé d'évoquer le sujet de Matthieu et d’Étienne, puisqu'il était l'événement le plus récent, dans la longue liste de ses tourmentes et angoisses récurrentes. A nouveau, il soupira de soulagement, bercé dans l'étreinte rassurante de Tom, comme s'il cherchait à travers ce geste à évacuer toutes les tensions qui s'accumulaient en lui depuis des semaines. Et pourtant, alors que les doigts de Tom se faufilaient sur sa peau de manière joueuse, dessinant une multitude d'arabesques, une pensée germa dans un coin de son esprit, une pensée qui lui noua l'estomac et qu'il tenta de repousser le plus loin possible, secouant la tête comme pour l'évacuer. Discrètement, il passa le bout de ses doigts sur sa paupière légèrement douloureuse, songeant avec lassitude qu'il lui faudrait tenter d'apercevoir Matthieu et Étienne avant la fin de la journée. Il déposa un rapide baiser dans le cou de Tom, réalisant avec colère que s'il avait réellement fait ce à quoi il pensait, il ne pourrait résister à l'envie de l'encastrer dans le mur, encore et encore jusqu'à ce qu'il comprenne à quel point il avait été stupide. Fortement, il serra le large sweat du dreadé entre ses doigts, inspirant à nouveau son odeur familière qui l'apaisait et le faisait flotter sur un nuage de douceur.

[…]


_____Nicolas laissa un petit sourire naître sur ses lèvres quand le pâle halo de lumière qui filtrait à travers une des fenêtres du cinquième étage s'éteignit doucement, la façade du lycée retrouvant immédiatement son aspect terne et fantomatique. Il la fixait depuis de longues minutes, ses petits yeux perçant à travers le léger brouillard qui recouvrait la cour et se frayant un chemin jusqu'à la minuscule, presque insignifiante, tâche de lumière inhabituelle qui ornait l'extérieur du bâtiment, brillant de manière blafarde et jurant avec le décor gris et brumeux de ce matin de Novembre. Un coup d’œil rapide à sa montre lui indiqua que les cours reprenaient dans moins de 4 minutes, et il patienta, son regard dérivant vers la large porte qui menait au couloir principal du lycée, celui qui se terminait par un immense escalier qui permettait de rejoindre toutes les ailes du bâtiment et qui couvrait tous les étages. Son sourire s'agrandit lorsqu'il vit Tom en sortir, et un nouveau regard à sa montre lui apprit que près de deux minutes s'étaient écoulées, soit à peu près de le temps de descendre cinq étages et de traverser le couloir.

« Alors, Tomi, on a des affaires secrètes ? », lança-t-il joyeusement en direction du blond qui trottinait d'un pas rapide vers lui et les autres, agglutinés sur le muret en petit groupe, parlant joyeusement et sautillant sur place pour se réchauffer, tentant difficilement d'ignorer les nuages de buée qui s'échappaient de leurs bouches dès qu'ils parlaient.

_____Une nouvelle fois, Tom s'était éclipsé sans explication, et s'était absenté près de dix minutes, juste après avoir reçu un sms et tapé une brève réponse sur le clavier de son portable. Comme d'habitude, il avait été discret et rapide dans ses gestes, jetant un coup d’œil circulaire autour de lui avant d'extirper son portable de sa poche, et, comme à chaque fois, Nicolas l'avait remarqué, veillant toutefois à paraître concentré dans sa conversation inintéressante avec Matt, occupé à expliquer avec emphase la façon héroïque et courageuse dont il s'était défendu et avait rendu les coups. Nicolas avait pensé à lui répondre que les nombreuses blessures qui barraient son visage contredisaient légèrement sa version des faits, mais il avait trouvé beaucoup plus intéressant de se concentrer sur le comportement étrange de Tom, ce qui était devenu son passe temps favori depuis la rentrée. Tom était fascinant, complexe et manipulateur, et le brun aimait les défis. Tom et ses secrets étaient une occupation parfaite, pour mettre du piment dans sa petite vie ennuyeuse et bourgeoise.

« Tu t'occupes d'organiser les retrouvailles ?, souffla Matt d'une voix taquine à l'intention du dreadé, qui leva un regard las vers lui.
- Ouais, ça me rend dingue, bordel, répondit-il en secouant la tête, fouillant ses nombreuses poches à la recherche de ses cigarettes, dans un geste familier et habituel.
- Y'en n'a plus pour très longtemps. Et moi faut que je m'occupes de retrouver ces connards !, grogna Matt, étouffant une plainte de douleur lorsque son visage se tordit de colère.
- On s'est dit que c'était sûrement des mecs d'autres bandes, sûrement une petite rivalité, voire une vengeance quelconque, ou une sorte de mise en garde. Qu'est-ce t'en penses ?, demanda Kevin, levant un sourcil en sa direction.
- Ouais, c'est possible », marmonna Tom, une cigarette coincée entre les lèvres.

_____Il semblait absent depuis quelques jours, et Nicolas pouvait parfaitement le comprendre. Il déambulait comme un fantôme dans les couloirs, comme vidé de l'intérieur, et si Nicolas n'avait pas été intimement persuadé que Tom était une ordure qui les menait en bateau depuis des mois, il aurait presque eu pitié de lui. Et pourtant, derrière son regard absent, il pouvait clairement distinguer une lueur de vivacité, certes ternie, mais toujours présente, et il savait que Tom avait encore de la ressource, bien plus que ce qu'il laissait paraître, endossant à la perfection le rôle de la petite chose fragile et victimisée. Il étouffa un ricanement à cette pensée, détournant le regard vers Kevin, qui parlait à nouveau, de sa voix réfléchie et posée.

« Si c'est ça, ce sera facile à vérifier.
- Vous devriez laisser tomber, ça peut être n'importe qui et ça a peut-être rien à voir...
- Ouais, qui sait, on serait peut-être étonnés si on apprenait la vérité..., acquiesça-t-il, hochant la tête à l'intervention de Tom.
- Alors, tu veux pas chercher avec nous et les coincer ?, reprit Matt d'une voix étonnée et presque choquée, ouvrant de grands yeux ahuris.
- J'ai d'autres trucs plus importants à gérer que vos règlements de compte puérils. »

_____Tom commençait à s'énerver, gigotant nerveusement sur ses jambes, et son comportement en entier respirait son malaise et l'angoisse qui bouillait en lui. Si Nicolas n'avait pas été aussi amusé par ce spectacle, il aurait presque été déçu de constater que sa remarque été passée inaperçue, et que personne n'avait relevé le ton moqueur dans sa voix. Il esquissa un petit sourire, et décida de pousser le vice un peu plus loin, histoire de tester les limites de Tom, et de voir ce qu'il était en mesure de comprendre, de saisir comme sous-entendus dans ses paroles, soufflant d'une voix déterminée :

« Tomi a ses priorités, en effet. »

_____Le dreadé lui renvoya un regard impénétrable, le fixant fermement de ses prunelles noires, et Nicolas en profita pour se relever joyeusement, passant son bras autour de ses épaules, et le tirant contre lui dans un geste amical et rassurant, tout en rajoutant d'une voix faussement convaincue :

« Mais les priorités de Tom sont nos priorités, n'est-ce pas ? On essaiera de les retrouver quand on aura réglé cette affaire. Puis, il faudra peut-être chercher moins loin que ce qu'on croit... »

_____Il sentit le corps entier du dreadé se tendre contre lui à la dernière partie de sa phrase, et retint un petit rire, ses prunelles balayant rapidement les trois autres garçons qui leur faisaient face, sans se douter un seul instant de la tension palpable et électrique qui régnait entre eux deux, s'attardant plus particulièrement sur les visages ravagés et pansés de Matthieu et d’Étienne.

« Ouais. T'en es où dans tes plans, Tom ?, demanda ce dernier, sans relever la tête, roulant de manière experte une cigarette entre ses doigts, avant de la porter maladroitement à sa lèvre fendue.
- J'avance doucement. Pour le moment, j'essaie de trouver où il se planque.
- Sois discret, s'il sait que tu le recherches, ça va compliquer le truc, conseilla Kevin.
- Je suis d'accord. Fais gaffe à ce que tu dis, et à ce que tu fais. Y'a des yeux et des oreilles qui traînent partout, bien plus que ce que tu penses... »

_____Nicolas retira le bras qu'il avait passé autour de ses épaules, et le fixa dans les yeux pendant sa dernière tirade, ancrant profondément son regard dans le sien, tentant de maîtriser la pointe d'amusement mesquine qui perçait dans sa voix, résonnant comme une mise en garde. Il esquissa un dernier sourire à son intention, et se dirigea vers son sac, abandonné au pied du muret, lorsque la sonnerie retentit. Il fronça les sourcils lorsque Tom se baissa pour saisir le sien, et qu'il aperçut une légère trace humide et brillante dans son cou. Il secoua la tête rapidement, et s'éloigna à grands pas vers les bâtiments, étouffant un léger ricanement de satisfaction.

_____Tom grogna en balançant son mégot à peine entamé sur le bitume, tentant de se détendre. Les paroles de Nicolas l'avaient perturbé, il avait eu l'étrange impression de saisir des sous entendus ambigus dans chacune de ses phrases, dans chacun de ses gestes, et cette sensation, bien qu'habituelle, le mettait toujours mal à l'aise. Il soupira, tentant de se raisonner, de ne pas laisser la folie avoir raison de lui. Il fronça les sourcils lorsqu'il passa sa main dans son cou, ses doigts collant légèrement à sa peau. Un petit sourire naquît sur ses lèvres lorsqu'il réalisa que Bill y avait sûrement laissé une trace de gloss, celui qu'il mettait chaque hiver quand le vent glacé l'agressait. Derrière ses paupières closes, il revoyait clairement sa petite moue boudeuse lorsqu'il s'admirait dans le miroir et râlait après le froid mordant qui, selon lui, abîmait sa peau. Tom soupira, songeant avec amertume qu'il donnerait n'importe quoi pour revivre ces instants aussi singulièrement magnifiques, ces moments de bonheur pur et simple, pour chasser cette boule de haine qui s'était logée quelque part dans son ventre, et qui grossissait de plus en plus chaque jour, l'empêchant de retrouver cet état d'esprit libre et insouciant qui le caractérisait, avant.
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axia

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MessageSujet: Re: [Fanfiction terminée] Les yeux du cobra.   [Fanfiction terminée] Les yeux du cobra. - Page 17 EmptySam 10 Sep 2011 - 12:00

j'espère que Nico pense que Tom sort avec la fille de la soirée et pas avec Bill :ange: (on peut tjs rever :sarcastic: )
tu sais que tu m'as donné froid avec tes descriptions là :rire2:
Toooooom :snif: je sais pas ce qu'il a mais j'ai envie de le prendre ds mes bras et de le consoler . Bill dégage, tu poses des questions à la con :sournois: !

on sait tjs pas ce que Tom cache cyclops Pau=reine du suspense^^
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Nétoiile

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MessageSujet: Re: [Fanfiction terminée] Les yeux du cobra.   [Fanfiction terminée] Les yeux du cobra. - Page 17 EmptySam 10 Sep 2011 - 12:16

Deux chapitres à lire ! :bave:

Alors pour le chapitre 21, j'accepte les coups de fouets et je m'excuse d'avoir douter de Bill :ange: Mais ça m'a rendu toute triste, de savoir qu'il s'est fait défoncé la gueule :malade: Buhuuu ! Snif 2 *Câlin à Bill* & je sais pas ce qui se passe avec Tom mais j'ai une grosse boule dans le ventre. Première fois que j'ai peur de lire la vérité, de savoir ce qu'il s'est passé mais ça à un rapport avec L, c'est sûr :oui:

J'ai eu de la peine pour eux, ça le fou mal des chapitres comme ça :hap:

Et pour le 22, c'est Tom qui a défoncé Etienne et Matt en anonyme (enfin d'après ce que j'ai compris scratch) Bon peut-être pas lui en personne mais il leur a réglé leur compte, pas touche à Bill ! :diable: :banzai:

Et Nicolas est au courant de tout depuis le début ! krull non enfin depuis un moment quoi ^^

J'ai peur de lire la fin :rire2: & y a encore tellement de questions, la seule qui me "tue", c'est comment va se terminer cette histoire. :oui: Ils sont tellement triste... Je veux juste qu'ils sourient moi :hap:

MDR axia, moi aussi je commençais à avoir froid, enfin surtout des frissons :rire2:

Merci Pauline :coeur:
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MessageSujet: Re: [Fanfiction terminée] Les yeux du cobra.   [Fanfiction terminée] Les yeux du cobra. - Page 17 EmptySam 10 Sep 2011 - 14:23

Citation :
j'espère que Nico pense que Tom sort avec la fille de la soirée et pas avec Bill [Fanfiction terminée] Les yeux du cobra. - Page 17 Ange (on peut tjs rever [Fanfiction terminée] Les yeux du cobra. - Page 17 Sarcasti )
Ce serait pas drôle si c'était le cas Razz

Citation :
Et Nicolas est au courant de tout depuis le début ! [Fanfiction terminée] Les yeux du cobra. - Page 17 587627 non enfin depuis un moment quoi ^^
Il est trop intelligent, pas d'ma faute ! *décline toute responsabilité*

Citation :
Toooooom [Fanfiction terminée] Les yeux du cobra. - Page 17 Snif je sais pas ce qu'il a mais j'ai envie de le prendre ds mes bras et de le consoler
Citation :
je sais pas ce qui se passe avec Tom mais j'ai une grosse boule dans le ventre.
Citation :
J'ai eu de la peine pour eux, ça le fou mal des chapitres comme ça [Fanfiction terminée] Les yeux du cobra. - Page 17 63282
Hé bé, vous me faîtes une poussée de guimauve là ? [Fanfiction terminée] Les yeux du cobra. - Page 17 [Fanfiction terminée] Les yeux du cobra. - Page 17 Rire
Bref, ce sera comme ça jusqu'à la fin, désolée [Fanfiction terminée] Les yeux du cobra. - Page 17 Ange

Citation :
Première fois que j'ai peur de lire la vérité, de savoir ce qu'il s'est passé mais ça à un rapport avec L, c'est sûr [Fanfiction terminée] Les yeux du cobra. - Page 17 Oui
Citation :
J'ai peur de lire la fin [Fanfiction terminée] Les yeux du cobra. - Page 17 Rire2 & y a encore tellement de questions, la seule qui me "tue", c'est comment va se terminer cette histoire.
Arf, j'peux pas vous dire comment ça va se finir, happy end ou pas. Enfin, vous me connaissez quand même... [Fanfiction terminée] Les yeux du cobra. - Page 17 Sarcasti

Citation :
Et pour le 22, c'est Tom qui a défoncé Etienne et Matt en anonyme (enfin d'après ce que j'ai compris scratch) Bon peut-être pas lui en personne mais il leur a réglé leur compte, pas touche à Bill ! [Fanfiction terminée] Les yeux du cobra. - Page 17 Diable [Fanfiction terminée] Les yeux du cobra. - Page 17 Banzai
Faut pas toucher à Bill, en effet, mais Tom est un peu trop impulsif. Qui sait, ça pourrait lui retomber dessus... *sifflote*

Citation :
on sait tjs pas ce que Tom cache cyclops Pau=reine du suspense^^
Héhé, je suis sadique, j'aime l'angoisse ! [Fanfiction terminée] Les yeux du cobra. - Page 17 -p [Fanfiction terminée] Les yeux du cobra. - Page 17 Cool

Citation :
tu sais que tu m'as donné froid avec tes descriptions là [Fanfiction terminée] Les yeux du cobra. - Page 17 Rire2
Citation :
MDR axia, moi aussi je commençais à avoir froid, enfin surtout des frissons [Fanfiction terminée] Les yeux du cobra. - Page 17 Rire2
Désolée, c'était pas prévu ! [Fanfiction terminée] Les yeux du cobra. - Page 17 Doute Vous êtes dingos [Fanfiction terminée] Les yeux du cobra. - Page 17 CoeurMais c'est pour vous habituer au froid de l'hiver qui arrive bientôt cyclops


Sur ce, merci ! Et suite mercredi, je crois qu'il va falloir que je la retravaille un peu pour qu'elle colle à votre version. Car en fait, y'en a entre celui ci et le prochain que je vais pas vous poster. Du coup, vous aurez directement le 24, mais ce sera le 23 pour vous, et faut que je règle quelques petits détails pour que mes deux versions concordent ! [Fanfiction terminée] Les yeux du cobra. - Page 17 Ok [Fanfiction terminée] Les yeux du cobra. - Page 17 Oui
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Absinthe
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MessageSujet: Re: [Fanfiction terminée] Les yeux du cobra.   [Fanfiction terminée] Les yeux du cobra. - Page 17 EmptyDim 11 Sep 2011 - 18:43

Bon ça fait des siècles que je suis pas venue lire ici donc hop hop, me revoilàààà \o/ *époussette sa chaise et en vire une araignée* (Comment ça osef?)

Le chap 18 je l'avais déjà lu je crois, je l'aiaiaime :coeur: Je le trovue pas trop guimauvesque moi, au contraire, il est parfait :coeur:

Citation :
J'imagine la scène : se prendre les pieds dans
les escaliers, s'affaler et rebondir sur les marches jusqu'à tomber par
terre, avec le paquet de gâteaux qui dévale à sa suite et qui finit par
atterrir sur sa tête et l'assommer, comme dans les dessins animés ! [Fanfiction terminée] Les yeux du cobra. - Page 17 Rire2
... Ça effectivement je l'avais déjà lu, et ça me fout KO de rire à chaque fois, Pau un jour tu me tueras :rire:

Pour le coup je commente en lisant. Il m'inquiète l'Andréas (chap 19). Il se passe quoi? [Fanfiction terminée] Les yeux du cobra. - Page 17 Malade
Hm, louche le coup de la boîte gay..

Citation :
____Il l'avait senti,
cette puissante vague d'amour, lorsqu'il avait plongé ses yeux embués de
plaisir dans ceux de Tom, alors que le blond le prenait de plus en plus
fortement, l'enfonçant plus profondément dans le matelas à chaque coup
de rein passionné. Et, sans même s'en rendre compte, à cet instant
précis, il avait décidé qu'il s'en foutait, que les mensonges de Tom
n'avaient aucune importance. Ils partiraient d'ici, tous les deux,
fuyant toute cette haine, et repartiraient à zéro, oubliant le passé et
l'enfermant à double tour, dans un coin de leur esprit. Plus que
quelques mois à patienter, et ils pourraient être heureux ensemble et
avancer sans se poser de questions, sans craindre d'affronter des
regards haineux et méprisants. Pour la première fois, Bill pouvait
apercevoir un semblant de bonheur concret et réel lorsqu'il pensait à
leur futur ensemble, si près qu'il avait l'impression de pouvoir le
saisir du bout des doigts s'il tendait la main.
[Fanfiction terminée] Les yeux du cobra. - Page 17 Triste10

J'allais dire que j'adore la complicité entre Andréas et Bill, mais là pour le coup je suis plus préoccupée par le comportement de Bill. Pourquoi il veut pas en parler à Andréas? J'sais pas, j'trouve ça bizarre..

Je suis d'accord avec Sara. Andréas inspire pas trop confiance.

Oui, aussi Axia. Je pars du principe que rien, que ce soie dans les films ou livres n'est laissé au hasard, et je sens que cette scène-là n'échappe absolument pas à cette règle. Ça va lui retomber sur le coin du museau, à Bill, d'avoir bavardé avec Andréas.. En classe, de plus.

Citation :
Je vois que mon Andréas continue de faire douter.
Ne t'inquiètes pas, à la fin de la fiction, ton avis sera tranché et
définitif, je pense. Tu verras si ton impression s'avère vraie ou non [Fanfiction terminée] Les yeux du cobra. - Page 17 Ok
Si ça se trouve c'est Andréas qui est mort..

Citation :
ce n'est qu'un détail qui n'a pas d'importance/conséquences dans la suite à venir...
Bon, tu viens de tuer tout mon raisonnement plus haut, merci Bobby :rire:

Je suis en milieu du chap 20 mais je dois dégager dare-dare, je finirai plus taaaaaaard o/
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MessageSujet: Re: [Fanfiction terminée] Les yeux du cobra.   [Fanfiction terminée] Les yeux du cobra. - Page 17 EmptyJeu 15 Sep 2011 - 12:04

Chapitre Vingt Trois


_____Son cœur battait furieusement dans sa poitrine, et il se traita mentalement d'imbécile, d'être aussi anxieux de simplement passer quelques minutes avec Tom, comme ils l'avaient pourtant fait des milliers de fois par le passé, partageant de longs baisers passionnés à l'ombre des regards indiscrets et scrutateurs. Comme à chaque fois, le grincement des tôles du hangar autour de lui le rendait anxieux, comme si les murs étaient animés, vivants, et qu'ils le fixaient de leurs petits yeux méprisants, riant à la peur irrationnelle qui glissait dans ses veines, portée par son sang. Bill gravit rapidement les quelques marches qui le menaient à la chambre de Tom, et un son mal-être se dissipa presque instantanément, dès qu'il posa un pied dans la pièce au décor connu et rassurant.

_____Le grand rez de chaussée vide et glacial l'angoissait, il s'y sentait vulnérable, fragile, et terriblement exposé, la désagréable sensation de milliers d'yeux oppressants posés sur lui lui glaçant le sang, comme si, dans chaque coin de la pièce, se cachaient d'horribles et terrifiantes apparitions, qui n'attendaient qu'un pas de plus pour se jeter sur lui. Il secoua la tête, l'ambiance familière de la chambre l'apaisant étrangement, et ne put empêcher une traînée de frissons de courir le long de son échine. Pour il ne savait quelle raison, il était entré directement par la double porte du hangar, évitant l'escalier extérieur qui menait aux toits et à la fenêtre par laquelle il s'engouffrait habituellement, certainement parce qu'une petite voix en lui, dissimulée profondément dans son esprit et presque inaudible, lui soufflait que cette rencontre avec Tom n'aurait rien d'habituel.

_____D'un pas las, il se dirigea vers le lit, s'effondrant mollement sur le matelas confortable, alors que ses yeux se posaient sur le bureau, scrutant avec attention le dernier tiroir, lui envoyant un regard glacial, presque menaçant. Il soupira, et secoua la tête, basculant sur le dos. Tom n'allait pas tarder à arriver, et il retint une grimace à cette pensée. Depuis quand appréhendait-il de passer du temps avec son petit ami ? Il se trouvait pitoyable, allongé là sur le lit, tentant d'anticiper ce qui allait se passer et rassemblant quelques idées de conversation, pour ne pas laisser un silence angoissant et pesant s'installer entre eux. Son comportement avec Tom avait toujours été naturel et spontané, par le passé, mais aujourd'hui, un sentiment de malaise malsain avait remplacé leur complicité habituelle. Le Tom qui l'avait appelé deux jours plus tôt pour lui demander s'il voulait qu'ils se voient n'avait tout simplement plus rien à voir avec le Tom qu'il avait rencontré un an plus tôt et dont il été tombé amoureux, et cette constatation lui serrait le cœur, douloureusement, comme si le poids qui le comprimait depuis des jours devenait de plus en plus lourd, presque insupportable.

_____Le claquement grinçant de la porte coulissante que l'on ouvrait le fit sursauter, et lui envoya une décharge d'appréhension dans tout le corps, alors qu'il se redressait sur le lit et fixait nerveusement l'encadrement de la porte. L'ombre de Tom se dessinait progressivement sur le sol, grossissant au fur et à mesure que les grincements métalliques de l'escalier se rapprochaient, et il inspira fortement, comme pour se donner du courage, avant une épreuve particulièrement difficile et éprouvante. Il déglutit difficilement, et tenta d'organiser ses pensées, comme il le faisait avant que Tom n'entre et ne balaye tous ses efforts en un seul regard, seul dans la douce pénombre de la lune qui glissait à travers les stores.

_____A ses pieds, il pouvait distinguer l'ombre immobile du dreadé qui venait lécher le bout de ses baskets, et il se décida enfin à relever la tête vers lui, la gorge nouée et persuadé de ne pas pouvoir sortir un son. Il se sentait comme lors de leurs premiers rendez-vous, lorsqu'il doutait encore des intentions de Tom, et qu'il sentait des frissons dévaler chaque centimètre carré de sa peau et ses mains devenir moites dès qu'ils plongeait ses yeux noisettes dans les siens, sombres et ténébreux. Bill se sentait comme s'il était face à un étranger, comme si un immense fossé les séparait à présent, sans qu'il ne puisse expliquer cette sensation. Il savait simplement qu'elle avait commencé à naître en lui au moment où Tom l'avait prié de quitter le hangar, après le coup de fil de Kevin, et qu'elle ne l'avait pas quitté depuis, comme si les morceaux de son cœur qui s'étaient brisé à ce moment là ne cessaient de s'éloigner de plus en plus les uns des autres, au lieu de se recoller et de reformer un organe gorgé de sang et de vie qui battait joyeusement, insouciant et libre.

_____Ils n'avaient pas reparlé de cet instant, comme s'il avait tout simplement été effacé de leur histoire commune, comme si la conversation téléphonique à laquelle il avait assisté et la réaction inhabituelle de Tom n'avaient jamais existé, comme si elles n'étaient qu'une illusion de son cerveau embrumé. Bill savait pourtant que les explications de Tom étaient la seule chose qui aurait pu calmer les battements effrénés de son cœur à cet instant, qui aurait pu faire renaître la flamme de confiance qui s'était éteinte en lui. Et il ferma les yeux fortement, fuyant le regard de Tom, alors qu'il réalisait avec douleur qu'il n'en aurait jamais, et qu'il devrait composer avec cette sensation de trahison en lui, qu'il devrait apprendre à s'y habituer et à vivre avec, comme il croyait l'avoir déjà fait. Il avait juste l'impression que tout le chemin qu'ils avaient parcouru ensemble pendant un an venait d'être anéanti, comme du sable soufflé par le vent et emporté loin, vers des contrées lointaines.

_____Difficilement, il se releva, s'approchant à pas lents de la silhouette de Tom, adossée au bureau, immobile et silencieuse. Quelques secondes à peine s'étaient écoulées depuis qu'il était entré dans la pièce, et pourtant, elles avaient suffi à instaurer une tension déplaisante dans la pièce, comme si des étincelles invisibles gorgées d'électricité flottaient dans l'air, quelque part entre eux, et prêtes à exploser. Les doigts du dreadé glissèrent le long de son bras dénudé, et remontèrent lentement vers son cou, où ils exercèrent une douce pression, et Bill releva la tête, plongeant pour la première fois de la journée son regard las dans les yeux noisettes de Tom. Bill se rapprocha de lui, collant presque leurs deux corps, détaillant sans retenue son visage, ses traits tirés et son regard terne, qui illuminait d'habitude son teint, aujourd'hui blême et livide. Il lui semblait si vulnérable à cet instant, si près à s'effondrer sur le sol à chaque geste qu'il était certain de se mettre à pleurer s'il y pensait trop. Il chassa cette pensée, secouant la tête et se concentrant sur la chaleur du corps de Tom, de nouveau si près du sien.

« Tu m'as manqué », souffla Tom, d'une voix basse, à peine murmurée, et Bill aurait été persuadé de l'avoir imaginé, si son regard n'avait pas été fixé sur les lèvres mouvantes du blond.

_____Bill esquissa un sourire, les quelques mots étouffés de Tom lui réchauffant le cœur, un peu, comme si une minuscule étincelle fragile venait de s'y allumer, aussi vulnérable qu'une flamme au milieu d'une tempête. La délicieuse sensation de ses doigts courant sur sa peau lui avait terriblement manqué, et son sourire s'agrandit, alors qu'il suivait des yeux leur danse lente et langoureuse.

« Toi aussi, chuchota-t-il doucement, comme s'il craignait de voir Tom s'écrouler dans ses bras, paniqué et hors de contrôle s'il parlait trop fort.
- On aurait pu se voir mercredi après-midi, continua Tom, ses mains glissant toujours paresseusement sur sa peau, et son regard ancré dans le sien.
- J'étais avec Andréas. Il est passé chez moi. »

_____Bill parlait d'une voix basse et contenue, pour ne pas briser l'ambiance feutrée qui les enveloppait, et, comme s'il craignait d'effrayer Tom, ou plutôt comme s'il n'avait pas la force d'effectuer des gestes brusques et rapides, il tendit faiblement les bras vers lui, s'accrochant à ses épaules et rapprochant leurs torses.

« J'avais besoin d'un ami, de quelqu'un avec qui parler. Bizarrement, j'me sens un peu seul et délaissé depuis quelques jours », souffla-t-il.

_____Bill ferma les yeux, alors que Tom déposait un léger baiser quelque part dans son cou, le contact de sa bouche recouvrant sa peau le brûlant presque, diffusant une douce chaleur dans tout son corps. Dans sa voix, on ne lisait aucune trace de colère ou de reproche, seulement une immense lassitude, et il devait avouer qu'il se trouvait lui-même un peu pitoyable, fermement accroché à l'homme qui le laissait souffrir en silence depuis des jours, alors que lui-même semblait se détruire un peu plus à chaque seconde.

« Tant que vous faîtes que parler, et qu'il est réglo avec toi. »

_____Ses yeux plongés dans les prunelles sombres de Tom, Bill écoutait les battements toujours rapides de son cœur, comme s'il cherchait à lui prouver qu'il fonctionnait encore, martelant fortement sa poitrine jusqu'à lui couper le souffle. Quelque part dans les yeux du blond, une lueur de détresse brillait, une lueur qui le suppliait de l'aider, de lui tendre la main et de faire le tri dans ses émotions, le libérant de la cellule qu'elles avaient construit au fil des années, petit à petit, comme un mur que l'on bâtit consciencieusement pierre après pierre, à force de patience et de souffrance. L'image que lui renvoyait Tom était celle d'un gamin perdu, complètement dépassé par des événements qu'il n'était pas en mesure de contrôler, comme étouffé sous un poids démesurément trop lourd de souffrances sorties du plus profond de son âme.

_____Tom s'était contenté de hausser les épaules en lui répondant, en signe d'impuissance. Bill n'aurait pas su dire avec exactitude à quelle réaction il s'était attendu face à la dernière partie de sa phrase, il ne savait même pas vraiment pourquoi il l'avait dite, mais cette réponse n'était définitivement pas quelque chose qui ressemblait, même vaguement à Tom. Encore une fois, Bill eut la désagréable impression que Tom soufflait les premiers mots qui lui passaient par la tête, comme s'il ne saisissait pas l'entière portée, et le véritable sens de son discours, comme s'il passait quelque part au dessus de lui, ne s'arrêtant pas dans son esprit pour s'y ancrer véritablement.

« J'lui ai parlé de nous. »

_____Le regard désabusé que lui renvoya Tom le cloua sur place, et son estomac se tordit de manière désagréable. Il avait fait une erreur, songea-t-il, en mordillant compulsivement sa lèvre déjà maltraitée, comme s'il cherchait à évacuer le malaise qui le rongeait à travers ce geste inutile. La phrase avait juste franchie la barrière de ses lèvres sans qu'il ne s'en rende compte, et Bill supposait seulement qu'il avait voulu tester Tom, voir où étaient ses limites, comment il allait réagir, et quelles étaient les choses qui avaient encore de l'importance pour lui.

« Tu plaisantes, j'espère ? », souffla le dreadé, s'écartant de lui, les mains sur les épaules et sondant son regard avec attention.
« Mais, enfin, Bill, qu'est-ce qui t'as pris ? Tu te rends compte du risque que ça représente ? », continua-t-il, alors que le brun le fixait sans répondre, sans bouger, comme si tout son corps venait de se paralyser.

_____Une petite minute s'écoula dans le silence, alors qu'ils se fixaient durement, leurs regards plongés l'un dans l'autre, comme si toute la tension qui s'était accumulée entre eux depuis des jours venaient d'éclater, et que la bulle de douceur et d'amour qui les enveloppait d'habitude avait été oubliée, soufflée par le vent. Bill se recula d'un ou deux pas, le fossé entre eux se creusant un peu plus à ce geste, et il brisa le silence pesant, soufflant d'une petite voix fragile et mal assurée :

« Parce que toi tu fais gaffe à tout ce que tu fais, bien sûr ?
- Plus que toi, en tout cas !, grogna Tom en secouant la tête, se massant les tempes en un geste trahissant sa lassitude.
- Et t'as réfléchis une seconde avant d'aller leur faire tabasser la gueule à Matt et Étienne ? Tu trouves que c'est prudent ce que t'as fais ? »

_____Tom se figea à ses paroles que Bill venait de hurler, comme tétanisé par son ton arrogant et le brun sentit une vague de satisfaction malsaine courir dans ses veines à cette vision. Le dreadé lui renvoya un petit regard suppliant et honteux, esquissant une grimace, et Bill soupira, s'asseyant sur le lit et fixant le mur blanc devant lui, sans réellement le voir. A nouveau, le silence s'installa entre eux, et lorsqu'il entendit le froissement des vêtements de Tom, signe qu'il s'agitait et se rapprochait de lui, il se releva vivement, et se planta devant lui.

« Ça va pas paraître bizarre peut-être le fait qu'ils se soient fait cognés une semaine après qu'ils me soient tombés dessus ? C'est le hasard, évidemment. Tu crois qu'ils sont trop cons pour faire le rapprochement ? Tu croyais que moi je le serais ? »

_____Il aurait voulu s'exprimer calmement, éviter de crier, et de paraître aussi agressif, mais c'était plus fort que lui, une fureur incontrôlable grandissant en lui un peu plus à chaque seconde. Toute la semaine, les visages tuméfiés de Matthieu et Étienne avaient attiré son regard, depuis le fond de la cour, et il avait sentit un immense bloc de colère s'abattre sur lui quand il avait compris que Tom était celui qui se cachait derrière cette agression.

« p*tain, Bill, j'ai fait ça pour toi, parce que...
- Non, Tom, t'as fait ça pour toi. En un geste totalement égoïste. T'as fait ça parce que tu te sentais coupable et que ça allégeait ta conscience. Mais t'as fait une connerie, souffla Bill, des larmes d'énervement à présent visibles derrière ses paupières fatiguées.
- Ils se rendront compte de rien, ils sont déjà en train de penser que c'est des règlements de compte liés à d'autres anciennes histoires. Ils soupçonneront jamais ça. »

_____La voix de Tom était lasse, et peu assurée, et Bill était certain qu'il tentait lui même de se convaincre avec ses propres mots, comme s'il avait cru que les prononcer à voix haute leur donnerait plus de poids, mais le doute et l'incertitude brûlaient toujours en lui, ravageant tout son corps aussi violemment qu'un incendie d'été qui enflamme les herbes sèches.

« Mais bien sûr, et t'avais prévu ça, évidemment ? Je veux dire que, toi aussi, t'as pris des risques inconsidérés, alors ne m'engueule pas pour ce que j'ai fait, tu es mal placé pour ça, vraiment. »

_____Un petit soupir franchit la barrière de ses lèvres alors qu'il secouait la tête, se demandant brièvement comment ils avaient pu laisser leur relation s'effriter autant, comment ils en été arrivés à ce point de non-retour, debout l'un en face de l'autre à se hurler toute leur haine et leur rancœur au visage.

« Bordel, mais pourquoi t'as fait ça ? Est-ce que je t'ai demandé de faire ça ? T'es exactement comme eux, j'me suis trompé. J'ai eu tord de croire que t'étais différent. Comment tu pourrais l'être après tout ? J'arrive même pas à comprendre comment tu peux encore me regarder dans les yeux, me dire que tu m'aimes alors que tu me mens tellement », continua-t-il d'une voix blanche, étranglée par les larmes qui serraient sa gorge, ne demandant qu'à dévaler ses joues, qu'à le libérer de leur poids trop étouffant.

_____Un léger vertige s'empara de lui, alors que tous les éléments se bousculaient dans sa tête. L'image furtive d'une gravure derrière le pendentif de Tom glissa en lui, disparaissant rapidement pour laisser place à la vision fugitive de Matt boitillant dans la cour. Quelque part au fond de son esprit, les paroles de Cassandra résonnaient encore inlassablement, brouillées par le grésillement sourd de la voix de Kevin dans le téléphone, alors qu'il revoyait tout le corps de Tom parcouru d'un violent choc, comme s'il une immense décharge électrique l'avait transpercé et cloué au sol, sans qu'il ne puisse réagir. Et son regard était immanquablement attiré par le tiroir verrouillé derrière Tom, partiellement dissimulée par sa jambe. Le temps d'une seconde, l'étrange sensation que le dernier tiroir était différent de la dernière fois qu'il l'avait vu, comme s'il penchait légèrement sur le côté droit, lui traversa l'esprit, aussi fugace qu'un battement d'aile.

_____La voix du dreadé le fit sortir de son état de transe, et il sursauta, ouvrant les yeux presque immédiatement. Pendant quelques secondes, il fixa bêtement la chambre, totalement désorienté, et tomba dans le regard du dreadé, vide et indéchiffrable.

« De quoi tu parles ? », demanda Tom, pour la deuxième fois, et il sentait juste comme si un immense rocher planait au dessus de sa tête, et qu'il était sur le point de s'écraser sur lui d'une seconde à l'autre.

_____Bill ferma les yeux brièvement, les traits tirés par la déception, et il soupira, secouant la tête d'impuissance. Tom déglutit, la gorgé nouée et le cœur anormalement rapide. Il avait l'impression de jouer un des moments les plus importants de sa vie, et le dénouement traînait en longueur, laissant le temps à toute la douleur qui le paralysait de s'infiltrer en lui plus profondément, dans chacune de ses veines, de s'ancrer dans son corps et de le dévorer. Il grimaça, chassant la voix mesquine dans sa tête qui riait de lui, se délectant de sa souffrance, parce qu'il le méritait, définitivement, parce qu'il ne récoltait que ce qu'il avait semé, petit à petit. Le regard de Bill qui l'incendiait était de plus en plus difficile à supporter, mais il ne pouvait détourner les yeux, persuadé que dans chaque coin sombre de la chambre se trouvait une foule amusée qui le scannait de ses petits yeux méprisants et rieurs, comme un public ingrat conspuant sans scrupule un comédien. Sauf que le spectacle en question, celui qui se déroulait sous ses yeux impuissants, n'était pas un jeu, mais toute sa p*tain de vie, et il le réalisa avec douleur, lorsque la voix étouffée de Bill se glissa jusqu'à lui :

« Tu me prends vraiment pour un con, hein ? Tu crois que je sais pas tout ce que tu me caches ? Depuis le début, tu me caches des choses, tu me mens, je le sais. J'ai juste été trop idiot, de penser que peut-être c'était pour mon bien, ou que ça n'avait pas d'importance. »

_____Tom sentait toute la rancœur, la déception et la colère que Bill avait accumulé au plus profond de lui depuis des semaines glisser hors de lui, comme si elles prenaient vie et le contrôlaient, comme si elles guidaient chacun de ses gestes, chacun de ses mots et qu'il n'avait plus aucune emprise sur ses propres sentiments. Il pouvait sentir cette vague de détresse, et de haine flotter jusqu'à lui, presque palpable, s'échouant sur lui, et le noyant, le faisant suffoquer.

« J'te donne une chance, Tom. Ce sera la seule et unique. Parle-moi, explique-moi, maintenant. Sinon, je m'en vais. Définitivement », souffla Bill, d'une voix étranglée, et Tom ferma les yeux, comme s'il venait de recevoir le coup le plus douloureux de toute sa vie, directement au plus profond de lui-même.

_____Bill le fixait calmement, du moins en apparence, son cœur battant furieusement dans sa poitrine et martelant irrégulièrement sa cage thoracique comme une mise en garde, alors qu'un sentiment de peur se diffusait en lui, lentement, dans chacun de ses organes jusqu'à envahir tout son corps. Il risquait gros, il le savait, mais il avait décidé de tenter, et même s'il y avait de fortes chances que la réponse de Tom ne s'immisce en lui comme un poignard tranchant, il ressentait le besoin de le mettre dos au mur, de savoir à quoi s'en tenir, de faire le point sur les sentiments du blond et sur le chemin parcouru avec lui, depuis plus d'un an.

_____Une vague de colère s'empara de lui, qu'il sentait bouillir dans ses veines, de plus en plus violente. Tom était immobile face à lui, et il lui en voulait, de le tenir à l'écart de ses sentiments, d'avoir instauré cette distance en eux, de les faire souffrir autant l'un que l'autre, par son silence. Bill inspira fortement, pour se calmer, mais le parfum de Tom qui parvint à ses narines ne fit que le troubler davantage et la seule chose dont il avait envie à cet instant était de le secouer violemment, de le claquer contre le mur et de lui hurler de lui parler, de lui répéter inlassablement qu'il pouvait et qu'il devait se confier à lui, qu'il crevait à petit feu du poids des mensonges et des non dits qui flottaient entre eux, depuis des mois, un peu plus pesant à chaque jour qui passait. Il voulait simplement lui crier cette vérité au visage, sans jamais s'arrêter, jusqu'à obtenir une réaction de la part du dreadé, jusqu'à sentir un élancement désagréable à l'intérieur de sa gorge et que sa voix devienne rauque et brisée par la douleur.

_____Et enfin, après ce qui lui semblait une éternité, comme si le monde s'était arrêté, et qu'il avait lui même cessé de respirer, une lueur de résignation glissa dans les prunelles chocolat de Tom, brillant dans la pénombre comme un avertissement. Une flamme de tristesse emplit son regard, comme un brasier étouffant annihilant ses derniers espoirs, ne laissant qu'un amas de cendres ardentes et fumantes.

« Je suis désolé, je peux pas », murmura-t-il d'une voix étranglée.

_____Tom esquissa un pas vers lui, et s'immobilisa, lorsque le corps de Bill se figea. Il aurait voulu le serrer dans ses bras, et effacer toute cette tension entre eux, d'un simple baiser. Il aurait voulu tout lui avouer, vraiment, se laisser aller dans son étreinte et pleurer jusqu'à l'épuisement, parler encore et encore, pour tenter de cicatriser ses blessures encore à vif, mais il se sentait juste comme si quelque chose en lui s'était bloqué, comme si tout son corps était retenu par une force invisible qui le contrôlait. Il déglutit difficilement alors qu'une sensation totalement nouvelle et déroutante s'empara de lui, semblable à des milliards d'aiguilles s'enfonçant dans chaque parcelle de son être, lui coupant la respiration, lorsque Bill souffla d'une voix blanche, aussi tranchante qu'une lame aiguisée :

« Très bien. »

_____Il hocha la tête doucement, comme pour se convaincre lui-même, et saisit rapidement sa veste échouée sur le lit, avant de tourner les talons et de dévaler rapidement les escaliers, des larmes d'amertume roulant sur ses joues sans qu'il ne s'en aperçoive. Tom resta debout au milieu de la chambre, immobile, et cligna des yeux à plusieurs reprises, comme pour reprendre contact avec la réalité, et à chaque fois, son regard tomba sur la pièce, désespérément vide. Au bout de quelques secondes, il se laissa glisser contre le mur derrière lui, serrant fortement les poings et étouffant un hurlement de rage, qui semblait sourdre du plus profond de ses entrailles.

[…]

_____La nuit noire s'infiltrait dans chaque recoin de son être, et les larmes qui glissaient silencieusement sur ses joues étaient faiblement éclairées par le reflet blême de la lune, roulant sur sa peau comme des gouttes de rosée étincelantes. Une épaisse obscurité s'enroulait autour de lui, le drapant d'un voile opaque et ténébreux, aussi glacial que le souffle du vent qui berçait ses cheveux d'une douce caresse, qu'il ne remarquait pas, le regard perdu quelque par sur son ombre fragile qui se dessinait sur le trottoir gris et terne. Seul le bruit de ses pas brisait le silence apaisant qui l'entourait, et pourtant, son esprit semblait crier sa souffrance, comme si des milliers de voix stridentes emplissaient sa tête, l'agressaient, et le détruisaient minutieusement. Ses pas l'avaient instinctivement guidé devant la maison d'Andréas, la façade obscure se découpant dans la pénombre de la nuit comme un visage diabolique et menaçant. Il soupira, observant avec fascination le petit nuage d'air condensé qui s'échappa de ses lèvres, et tâtonna machinalement ses poches, à la recherche de son téléphone.

_____L'écran affichait presque minuit, et une once de bon sens, quelque part dans son esprit, lui soufflait qu'il n'était pas commode de débarquer chez les gens à cette heure-ci. Avec difficulté, il chercha le nom du blond dans son répertoire, ses doigts engourdis par le froid dansant maladroitement sur le clavier. La seule chose dont il avait besoin à cet instant était la sensation reposante d'une douce chaleur se diffusant progressivement dans son corps, alors qu'il avait juste envie de se rouler en boule sur le trottoir et de laisser les larmes qui comprimaient sa gorge l'étouffer. Il avait joué, il avait perdu, et il se trouvait particulièrement pitoyable. Il s'apprêtait à porter le téléphone à son oreille lorsqu'une large main glacée s'abattit avec violence sur sa bouche, et quand il sentit une immense douleur naître à l'arrière de sa tête, Bill étouffa un gémissement de douleur et tenta de se débattre, lâchant son portable. Le fracas étouffé du téléphone s'écrasant sur le trottoir fût le dernier bruit qu'il entendit, avant qu'il ne sombre dans un océan noir et ténébreux.
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MessageSujet: [Fanfic en cours] Les yeux du cobra   [Fanfiction terminée] Les yeux du cobra. - Page 17 EmptyJeu 15 Sep 2011 - 16:59

ba m*rde alors!!!! :-( :snif: :snif:

Tom vide ton sac...

Ct pas fini!!!!! hein.... Snif 2 Snif 2
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Nétoiile

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MessageSujet: Re: [Fanfiction terminée] Les yeux du cobra.   [Fanfiction terminée] Les yeux du cobra. - Page 17 EmptySam 17 Sep 2011 - 8:35

OMG ! Le chapitre qui tue ! Ouais, c'est le seul chapitre qui m'a rendu aussi ... Perdu et triste ! Snif 2

C'est horrible de ressentir toutes les émotions de Bill & de Tom ! :-( Et c'est dans ces chapitres que tu retient ton souffle tellement que tu as peur de la fin !

Citation :
comme si les morceaux de son cœur qui s'étaient brisé à ce moment là ne cessaient de s'éloigner de plus en plus les uns des autres, au lieu de se recoller et de reformer un organe gorgé de sang et de vie qui battait joyeusement, insouciant et libre.

:coeur: C'est beau !

Le coup de tu me dis tout ou je te quitte, comment j'ai trop l'impression que c'est une idée d'Andréas ^^

OMG ! Bill qui se fait enlevé ! :ouch: Aaaaaaaah ! Mais c'est de la folie ! :O Mais quelle folie ! :bave: Putaiin ! Je pensais trop pas qu'il se ferai enlevé ! Si faut, c'est lui qui est mort ! Snif 2 *Part relire le prologue* Et je viens de le relire et je me dis que si c'est Bill, ça le fait trop pas ! Snif 2 Je vais pleuré là ! :rire2:

Pour le prochain chapitre, je vois bien Andréas, sortir de chez lui, trouver le portable et genre il voit pas Bill toute la journée et là, il va vers Tom et lui crie dessus ! *imagine* Ouaiiiis !

Et quand Tom ira sauvé Bill, c'est là que toute la vérité va éclater ! What a Face

Buhuuu ! bounce J'ai trop hâte ! *o*

Merci Pauline ! Very Happy :coeur:
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MessageSujet: Re: [Fanfiction terminée] Les yeux du cobra.   [Fanfiction terminée] Les yeux du cobra. - Page 17 EmptySam 17 Sep 2011 - 15:21

Citation :
Le coup de tu me dis tout ou je te quitte, comment j'ai trop l'impression que c'est une idée d'Andréas ^^

Tu dis ça parce que Bill dit qu"il a vu Andréas le mercredi ? scratch
Parce que, en fait, pour t'expliquer, il y a un autre chapitre entre celui ci et le 22, normalement, et ce chapitre, c'est, en gros, le mercredi aprèm que Bill et Andy passent ensemble. Je l'ai pas mis car il correspond pas à la version que vous avez, celle où Andy est au courant de leur relation depuis un moment.
Dans l'autre version, c'est à ce moment là seulement que Bill se confie à Andy. Et donc, non, cet espèce d'ultimatum que pose Bill a Tom n'est pas une idée d'Andréas. Voilà pour rendre les choses plus claires ! [Fanfiction terminée] Les yeux du cobra. - Page 17 Ok

J'adore toutes tes suppositions ! [Fanfiction terminée] Les yeux du cobra. - Page 17 Rire2
Tu verras mercredi s'il tu as raison ou pas ! [Fanfiction terminée] Les yeux du cobra. - Page 17 O
Merci [Fanfiction terminée] Les yeux du cobra. - Page 17 Coeur
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Nétoiile

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MessageSujet: Re: [Fanfiction terminée] Les yeux du cobra.   [Fanfiction terminée] Les yeux du cobra. - Page 17 EmptySam 17 Sep 2011 - 15:32

Ah non du tout. J'ai eu cette impression parce qu'après Bill va chez Andréas, et je pensais qu'il allait lui dire que ça n'avait pas marché ! Et c'est pour ça que j'ai pensé que c'était une idée d'Andy :oui:

Tu as gardé l'autre version ? Parce que je me dis que tu aurai pu la mettre en faite, que ce chapitre aurait été le 24. Ca aurait collé :=): Mais c'est bien aussi Wink

Je vais vraiment m'avancer pour pouvoir te lire mercredi ! **
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MessageSujet: Re: [Fanfiction terminée] Les yeux du cobra.   [Fanfiction terminée] Les yeux du cobra. - Page 17 EmptySam 17 Sep 2011 - 15:47

En fait, je suis en train de réécrire entièrement la fiction. Je reprends les premiers chapitre, je les arrange, je les étoffe un peu car ils ne me plaisent pas du tout [Fanfiction terminée] Les yeux du cobra. - Page 17 Malade Quand j'aurais terminé, je les réediterais tous avec leur nouvelle version, et je rajouterais le chapitre manquant pour que soit postée la version définitive de cette fiction et non celle-ci, qui était en fait ma version d'essai que vous m'avez aidé à améliorer au fil des post ! [Fanfiction terminée] Les yeux du cobra. - Page 17 Coeur
Mais ca peut prendre encore un bon mois, voire plus car avec les cours qui ont repris je n'ai pas du tout le temps de me consacrer à cette réécriture. J'ai commencé avec les 2/3 premiers chapitres et c'est vraiment difficile en plus, je trouve. Et je crois que l'ambiance générale de la fiction commence à me taper sur les nerfs, donc j'ai du mal à me remettre dans le bain et à m'investir réellement pour reprendre tous les chapitres un par un... [Fanfiction terminée] Les yeux du cobra. - Page 17 Nah Je pense que la motivation reviendra à un moment ou l'autre, et je m'occuperais de tout ça quand ce sera le cas ! [Fanfiction terminée] Les yeux du cobra. - Page 17 Oui
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MessageSujet: Re: [Fanfiction terminée] Les yeux du cobra.   [Fanfiction terminée] Les yeux du cobra. - Page 17 EmptySam 17 Sep 2011 - 15:52

Aaaah d'accord ! :oui: Perso', j'ai aimé chacun de tes chapitres et je les ai trouvé super les uns après les autres ! Après si ça te plait pas ... Ouais tu peux les corriger même si j'en vois pas l'utilité ^^ Et prend le temps qu'il te faudra :ange:

Tu pense les poster après ? Parce que j'aimerai la relire corrigé :$.
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MessageSujet: Re: [Fanfiction terminée] Les yeux du cobra.   [Fanfiction terminée] Les yeux du cobra. - Page 17 EmptySam 17 Sep 2011 - 16:03

Oui, je réediterais tous les chapitres avec la nouvelle version. Je me vois pas ouvrir un nouveau topic ou quoique ce soit, je me contenterais d'éditer celui la ! Et si tu as aimé les chapitres de la première version, tu surkifferas ceux de la deuxième ! [Fanfiction terminée] Les yeux du cobra. - Page 17 Ok [Fanfiction terminée] Les yeux du cobra. - Page 17 Rire *mode prétentieuse*
Non, je déconne, ce que je veux dire, c'est qu'il sera vraiment pas difficile de les arranger j'veux dire, de donner plus de poids à mes personnages dès le début, maintenant que je les connais bien. Car au début, leurs personnalités sont floues et hésitantes, donc forcément tout ce qui tourne autour des émotions/ressentis des personnages est moins développé, profond et donc à moins d'impact.
Enfin, je me comprends ! [Fanfiction terminée] Les yeux du cobra. - Page 17 O [Fanfiction terminée] Les yeux du cobra. - Page 17 Rouge

Et j'ai un OS (pire que chelou What a Face) sur les bras à poster aussi... Sûrement début octobre, quand j'aurais terminée avec les yeux du cobra (j'avais écrit broca, mes cours de neuropsychologie me suivent jusqu'ici, noooon ! [Fanfiction terminée] Les yeux du cobra. - Page 17 619466 [Fanfiction terminée] Les yeux du cobra. - Page 17 Rire)
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MessageSujet: Re: [Fanfiction terminée] Les yeux du cobra.   [Fanfiction terminée] Les yeux du cobra. - Page 17 EmptyDim 18 Sep 2011 - 6:50

Plus de sentiments, d'émotion ! :bave: J'ai vraiment hâte de relire tout ça ! bounce

Et en plus, on aura droit à un OS ! *o* Mais c'est... PARFAIT ! bounce Very Happy
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MessageSujet: Re: [Fanfiction terminée] Les yeux du cobra.   [Fanfiction terminée] Les yeux du cobra. - Page 17 EmptyMer 21 Sep 2011 - 10:41

Chapitre Vingt Quatre


_____Le téléphone s'affaissa mollement sur son matelas lorsqu'il l'y jeta, et Andréas observa avec fascination les rapides petits rebonds qu'il effectua avant de dégringoler du lit et de s'écraser au sol dans un bruit sourd et fracassant. Il soupira, et esquissa une légère grimace. Ce foutu téléphone, même s'il ne lui était d'aucune utilité à cet instant, était le seul moyen en sa possession pour réussir à contacter Bill, et, par la même occasion, chasser la désagréable angoisse qui lui nouait l'estomac depuis plusieurs heures. Secouant la tête, il se pencha vers le sol, sa mèche blonde platine en désordre effleurant gracieusement la douce moquette qui tapissait sa chambre à ce geste, et récupéra entre ses doigts hésitants son portable. Nerveusement, il pianota de manière aléatoire sur le clavier pour tenter de le rallumer, fixant avec colère l'écran désespérément noir qui lui faisait face.

_____Enfin, une petite lumière faible éclaira paresseusement son fond d'écran, agressant ses yeux clairs et fatigués en l'aveuglant presque, et il étouffa entre ses lèvres pincées un grognement agacé. Manifester à voix haute l'inquiétude et la tension qui régnaient dans son esprit à cet instant serait leur donner trop d'importance, et le poids dans son estomac était déjà bien assez lourd sans ça. Une nouvelle fois, il composa le numéro familier de Bill, ignorant le tremblement fébrile qui animait ses mains, et à nouveau, le message enregistré qu'il connaissait parfaitement lui répondit, la voix joyeuse et mécanique de Bill lui serrant le cœur de manière inexplicable. Il secoua la tête, s'affalant nonchalamment dans la montagne d'oreillers qui jonchaient son lit, et haussa les épaules. Rêveusement, il fixa le plafond immaculé, réfléchissant intensément, pendant que sa vision se troublait face à la blancheur parfaite au dessus de sa tête.

_____Un petit soupir de satisfaction s'échappa de sa bouche au moment où il se glissa lentement entre la douceur des draps et il sentait le sommeil l'appeler sournoisement, alors qu'une douce torpeur commençait à l'envelopper, le drapant d'un voile cotonneux et agréablement léger. Sa nuit avait été courte, perturbée par l'appel de Bill, et le silence angoissant qui lui avait répondu lorsqu'il avait difficilement décroché, le cerveau toujours embrumé et ensommeillé, ne cessait de le hanter. Toujours somnolent, il avait tenté de le joindre à nouveau, s'acharnant sur les touches fragiles de son portable, alors que la panique le gagnait sûrement. Andréas savait que Bill avait prévu de voir Tom en fin de journée, voire même de passer la nuit avec lui, et l'appel qu'il avait reçu n'avait fait que confirmer ses craintes. Quelque chose d'anormal se tramait, quelque part dans la nuit sombre et froide, et il avait sentit une lignée de frissons glacés dévaler son dos à cette pensée.

_____Soupirant, il ferma ses paupières lourdes de sommeil, alors que les premiers rayons de l'aube se glissait à travers les rideaux fins qui encadraient sa fenêtre, illuminant d'une pâle lumière mordorée les murs clairs de sa chambre. Pendant quelques secondes supplémentaires, de nombreuses hypothèses angoissantes tournèrent dans son esprit confus, et Andréas pouvait presque sentir ses neurones bouillir sous la réflexion, alors que ses pensées s'agitaient et grouillaient en lui comme un millier de fourmis travailleuses et acharnées. La simple idée de savoir que Bill était maintenant introuvable alors qu'il avait cherché à le joindre quelques heures plus tôt le rendait malade, surtout depuis qu'il ne pouvait empêcher son esprit de rejouer sans cesse la vision d'un Bill sanglotant et brisé, s'exprimant avec difficulté au travers de ses nombreuses larmes, fermement calé dans son étreinte chaude et rassurante.

_____Andréas avait vu Bill la veille, et le brun avait mis presque une heure à raconter son histoire avec Tom, commençant par le premier regard qu'ils avaient échangés plus de douze mois auparavant, pour s'achever dans un torrent de larmes dévastateur au moment où le dreadé l'avait presque chassé du hangar sans explications, et Andréas ne pouvait penser à autre chose qu'à ses paroles chuchotées misérablement et emplies de sanglots incontrôlés. Pendant une seconde, l'horrible pensée que Bill serait peut-être assez désespérée pour aller se jeter du pont lui traversa l'esprit, lui coupant la respiration par la même occasion, et il secoua la tête avec pour chasser cette hypothèse farfelue et invraisemblable. Avec dépit, il étouffa un petit couinement de désespoir, et s'enfonça plus confortablement entre le coussins entassés sous son dos. De toute sa vie, Andréas ne s'était jamais senti aussi inutile et misérable, alors que ses paupières se fermaient doucement, sa petite moue ensommeillée ne chassant à aucun moment l'expression affligée qui étirait ses traits.

[…]

_____L'air dans la pièce était lourd et suffocant, et sa gorge douloureuse le faisait souffrir davantage à chaque minute qui passait. L'odeur était agressive mais il n'y prêtait plus attention depuis bien longtemps, alors qu'elle s'infiltrait sournoisement dans ses narines jusqu'à ses poumons, glissant de manière vicieuse dans ses organes pour finir par s'incruster dans chaque parcelle de son corps. Tom toussa bruyamment, chassant d'un geste vague l'épaisse fumée qui lui piquait les yeux et qui brouillait sa vision, l'empêchant de distinguer correctement le petit carré brun qui se consumait lentement entre ses doigts. Avec fascination, il observait la danse lente et gracieuse de la minuscule flamme qui venait lécher paresseusement chaque brun de marijuana enroulés les uns aux autres et comprimés dans un petit cube presque insignifiant.

_____Fermant ses yeux embrumés, il souffla doucement sur le faible brasier qui s'enflammait au bout de ses doigts, effritant d'un geste sûr et expert la drogue qui dégringolait doucement en une cascade brune, comme les feuilles d'automne soufflées par le vent. Il couina faiblement quand la fragile flammèche mordit le bout de ses doigts, avant de rouler rapidement la fine feuille qui croustillait à son toucher, provoquant un léger bruissement de papier qui le faisait grincer des dents. Enfin, il le porta à ses lèvres, veillant à l'allumer convenablement, son vieux briquet grinçant sous l'action rapide de ses doigts. L'étincelle éclatante s’éteignit presque aussitôt, et seul le bout rougeoyant du joint parfaitement roulé brillait dans la pénombre suffocante de la chambre.

_____La première bouffé lui brûla la gorge, et Tom soupira de satisfaction en sentant la fumée aigre et malveillante s'insinuer dans tout son corps. Il se laissa retomber en arrière et ferma les yeux, le plafond sombre et craquelé au dessus de sa tête continuant de tourner inlassablement derrière ses paupières closes et fatiguées. De petites veines d'un bleu profond se dessinaient sur sa peau fine et fragile, mais il les remarquait à peine, lorsqu'il croisait le reflet blême et terne de ses yeux dans le miroir. Il lui semblait vaguement que l'étincelle pétillante de son regard s'était éteinte, quand il était assez conscient pour penser convenablement, mais la drogue qui glissait en continu dans ses veines l'empêchait de s'en soucier. En fait, il savait que le flot d'euphorie qui voyageait dans son sang était assez puissant pour anéantir la douleur qui lui trouait le cœur, et c'était la seule chose qui lui importait, alors que la confusion envahissait petit à petit son cerveau et chassait le souvenir douloureux du beau visage de Bill.

_____Une vague de bien-être enflamma tout son corps ramolli et cotonneux alors que l'image rassurante et familière de deux orbes chocolatées et encerclées de noir se glissait derrière ses paupières, comme une douce ombre teintée de souvenirs flous et lointains, presque irréels. Tom voulut lever la main pour effleurer du bout des doigts la douceur de ce regard qui le fixait, et qui faisait naître quelque part dans son ventre un océan bouillonnant de désir, mais il se sentait comme si chacun de ses membres pesaient plusieurs tonnes, comme s'il n'avait pas la force de bouger, alors que le sommeil l'emportait immanquablement dans un univers calme et paisible, où les ombres noires qui tournaient autour de lui avaient perdu de leur aspect menaçant et sinistre.

[…]


_____Andréas essayait difficilement d'ignorer le claquement régulier de ses dents, alors que le froid mordant du vent glissait sans pitié sous sa veste de cuir, se faufilant sur sa peau glacée de manière joueuse. D'un geste rapide et habituel, il dégagea la mèche blonde qui couvrait son œil droit, soufflée par le vent, et referma la porte derrière lui, avant de s'engager d'un pas décidé dans l'allée qui menait au vieux portail grinçant. Il s'était réveillé une heure auparavant, après avoir dormi une bonne partie de l'après midi, baigné dans un océan cotonneux de douceur et emmitouflé dans ses oreillers. A nouveau, il avait tenté de joindre Bill sur son portable, en vain, et avait finalement décidé d'enfiler quelques vêtements chauds et de se rendre directement chez lui, pour avoir des explications et chasser le malaise qui ne cessait de grandir en lui, et qui se nourrissait voracement de ses angoisses, comme une tumeur indomptable s'emparant petit à petit de chaque parcelle encore intacte d'un corps malade. Soufflant, le blond remonta sa fermeture éclair le plus haut qu'il put, et enfouit le cou profondément dans sa large écharpe de laine, pressant le pas pour tenter de se réchauffer. Alors qu'il refermait nonchalamment le portail derrière lui, son regard fut inexplicablement attiré par la forme floue et indécise d'un portable abandonné sur le trottoir, gisant misérablement près du caniveau, au milieu des débris poussés faiblement par le vent d'hiver.

[…]


_____Le monde autour de lui était doux et une légère odeur florale embaumait l'air, glissant depuis les longues branches des ifs mal taillés jusque dans ses narines. L'atmosphère était teintée d'éclats de rire, et Tom se sentait flotter dans les airs, comme si la brise qui glissait dans ses dreads était assez puissante pour le décoller du sol, et le porter au dessus des allées impeccables et fleuries qui se dessinaient sous ses pieds. Il leva les yeux au ciel, poussant un soupir de plaisir lorsque les rayons du soleil glissèrent sur sa peau, la réchauffant de manière délicate, et le paysage devant lui changea aussitôt qu'il posa son regard sur la haute colline chatoyante qui lui faisait face. En l'espace de quelques secondes, tout autour de lui se brouilla, des ombres inquiétantes se mirent à glisser sur sa peau, comme une traînée d'acide qui l'aurait brûlé, et il étouffa un gémissement plaintif alors que les quelques mots gravés dans le marbre blanc devant lui le faisait suffoquer misérablement.

_____Il voulait fermer les yeux et rebrousser chemin, mais la force qui le poussait vers la tombe devant lui était de plus en plus puissante à chaque seconde qui passait, alors que le ciel se couvrait inexorablement de lourds nuages gris et hostiles. Avec horreur, il sentit une myriade de feuilles mortes dégringoler sur son corps, le crissement désagréable du vent glissant sur chaque parcelle de sa peau, alors qu'il était brutalement poussé en avant. Il s'effondra violemment sur ses genoux, ignorant la sourde douleur qui se propageait dans son corps, et fixa de ses yeux embués l'éclat inaltérable du marbre brillant juste devant lui. Tom secoua la tête frénétiquement, cherchant à chasser cette vision et l'effroi qui se glissait dans ses veines, murmurant faiblement une litanie de 'non' que le vent déchaîné soufflait aussitôt, étouffant sa voix faible et suppliante.

_____Soudainement, comme sortie de nulle part, une sonnerie stridente agressa ses oreilles, et il porta deux mains tremblantes à ses oreilles, comme si le bruit démoniaque jaillissait du plus profond de son esprit torturé, cherchant à arracher de son corps la source dangereuse de ce grincement qui faisait saigner ses tympans. Il poussa un hurlement désespéré, alors que les lettres immobiles sous ses yeux commençaient à fondre, dégringolant en une cascade de gouttes rouge sang, et serpentant entre les plaques funéraires qui ornaient le dessus de la tombe jusqu'à ses pieds enracinés dans le sol dur et poussiéreux. Haletant, Tom ouvrit des grands yeux effrayés et fixa le plafond terne au dessus de sa tête, l'agitation de son portable sur la table de nuit à sa gauche attirant immédiatement son attention. Malgré le tressaillement nerveux qui animait ses doigts, il parvint à saisir le portable et à le porter à son oreille, les derniers souvenirs de son cauchemar se dissipant rapidement, quittant son esprit comme s'il n'avait jamais existé, même si son cœur continuait de battre furieusement dans sa poitrine.

« Mec, est-ce que t'es au hangar là ? »

_____Tom cligna stupidement des yeux alors que la voix basse et gutturale de Nicolas parvenait à se glisser jusque dans ses tympans, passant difficilement l'épais nuage chaotique qui anesthésiait son cerveau. Il se releva difficilement sur les coudes, esquissant une grimace sur ses lèvres sèches et craquelées, et tourna la tête tout autour de lui, les murs de la chambre s'animant dès qu'il posait les yeux dessus. Tom déglutit, tentant d'organiser le désordre confus de ses pensées, alors qu'il se sentait presque englouti par l'épaisse vague de fumée âpre qui flottait dans la pièce. Il lui semblait que les tôles étaient vivantes, qu'elles se rapprochaient sournoisement de lui à chaque seconde qui passait, dissimulées par le nuage tourbillonnant et odorant qui embrumait les moindres recoins de la chambre. Il ignorait depuis combien de temps il était misérablement affalé dans ce lit, alors que quelques rayons de soleil, déjà hauts dans le ciel, filtraient à travers les stores brisés et agressaient ses yeux habitués à l'obscurité.

« Tom, tu m'entends ? T'es où là ? Faut qu'on se voit », fit à nouveau la voix impatiente de Nicolas, à l'autre bout du fil.

_____Fronçant les sourcils, il détacha le portable de son oreille et fixa l'écran lumineux, fasciné par le décompte qu'il affichait, les secondes s'égrenant les unes après les autres, dans une course folle et infinie. Un grognement exaspéré parvint à ses oreilles, et il se redressa complètement sur le matelas trop mou, écartant d'un geste machinal les draps imprégnés de l'odeur désagréable de la marijuana. Il souffla doucement, marmonnant un faible 'ouais' d'une voix pâteuse et lourde. Sa gorge était enflammée et il avait l'impression qu'on y avait allumé un immense brasier, alors qu'une chaleur vive et piquante se propageait dans tout son corps.

« Bien. On va venir te chercher dans quelques minutes. On a des infos hyper importantes, et elles vont t'intéresser », souffla Nicolas d'une voix calme, teintée d'une légère pointe d'excitation que Tom aurait remarqué s'il n'avait pas été occupé à se concentrer pour échapper à l'effrayante danse des ombres sur les murs, qui glissaient contre les tôles en formant des formes étranges aux reflets aveuglants.

_____Quelques secondes lui suffirent pour reconnaître le décor familier de la chambre aménagée au premier étage du hangar, et les murs arrêtèrent de tanguer presque en même temps, après qu'il ait rapidement secoué la tête pour se remettre les idées en place. Il ferma les yeux doucement, grimaçant à la migraine qui lui martelait les tempes, et son regard vitreux balaya la pièce de nouveau immobile. Tom soupira de soulagement, passant une main aventureuse dans son cou, où ses dreads collaient désagréablement à sa nuque, tout comme son large T-shirt, qui l'étouffait, presque comme une deuxième peau dont il ne pouvait se débarrasser. Tom grogna, la voix de Nicolas dans son oreille s'infiltrant dans chaque recoin de son esprit pour l'agresser, comme un cri suraigu qui glace le sang et noue les tripes.

« Allô ? Tom, tu vois de quoi je parle, n'est-ce pas ? »

_____Un léger silence s'installa dans la pièce après la question de Nicolas, et Tom fronça les sourcils. Petit à petit, le brouillard qui l'enveloppait se dissipait, et les ombres mystérieuses et menaçantes autour de lui laissaient place à un décor ordinaire et banal, presque insignifiant. Il s’éclaircit la gorge, ignorant l'onde de douleur qui venait d'y naître, et tenta de se sortir du flot brumeux de pensées qui le noyait. Tout se bousculait de manière désordonnée dans sa tête, comme si ses réflexions n'avaient pas le temps de s'ancrer suffisamment dans son cerveau pour que celui ci puisse traiter et organiser les informations qu'il recevait. Il fut interrompu par une douleur agressive au niveau de son aine, et, par réflexe, baissa les yeux sur son T-shirt pour y voir une légère volute de fumée, s’élevant paresseusement dans l'air jusqu'à chatouiller ses narines. Il couina de douleur et de surprise, repoussant d'un geste brusque le joint toujours allumé échoué entre les draps, qui avait commencé à prendre feu, mangeant lentement le fin tissu de ses vêtements.

_____D'un geste rageur, il écrasa le reste du mégot, s'assurant qu'il était bien éteint, et retira son T-shirt, qu'il fixa de ses yeux voilés. Du bout du doigt, il gratta la minuscule trace brune aux contours irréguliers qui le décorait à présent, comme hypnotisé par la chaleur qui en irradiait encore, et qui contrastait terriblement avec la faible sensation de métal froid qui reposait sur son torse. Il baissa les yeux, et lorsque son regard tomba sur le petit cobra argenté qui pendait sur son ventre, sa respiration se coupa et il se sentit comme si une immense et violente décharge électrique avait transpercé et écrasé tout son corps, chassant les faibles pensées qui naissaient aléatoirement dans son esprit. Il saisit le pendentif entre ses doigts tremblants, caressant distraitement les gravures qui ornaient le dos du bijou, et retraçant machinalement chaque lettre qui y était imprimée.

« Bordel, ouais..., murmura-t-il sans même s'en rendre compte, ses lèvres se mouvant de manière autonome, comme si son corps avait pris le dessus sur sa volonté.
- Bon, prépare-toi, il semble que c'est le grand jour. Et essaie de te passer sous la douche ou je ne sais quoi avant qu'on arrive, t'es complètement défoncé là, et t'arriveras à rien dans cet état. Tu voudrais quand même pas être incapable à tel point que je doive me charger de tout ! », reprit presque immédiatement la voix amusée de Nicolas.

_____Le ton assuré et joueur dans ses paroles acheva de le faire réagir, et avant qu'il ne puisse rajouter quoique ce soit, Tom entendit une faible tonalité résonner dans ses tympans. Il souffla pour calmer les battements effrénés de son cœur et maitriser sa respiration sifflante, totalement réveillé à présent, et bondit hors du lit. Alors qu'il dévalait rapidement les marches grinçantes de l'escalier, Tom sentit les dernières traces de drogue dans ses veines complètement soufflées et chassées par l'adrénaline et l'excitation qui venaient d'y naître, et un immense sourire carnassier étira ses traits à la pensée que ce qu'il s'apprêtait à faire allait enfin refermer définitivement les cicatrices imparfaites et douloureuses qu'il traînait depuis trop longtemps.

[…]


_____Le froid qui engourdissait ses doigts gelés disparaissait lentement, une douce chaleur commençant à se propager avec délice dans tout son corps, lentement, de ses veines jusqu'à son épiderme. Il souffla encore quelques secondes entre ses mains, et retira distraitement sa veste avant de gravir l'escalier qui menait à sa chambre. Andréas s'effondra mollement sur le matelas, triturant pensivement le portable silencieux de Bill qu'il avait ramassé quelques minutes plus tôt, son front plissé d'inquiétude. Dans sa chute, il avait violemment percuté l'asphalte et une large rayure ornait tout un côté de l'écran, et Andréas poussa un couinement de satisfaction non feinte lorsqu'il remarqua que les touches répondaient toujours. En quelques manœuvres rapides, il farfouilla rapidement l'historique des appels, ainsi que les derniers sms envoyés et reçus, et sentit son cœur déjà anormalement rapide se serrer encore davantage lorsqu'il arriva dans le répertoire.

_____A l'aide de ses doigts tremblants légèrement, il fit défiler les noms les uns après les autres, hochant la tête lorsque ses yeux tombaient sur un prénom qu'il connaissait. Sans réellement s'en rendre compte, son geste se stoppa alors que l'écran lumineux et éraflé afficha le prénom de Tom, le visage du dreadé clignotant dans son esprit comme une évidence. Andréas sentit sa gorge se serrer douloureusement et expira longuement, réalisant seulement à cet instant qu'il avait retenu sa respiration sifflante d'angoisse pendant tout ce temps. Nerveusement, il mordilla sa lèvre inférieure, alors que son pouce effleurait de manière indécise la toucher verte, et qu'il tentait d'ignorer le nœud de plus en plus serré qui grossissait dans son estomac.

[…]


_____L'immense hangar qui se tenait sous ses yeux était étrangement semblable à tous les autres qui l'entouraient, aussi insignifiant et banal qu'un minuscule grain de sable au milieu d'un désert. Pourtant, Tom sentit les battements de son cœur s'accélérer à cette vue, et l'adrénaline qui voyageait dans ses veines se mit à bouillir, envoyant une onde d'appréhension dans chacun de ses membres. La nuit commençait à tomber, les rayons du soleil déclinant un peu plus à chaque minute qui passait, et la façade métallisée et effrayante devant lui se drapait lentement d'un voile sombre et brumeux, qui rendait l'atmosphère inexplicablement électrique. Les quelques pas qui le séparaient de la large double porte furent traversés en de longues enjambées rapides, et Tom posa précautionneusement la main sur la poignée, son contact froid contre sa peau moite d'anxiété le faisant sursauter légèrement.

_____Pendant quelques secondes, le dreadé arrêta de respirer, se concentrant et tendant l'oreille vers l'intérieur du hangar, cherchant à percevoir le moindre signe d'agitation. Seul un lourd silence angoissant lui répondit, et il fronça les sourcils, avalant sa salive avec difficulté. Il lui semblait qu'un immense bloc de glace s'était logée quelque part dans sa gorge, alors qu'il lançait un regard interrogateur à la silhouette obscure près de lui. Nicolas lui adressa un léger hochement de tête, et lui lança un regard rassuré et confiant, avant que Tom ne tire prudemment la poignée, grimaçant. Un grincement métallique brisa le silence, et le fit grincer des dents de manière désagréable, alors qu'il s'engageait d'un pas hésitant au milieu de l'immense rez de chaussée presque vide et silencieux. A travers la pénombre, il distinguait difficilement l'ombre imprécise d'un escalier sur sa gauche, ainsi qu'une haute montagne de caisses diverses empilées à la hâte les unes sur les autres et recouvertes d'une épaisse bâche noire qui prenait la poussière, dans un coin reculé et oublié.

_____Le claquement régulier de baskets résonnant contre le sol bétonné et poussiéreux était le seul bruit qui brisait le silence régnant dans l'immensité du hangar. Les respirations sifflantes et nerveuses des quatre garçons qui l'accompagnaient se répercutaient contre les tôles métalliques, se perdant dans l'atmosphère tendue qui enveloppaient leurs silhouettes aux aguets. Tom leva les yeux vers le ciel, et remarqua qu'un des velux était brisé, le vent glacé de l'hiver s'y glissant par bourrasques plus ou moins violentes et jouant avec les frissons qui couvraient sa peau. Son cœur se serrait presque douloureusement à chaque pas qu'il faisait et Tom ne pouvait chasser la petite voix mesquine qui, depuis un coin de sa tête, lui soufflait sournoisement que rien n'allait se passer comme il l'avait planifié. Il déglutit, et secoua la tête, pour chasser le mauvais pressentiment qui s'emparait de son corps tendu, glissant jusque dans ses pieds qui lui semblaient cloués au sol.

« Tu devrais aller jeter un coup d’œil à la porte là bas, au fond. »

_____La voix forte et décidée de Nicolas le fit presque sursauter, et Tom étouffa un petit cri de surprise entre ses lèvres pincées d'inquiétude. Il se tourna vers lui, et lui lança un regard noir qui aurait glacé le sang de n'importe qui, alors que sa phrase avait claqué dans l'air sans qu'il ne s'y attende, comme un ordre indiscutable, brisant la lourde tension qui s'accumulait au fil des secondes.

« Quoi ? Mais qu'est-ce que tu trafiques, bordel ?, chuchota Tom, sa voix habituellement forte et assurée rendue hésitante par la peur qui se glissait par ondes successives et de plus en plus violentes dans ses veines.
- Tu devrais vraiment, Tom », grinça Nicolas entre ses dents serrées.

_____Jamais Tom n'aurait cru que ses yeux d'un bleu si clair pouvaient être aussi effrayants, alors qu'une ombre de colère et d'amertume s'y glissait, menaçante et destructrice. Il lui lança un regard empli de franche incrédulité, avant de tourner la tête vers la forme sombre et confuse d'une porte qui se dessinait dans l'épaisse obscurité du hangar. Comme guidé par une voix en lui sortie de nulle part, son corps s'enfonça dans la pénombre, sa silhouette recouverte de ses larges vêtements s'assombrissant à chaque pas, jusqu'à disparaître presque entièrement. Son cœur déjà anormalement rapide se mit à battre encore plus furieusement dans sa poitrine, et Tom crût un instant qu'il était sur le point d'exploser alors que de faibles bruits de pas, comme étouffés, filtraient à travers la porte verrouillée et parvenaient à ses oreilles. Il expira bruyamment, comme si toute la crainte qui le rongeait allait s'évanouir à ce geste, disparaissant dans une volute de fumée au dessus de lui, jusqu'à se perdre dans la noirceur de la nuit.

_____Au moment au Tom posa sa main sur la poignée, d'un geste décidé, il sentit une faible vibration naître depuis sa poche et se propager dans chacun de ses membres, alors que l'écran de son portable illuminait faiblement le décor qui lui faisait face, à travers l'épais tissu de son bagguy.

___________________________
Hallo tout le monde ! (enfin s'il y a encore des gens qui passent par ici :rire: scratch )
Bon, moi je passe à l'arrache poster ce chapitre, je suis à la bourre tout le temps en ce moment, ma vie est une course folle depuis la rentrée What a Face !
Alors, j'ai à peine eu le temps de revoir ce chapitre, alors que je me souviens que je devais changer quelques éléments, donc j'espère qu'il y aura pas trop d'incohérences et tout ça ! Désolée si c'est le cas ! :malade:
Pour la suite : publications le 25, 28 et épilogue le 1er octobre ! :coeur: J'epsère que la tournure des évenements vous plait ! :-p:
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MessageSujet: Re: [Fanfiction terminée] Les yeux du cobra.   [Fanfiction terminée] Les yeux du cobra. - Page 17 EmptyMer 21 Sep 2011 - 14:05

Je suis en pleine lecture du chap 23, mais (à moins que ma mémoire ne défaille), comment Bill est-il tombé amoureux de Tom ? Il était intouchable, un caïd, comment il a pu lui parler sans qu'il le repousse ? Coup de foudre des deux ? scratch
*retourne à sa lecture cyclops*
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